Nous étions à la fête de la musique ce dimanche soir. Pas bien pratique le dimanche, on reprend le lendemain, on n’a pas l’esprit aussi serein qu’il le faudrait pour apprécier pleinement l’offre musicale pléthorique proposée. Cependant nous pûmes écouter les extraterrestres de la planète KRYPTON, place Belle Croix. Les UFR, moins les deux membres féminins étaient présents, certains avec leurs épouses et enfants. Ils s’étaient donnés rendez-vous vers 22h malgré le fort mistral et la température plus que modérée.
Les adeptes de la kryptonite, groupe de Martine Martin, l’amie de Sylvie avec qui nous avions discuté lors du concert au Garage, proposaient un répertoire convivial à base de rythm and blues et de rocks, avec des passages plus sirupeux, pour autant que j’aie pu en juger sur le moment. On était dans l’animation de soirée, et dans ce créneau, qui privilégie les valeurs sures et consensuelles, le groupe tira parfaitement son épingle du jeu. L’assistance était moyenne mais participative, le chanteur entraînant à sa suite un public acquis dans un madison rassembleur, malgré une voix perfectible et un anglais plus qu’approximatif. En même temps le mien est de ce tonneau, et je trouve charmant et exotique d’entendre les Blues Brothers de Chicago doublés avec l’accent nîmois.
La poursuite de nos déambulations nous permit de découvrir aux détours des places, des groupes de tous âges, nombres, sexes et styles. L’assistance était parfois clairsemée, mais à chaque fois nous saluâmes la sonorisation, fournie par la municipalité, servie par des ingé-son efficaces. Il est certain que dans ces conditions de confort il est plus facile de fournir une prestation correcte.
Notre soirée se termina devant la maison carrée où une grande scène avait été installée. Un premier groupe "Puzzle" ne souleva pas notre enthousiasme, mais c’était de toute façon la fin de leur spectacle. A l’issue de leur dernier titre, et à la demande du public, des aficionados sans doute, ils tentèrent un rappel. Cependant l’organisation, vigilante avait prévu cette éventualité : Elle avait sournoisement coupé le courant sur la scène, muselant ainsi sans appel toute velléité du groupe de prolonger les débats malgré ses efforts méritoires pour continuer en « acoustique » avec les amplis des instruments, bien faméliques au regard de l’espace à sonoriser. Au bout de quelques minutes, l’ingé-son se déplaça lui même pour leur signifier que le temps qui leur était imparti était écoulé, et que s’ils pouvaient dégager la scène on leur en serait reconnaissant !
Pour suivre, nous assistâmes au changement de groupe. Une dizaine de personnes s’affairèrent avec efficacité sur la scène, les uns déblayant les instruments des partants, les autres installant les suivants, ceci dans un calme qui contrastait avec la brouillonne fébrilité de nos mises en place à l’arrache. Nous notâmes l’utilité d’être équipé d’une lampe frontale, bien pratique dans la pénombre. Sans compter que ça en jette un max, et que cela doit constituer un réel plus en matière de contact avec les fan(e)s.
Les réglages se firent instrument par instrument, les musiciens communiquant par signes avec la régie afin d’affiner les niveaux et les tonalités. L’opération complète dura une demi heure. Nous fûmes fortement impressionnés par le batteur du groupe PASS, qui à lui seul porta les deux compos que nous écoutâmes. D’ailleurs d’une manière générale nous notâmes que l’aspect mélodique était souvent laissé de coté, le compositeur se contentant de quelques accords répétés à l’infini. L’auteur également n’était pas préoccupé par la richesse du texte puisque c’est sur une phrase « wake up in the sun » que le chanteur, par ailleurs complètement déjanté, défendit le propos d’un titre dont le contenu véhiculait un message qui ne risquait pas d’épuiser les neurones. Ceci dit, les adeptes de Schopenhauer ne devaient pas être nombreux dans les gradins !
Je notai avec Pierrot Jésou et Pascou que les paroles étaient la plupart du temps incompréhensibles, prenant des allures de yaourth avec des vrais morceaux de n'importe quoi dedans, ce qui m’ôta tout complexe quant à mon interprétation de nos compos. Après tout ça ne semblait pas gêner particulièrement le public. Je pense d'ailleurs que la pauvreté du texte résultait d'un constat sur le terrain, et une adaptation de l'offre à la demande : synthétiser le message et le rendre redondant pour ainsi palier les pertes inévitables d'informations. Ces gens étaient formés à la psychoacoustique.
Pierrot convint qu’il était trop exigeant avec lui-même en développant des mélodies élaborées ; des variations sur deux notes semblaient être la norme parmi les divers groupes proposant des compositions originales. Ils comptaient sur la section rythmique pour animer les titres, et surtout sur les batteurs dont certains produisaient des sons plus mélodiques que ceux des guitaristes. Nous remarquâmes que beaucoup de musiciens repiquaient leur son sur leurs amplis à partir d’un micro, que les batteries étaient amplement sonorisées. On conseilla à Pascou, pour l’image du groupe, de changer de sexe car plusieurs bassistes étaient des filles dont une faisait la moitié de la taille et un tiers du poids de notre Ultrabassiste. C’est bien simple : sa basse était plus grande et plus large qu’elle !
Cependant une constante se dégagea de cette soirée : tous les groupes rencontrée participaient d’un même plaisir à jouer, quel que soit leur talent, et les conditions dans lesquelles ils se produisaient.
L’année prochaine, il faut absolument qu’on s’inscrive : nous aussi on veut une bonne sono !
lundi 22 juin 2009
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