Il faut vraiment que je vous raconte la dernière !
Ca commence très paisible, par un coup de fil de Jésou : On a répète ce soir ? me demande-t-il. Moi je me souviens que la veille on s’est donné rendez-vous pour le mercredi suivant, mais bon, comme j’ai envie de chanter, je réponds, péremptoire : Oui, bien sûr. Là-dessus, succession d’appels aux uns et aux autres (j’apprends d’ailleurs par Cathou que plusieurs de nos fans, dont j’étais si fier de l’assiduité étaient en fait ses avatars… Achille Z-avatars). Rendez-vous est pris à 21h à l’impasse des Climatites.
J’arrive, débonnaire, détendu, humant dans l’air les mille fragrances d’une vespérale fin de semaine, poussant du pied les petits cailloux du chemin, faisant trois pas de marelle devant le portillon entrouvert, escaladant d’un pas alerte les rudes degrés de l’escalier de la cuisine, glissant en surfant sur les tommettes du couloir, puis déboulant joyeusement dans la cuisine d’été où l’on est attablé, attendant ma venue. Je retrouve Pascou, les Fabre et Mathilde Jeannicot, de retour de Paris, où elle a passé la semaine avec huit de ses copines. Elle me raconte son séjour, ses cinquante ans à l’auberge de jeunesse avec le grand noir qui a de grosses…. chaussures, le Cirque du Soleil, le match à Roland-Garros, le shopping qui s’ensuit, puis la visite des musées. Et enfin nous abordons le sujet de notre groupe musical. Elle me confirme que « oui, en effet, elle nous entend bien, que c’est pas mal, que les accords de guitare son parfaits, mais que nous devrions faire attention car l’un de nous chante faux. »
Petite pause.
(Angelot qui passe, virevoltant à mi-hauteur sur le dos, les deux mains derrière la tête, les jambes croisées, le regard candide).
Je reprends mes esprits et lâche : Ben alors c’est moi, passque ya que moi qui chante !
Là je salue sa remarquable maîtrise de la communication interpersonnelle car du tac au tac elle me répond : en fait c’est surtout vers la fin de vos répètes. Je suis piégé ! Comment me vexer ? Il se trouve qu’en effet les fins de sessions sont peu-être un peu moins « propres » tant du point de vue des instruments que du chant. Je lui laisse le bénéfice du doute.
Ceci dit, ce lundi matin, j’ai tout de même demandé à mon collègue Sarkis s’il avait perçu des fluctuations dans mes fréquences vocales, lors de mes interprétations. Nous étions devant le planning, et je m’apprêtais à lui accorder une RTT afin qu’il puisse assister à tel évènement familial d’importance.
Antoine considérant l’enjeu, puis mon visage ravagé par l’angoisse, inclinant légèrement vers moi sa stature imposante me glissa, gentiment, mais avec une pointe d’inquiétude : Michel, c’est parfait. En pourcentage, je dirais que tu chantes juste "à 75 pourcent" ! Mais « à part ça » c’est vraiment génial ce que vous faites !
J’ai recapuchonné mon bic réglementaire, l’ai glissé dans ma poche de poitrine sur laquelle un cartouche bleu cerclé de rouge précise : Michel Mazet, Cadre de Santé, ai considéré mon collaborateur d’un air songeur, puis me suis éloigné sans plus faire cas de ses balbutiements implorants. Il n’aura qu’à déléguer un membre de sa famille à cet évènement important dont du reste je ne me rappelle plus l’objet.
Je n’aime pas les flagorneurs.
Souvenez-vous que j’ai eu du mal déjà, à me remettre du week-end précédent, qui avait vu mon moral plonger abissalement à la suite de l’enthousiasme modéré de certains. J’avais regrimpé la pente avec l’aide de mes copains, m’installant à nouveau dans un bonheur que je croyais durable.
Chers amis, tout est à refaire. JE CHANTE FAUX, désespérement faux. Surtout sur Caroline.
Je suis obligé de le chanter un ton au dessus, je force comme un âne, asthmatique et cacochyme, et systématiquement il y a une note qui ne passe pas. Alors, Pierrot y est allé de ses conseils, que j’avais déjà faits miens du reste : Ne bloque pas ta colonne d’air, le son ne doit pas rester dans la gorge, pousse ton air à partir du ventre ! J’ai perçu de la commisération dans sa voix, je le sentais navré. Outre que j’ai failli pousser l’air dans le mauvais sens, mes efforts m’ont déclenché des crampes abdominales atroces, dont je me plains encore ce lundi soir !
Ceci dit, les guitaristes ne sont pas exempts non plus de toute critique sur ce sujet durant les chorus, sauf qu’eux ont au moins un instrument pour se consoler, et qu’il s’en servent bien.
Enfin, à quelque chose malheur est bon, je suis désormais à même de faire totalement mienne la devise du groupe « ils ont enterré le rock » à ceci près que je n’en suis pas fier.
Je chante faux, c’est entendu, mais Pascou en a pris pour son grade également. Alors qu’il peinait à sortir ses accords sur Caroline, Jésou l’a sévèrement tancé d’un « Ca devrait être su ! ». Du coup nous y sommes tous passés, c’est devenu le leitmotiv de la session.
La soirée a été rythmée par les enchères des enfants, qui tentaient d’acquérir une batterie pour Cyril. C’était la même que celle de Phil ; ça lui aurait permis de ne pas déplacer tout son barda à chaque séance, et aurait de plus assuré la relève pour dans une dizaine d’années, quand la première génération des Undertakers sera VRAIMENT vieille. Hélas l’enchère s’est envolée, rendant incertain le rapport qualité prix de l’ensemble. Ce n’est que partie remise : La société allemande qui propose ces batteries organise des ventes quotidiennes.
En définitive nous aurons consacré la majeure partie de la soirée à travailler sur UN morceau. Le rendement baisse ! plus nous avançons dans les répétitions, moins nous travaillons de titres :
Deux la dernière fois, un seul cette fois-ci, la prochaine je prévois d’amener un Sudoku, je n’y comprends rien, mais au moins Mathilde pourra dormir tranquille….
mardi 12 juin 2007
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