samedi 28 février 2009
Scandaleux !
Je n'en croyais pas mes petits yeux ! Le nom de notre groupe a été plagié. En plus ces ignobles indivius ont ourdi leur forfait plus de 15 ans avant notre formation ! C'est dire leur sournoise duplicité. Incroyable. Je vais illico contacter Bernard R. L'avocat bien connu, afin quil engage des poursuites à l'encontre de ces usurpateurs transalpins.
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Le 3000ème Message
Félicitons chaleureusement Mademoiselle K et Monsieur Kéké qui animent avec ardeur les pages du blog depuis quelques jours. Leurs joutes oratoires déchaînent les passions, tandique leur talent épistolaire nous tient en haleine.
Pour ces raisons, en notre âme et conscience, nous leur décernons ce Diplome d'Honneur, à l'unanimité de moi-même.
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vendredi 27 février 2009
jeudi 26 février 2009
Interview des Inruckoptibles #2 : Mitch, le Chanteur
Pour recevoir Odile à laquelle il a accordé une interview, Mitch, le chanteur des UFR est étendu sur une méridienne rouge. Il vient de se rouler une cigarette de Drum « mild » dont le tabac n’abîme pas sa voix. Dans l’une de ses mains il réchauffe un verre de Knockando un pur single malt écossais de 22 ans d’âge. Il semble perdu dans ses pensées et parait presque surpris lorsque la journaliste, d’un discret raclement de gorge se rappelle à son souvenir.
O : Michel, maintenant il va falloir que tu te concentres et que tu répondes à ton fameux questionnaire. Première question, tu es prêt Michel ?
M : (se tenant la tête à deux main, concentré comme un mage s’apprêtant à délivrer un message essentiel) Allez-y, posez votre question.
O : De quel évènement rapproches-tu ton année de naissance ?
M : Bon, eh bien moi forcément, forcément, c’est West Side Story, la comédie musicale de Leonard Bernstein. Et ça, ça me fait penser aussi à toute la tradition de l’opéra américain, représenté par Georges Gerschwin et qui a débouché bien sur, sur les comédies musicales, les « musicals »comme ils disent aux Etats-Unis. Avec Gene Kelly, Fred Astair, Ginger Rogers. Je suis fier d’être né l’Année de West Side Story : 1957.
O : Bon, Michel il faut que je t’arrête parce qu’il y a 150 questions, si tu mets autant de temps pour chaque réponse, on va dormir dans le salon cette nuit (rires). Peux-tu nous raconter une anecdote de ton enfance ?
M : Je n’ai pas vraiment d’anecdote, mais je voudrais raconter une chose qui a bercé mon enfance : c’est le Teppaz de mes parents. Tous les dimanches matin, mon père et ma mère écoutaient de la musique, à Aubagne, où j’habitais. Tous ces matin, j’écoutais des 78 tours de jazz : Sidney Bechet, Arthur smith, Louis Armstrong, et aussi Les Chœurs de l’Armée Rouge, et Sacha Distel ! Excellent Jazzman, Sacha. C’est cette ambiance jazzy qui a marqué ma mémoire.
O : Parle-nous de ton premier 33 tours, acheté ou volé…
M : Mon premier 33 tours ACHETE, l’a été d’occasion, à un copain. Je crois que je lui avais payé à l’époque une vingtaine de francs.
O : Punaise, une vingtaine de francs à l’époque, euh ça faisait chérot, surtout d’occasion.
M : Oui, mais c’était quand même le double LP de Deep Purple, c’était Made In Japan. Et ça, Made In Japan, ça a été un choc culturel !
O : Tu aurais pu te l‘acheter quand même, moi je me le suis acheté, alors tu aurais pu faire un effort ! Neuf je veux dire.
M : Oui mais dans ma famille nous étions très pauvres (sourire)…
O : Menteur !
M : … Eh Eh (rire) par conséquent je l’ai acheté d’occasion. Mais une chose à dire : c’était mon premier disque de Rock, parce que avant j’écoutais de la musique classique, ce qui n’avait rien à voir.
O : Et les compagnons de la chanson, mais ça c’est une autre histoire. Ton premier contact avec un instrument ; un instrument de musique s’entend ?
M : Ben bien sûr vous connaissez ma virtuosité à la flûte à bec..
O : Attend, on rectifie, la flûte à bec « de nez ».
M : Rire, oui, voilà. En fait la flûte à bec de nez n’a pas été mon tout premier contact. Mais j’ai bien aimé la flûte à bec de nez parce qu’on en joue avec le nez, donc, et en même temps on peut sourire. Je trouve que ça donne une double expression artistique : à la fois bien sûr la mélodie, et en même temps la mélodie faciale si on peut dire, les mimiques qu’on peut faire pendant qu’on exécute El Condor Pasa.
Mais auparavant quand même, il y avait un piano chez mes parents sur lequel je tapotais, à tel point que mes parents voulaient que je prenne des cours de piano. Et finalement je n’en ai pas pris.
O : Tu ne pourrais pas les faire plus courtes tes réponses ? Je commence à en avoir marre de porter cette espèce de magnétophone portable à deux mains. Ca t’a aidé ton instrument de musique, pour emballer les filles, les garçons, et si oui raconte.
M : Le tout premier contact concernant la flûte à bec de nez, non..
O : Pourquoi ?
M : Parce que les filles qui étaient dans ma classe faisaient aussi de la flûte à bec, mais pas de nez et comme on avait tous les mains et les bouches prises, tout ça, c’était pas pratique !
Après j’ai fait un petit peu de guitare avec un copain de promo (ndlr : Fred Vassas.) et ça ne m’a pas aidé à emballer.
O : Michel, as-tu des influences, et des références musicales ?
Tout en tirant sur sa cigarette dont le bout rougeoie dans l’intime pénombre du lieu, Mitch réfléchit un moment.
M : Mes références musicales m’ont été apportées par ma première petite amie, la première qui ait compté pour moi, à savoir ma jolie voisine Sylvie Vandange, que je salue si jamais un jour elle lit ce blog. C’était plutôt du style Cat Stevens, Johny Mitchell, James Taylor. Ce folk west coast américain. Et puis le choc, ça a été les Doors ; les Doors alors là (il simule un bruit d’explosion avec la bouche et les mains). Et aussi en référence au fameux boogie que j’ai entendu dans mon enfance, tels les guitar and banjo boogies d’Arthur Smith, forcément j’ai découvert les Status Quo. Jai écouté Down Down en boucle pendant des semaines. Et là on rejoint la question précédente, dans les boums, ça permettait de nouer contact !
O : Plutôt Eddie Mitchell ou Dick Rivers ?
M : Je crois que Dick est beaucoup moins insipide et terne que ce qu’on pense. C’est un niçois, (rires) ce qui n’a rien à voir d’ailleurs !
O : Il doit y avoir des niçois insipides et ternes, je te rassure (rires)
M : Oui, il y en a qui racontent beaucoup de salades aussi ! Quoiqu’il en soit il a énormément de valeur, il a fait des trucs pas mal du reste. Mais ce qui me plait chez Eddie Mitchell c’est son coté bougon, comme Guy Marchand, ou l’acteur dont le nom m’échappe, le mari d’Agnes Jaouy (ndlr Bacri). Voila : ce coté mal embouché. Et en plus c’est un crooner rockeur de première on ne peut que s’incliner devant certains de ses titres.
O : Penses-tu que les UFR soient un boys band ?
M : A l’origine c’était un boys band, puisqu’il a été pensé par des mecs entre septembre 2006 et janvier 2007. Il y a eu plusieurs réflexions au sujet de la formation de ce groupe. C’est par la suite qu’il s’est étoffé d’éléments féminins dont nous nous félicitons d’ailleurs de la venue. Elles ont introduit un peu plus de subtilité, de douceur dans ce monde de brutes !
O : Pourrait on parler de « Old boys band » ?
M : (Rires) De grabataires band alors !
O : Pas jusque là, mais bon on se pose la question. Comment travailles-tu, quelles sont tes sources d’inspiration, as-tu des rituels avant de travailler ?
M : Le rituel avant de travailler, c’est que j’aime bien quand même fumer une cigarette. C’est vrai que La cigarette, bon il ne faut pas faire l’apologie du tabac, permet de réfléchir, de se poser, de faire des associations d’idées. Je crois qu’en fait c’est surtout ça. Je travaille beaucoup dans ma voiture aussi, dans la studiomobile. J’écoute France Inter, et les infos et tel ou tel reportage ou chronique me donnent des idées. Là-dessus il part des associations : ça s’entrechoque, ça s’entremêle, ça pétounège dans tous les sens, et finalement il en émerge quelque chose. C’est d’ailleurs assez surprenant quand on se met devant une feuille vide on a toujours l’impression qu’il ne va rien se passer. Mais au bout d’un moment, quelque chose émerge, qui foisonne dans tous les sens. En associant, en triturant, en malaxant tout ça, sort un texte. Alors bien sûr mes collègues diront que ce sont souvent des textes dépressifs. Il y en a peut-être un ou deux qui ne soient pas d’une folle folle gaîté, mais je trouve que dans l’ensemble c’est assez varié. Donc rituel : la cigarette, sinon, (silence) c’est tout, rien de particulier.
O : Sinon : un whisky et l’addition ! Je ne sais même plus où on en est… (Odile passe les questions en revue) Ah oui : pour toi qu’est ce qui est le plus important : le studio ou la scène ?
M : Moi, honnêtement, c’est la scène. Je veux dire : je pense que je n’ai pas fait chanteur pour rien, pour deux raisons (rires), d’abord la flûte à bec de nez, c’est vrai que ça passe assez mal dans un univers Rock, on l’a testé. La guitare, ils ont pris tellement d’avance sur moi les autres que je suis largué complet. En plus ils ne veulent pas me donner les accords, donc je suis incapable de jouer n’importe lequel des morceaux de notre répertoire. Et puis la scène c’est magique. Même à notre niveau d’amateur. Tu es sur scène, les gens te regardent. Tu es « aware » : Tu arrives à capter un regard dans l’assistance, un regard féminin de préférence. Et tu sens qu’il se passe quelque chose, il y a un contact, une émotion, un plaisir réciproque : Pour moi c’est la scène en tout premier.
O : Quand tu arrives à capter un regard féminin, est-ce que tu te rends compte que dans ton dos un œil noir te regarde aussi : fais gaffe ! En concert, préfères-tu les petites ou les grandes Fans ? fan… de radis, évidemment !
M : Ca dépend où se trouve la fan, c’est une très bonne question. Si la fan se trouve juste devant, sur la rambarde derrière la fosse d’orchestre et la première rangée de videurs, ce n’est pas grave qu’elle soit petite parce quelle est devant, par contre si elle est perdue dans la foule, je préfère qu’elle soit grande.. (Il réfléchit).. Et à gros nénés aussi !
O : Tu as souvent joué sur une scène où il y avait une fosse avec des videurs ? Raconte-moi, j’ai du oublier, je devais avoir un trou de mémoire. Préfères-tu jouer des reprises ou des compos ?
M : Je préfère les compos, à titre personnel car il y a un processus créatif qui moi me fascine. Alors on travaille classiquement en écrivant des textes qu’on transmet à Pierrot qui lui essaie de mettre tout ça en mélodie. D’autres personnes travaillent à l’envers, c'est-à-dire qu’on fait d’abord la mélodie, et là-dessus on plaque le texte…(silence) Mais je ne me souviens plus de la question initiale (rires).
O : Préfères-tu les reprises et les compos… mais je te rassures : tu es limité dans le temps, Michel, pour tes réponses, alors active !
M : Oui, alors par contre j’adore les compos.
O : Euh… c’est ce que tu as dit dès le départ.
Oui ! Pardon, les reprises !
O : Ah !
M : Parce que ces anglais, ces américains, ils ont un don pour ça. Il y a du rythme, en plus la structure de la langue anglaise est typiquement faite pour ça, très lapidaire. Chanter une reprise c’est un vrai bonheur.
O : (ironique) C’est peut être pour ça que certains sont devenus des stars, hein ? Parce que leurs compos sont devenus des reprises pour tous les autres.
M : Mais n’oublions pas Téléphone, groupe français, mais n’empêche..
O : Oui n’oublions pas Téléphone. Mais raconte nous un moment de pied total ?
M : Oh ben le moment de pied total, c’étais notre tout premier concert au Délirium Tzigane. Là je dois dire que je me souviens très bien comment ça s’est passé :
Pierrot vient me voir, il me dit j’ai vu le duo précédent. C’était un duo russe qui chantait des chansons traditionnelles, voix et accordéon, la fille était superbe, elle avait une voix magnifique. Ils ont chanté dans l’indifférence générale de deux cent personnes. La chanteuse vient voir Pierrot et lui dit : bonne chance parce que c’est un brave public de connards. Là-dessus Pierrot s’est enfilé sept ou huit vodkas.
O : On ne cite pas de noms Michel.
M : Oui, « monsieur P. » s’est DESALTERE de quelques vodkas. On monte sur scène, on ne sait pas très bien ce qui s’est passé, mon Pierrot qui était sur le solo, mais d’une autre chanson, et Pascou qui s’était accordé mais selon la gamme russe. L’orchestre un tout petit à la dérive. Quoiqu’il en soit la rythmique, Phil le K et le Barde, le chœur et le chant étaient là : On a envoyé la sauce, et ç’a été le délire dans les minutes qui ont suivies. Après j’ai pris un bain de foule, je suis allé au milieu du public et c’était fascinant.
O : Par contre raconte-nous ton pire moment ?
M : Bon, je crois que ce n’est un secret pour personne, d’ailleurs tu en as parlé toi-même dans ton interview. Le pire moment, celui ou j’ai touché le fond, je me sentais misérable, j’avais envie d’être à des années lumières de là : c’est lors du deuxième concert qu’on a donné chez Mathieu D. il était pris autre part, son associé Thomas était en conversation avec des copines à lui, la sono était pourrie. On avait qu’une envie tous, c’était de se casser. D’autant qu’il y avait de jeunes trublions qui commençaient à importuner nos femmes.
O : Penses-tu qu’on puisse jouer à l’eau claire ?
M : On a fait des expériences. Il faut savoir q’un a fait une grosse part d’expérimentations lors des premières répètes, en essayant de voir jusqu’à combien de verres de whisky on pouvait boire sans que notre jeu soit perturbé mais tout en étant quand même assez décontracté.
O : Est-ce qu’on peut parler également de l’expérience à l’eau des bisons ?
M : La méthode expérimentale à l’eau des bisons dite « de Monsieur P. (rires). Non, plus sérieusement on sait désormais, qu’on ne peut pas boire plus de quatre whiskies baby avant le concert ! Sinon, on se retrouve dans le syndrome dit « du Delirium Tzigane ».
O : Moi je dirais plutôt « du Délirium tremens » ! Qui peut devenir très épais par la suite. Te considères-tu comme un artiste ?
M : Je vais être très présomptueux : mais oui. Moi ça ma toujours plu l’expression artistique. Alors, je suis un très mauvais artiste je n’en disconviens pas, mais j’ai une sensibilité artistique, ça c’est sur. Dans d’autres circonstances, je pense que j’aurais pu faire quelque chose. Je n’en aurais pas vécu très certainement, j’aurais été un artiste maudit, un artiste à la petite semaine, courant le cacheton, ceci, cela…
O : Michel, on avait dit : succinct !
M : …Mais j’ai essayé pas mal de choses : composition, écriture, pièces de théâtre, dessins, vidéo, j’ai exploré une grande partie de ce qui peut se faire dans le domaine.
O : L’amitié, est-ce un moteur ou un frein dans un groupe de rock ?
M : Incontestablement pour moi c’est un moteur. J’ai beaucoup de respect pour les groupes de rock qui existent pendant des dizaines d’années. On comprend très bien qu’au bout d’un moment, il y ait comme ça un petit hiatus et que chacun parte de son coté ou même ait des expériences artistiques personnelles. C’est extrêmement compliqué de faire travailler ensemble sept individualités. On s’aperçoit qu’il y a là l’expression personnelle de chacun. Chaque fois qu’il y a une suggestion ou une recommandation de l’un ou l’autre des membres, on le prend en pleine gueule, on le prend pour soi et on se sent agressé au plus profond de soi-même. En ce sens l’amitié sauve notre groupe.
O : Qui va sortir en premier du loft ? (rires) Non, je plaisante. Vous chantez la vieillesse, les années qui passent, la fatigue le spleen et les illusions perdues. Souhaitez vous poursuivre dans le rock gériatrique et dépressif ? Voudriez vous aborder d’autres thèmes ?
M : Oui, effectivement, je me suis aperçu en en relisant tous nos textes, qu’il y a quand même un thème majeur : celui du temps qui passe, des années qui s’écoulent. C’est parfois désabusé. Je pense que c’est inhérent à notre âge, on a cinquante ans pour la plupart on a vu beaucoup de choses, donc « on ne nous la fait pas » voilà. On n’est pas tombé de la dernière pluie, et ça s’en ressent dans nos chansons. Je pense que Pierrot explore une direction différente dans laquelle on est dans des textes beaucoup plus légers. Pascou et moi, on fait plus de la « poésie » qu’on aimerait qui soit chantée, que des textes de rock purs. C’est difficile pour Pierrot de les mettre en musique, il a beaucoup de courage !
O : Quel est celui des membres du groupe que tu détestes le plus ? Des noms s’il te plait, ne te débine pas !
M : (Rires) En fait je déteste le plus les deux grands professionnels du groupe, Philippe et Pierrot. Pourquoi ? Parce que quand on les voit et quand on ne connaît pas tout leur background, leur expérience, on se dit qu’ils sont nés avec une petite cuiller en argent dans la bouche ! Je veux dire ils jouent comme des Dieux, bon hors liquides alcoolisés. Mais Pierrot est fascinant, arriver à composer une mélodie, et en plus avoir en tête l’arrangement, avec les voix, la basse, la guitare rythmique, la partie piano, ça force mon admiration et, donc, ma détestation envers Pierrot. Pour Phil, même combat : c’est un métronome, il est réglé sur l’horloge atomique de Genève, là-bas ! C’est lui qui donne le tempo, il a une vision du groupe, il a un regard, il a une oreille…
O : Es tu superstitieux, as-tu un rituel avant de jouer ?
M : Le rituel, on en revient à ce qu’on disait tout à l’heure, c’est…
O : Quatre verres de Whisky, on sait ! Et la clope !
M : Voilà, une cigarette, un verre de whisky, pas plus. Juste histoire de se mettre dans le bain. Et souvent le test des micros « Paris, Bordeaux, le Mans », « tout le monde es là ou quoi », « un deux, un deux », « bonjour Paris », ce sont des phrases un peu fétiches qu’on lance finalement pour exorciser les vilains Jinns qui hantent la pièce.
O : Laquelle de tes qualités est indispensable au groupe ?
M : Ma qualité primordiale, à mon sens, c’est mon exhibitionnisme viscéral !
O : Pourquoi ? Tu te mets à poil devant les groupies systématiquement ? Je ne m’en étais pas rendu compte !
M : (Rires) Non, mais je suis un exhibitionniste de l’esprit, c'est-à-dire que j’ai envie de faire partager aux autres le plaisir qu’on prend nous à jouer. Cela se traduit par une exubérance qui est totalement à l’opposé de ce que je suis normalement. Mais c’est vrai que sur scène je me libère. Je crois que c’est Ma qualité.
O : Comment vois tu le groupe dans huit ans quand il fêtera son jubilée ?
M : (Long silence) Moi je vois un groupe qui aura une quarantaine de chansons à son répertoire, qui seront également réparties entre compos et reprises. Un groupe qui aura déjà une expérience assez soutenue de la scène, un groupe qui aura suffisamment d’automatisme pour se consacrer au plaisir de jouer, ce qu’on n’a pas encore. On est un petit peu tendu quand on joue ce qui est un peu dommage. Mais une chose est sure : dans huit ans le groupe existera toujours.
O : Maintenant tu as, montre en mains, une minute pour déverser ton venin. Défoule-toi, on est prêt à tout entendre ! Attention : Top chrono !
M : (Sourire) Ce qui me chagrine, et je sais que mes collègues ne sont pas du tout de cet avis, et je respecte leur différence, c’est qu’on est dans l’auto flagellation. « On n’est pas bons, on n’est pas prêt, on joue mal », on ne fait pas de scène, on ne va pas dans les petits cafés concert, ceci cela… A mon avis c’est ridicule parce que quand on prend certains groupes qui ont explosé mondialement, les Sex Pistols à leurs débuts par exemple, ils jouaient comme des branques. Mais Jacquot (ndlr : l’ingé-son du studio de la pierre blanche qui a gravé leur premier CD) l’a dit : Une compo, ça vaut mieux que cent reprises. Donc il faut qu’on joue notre carte de l’originalité, de la création, et il ne faut pas qu’on ait peur de montrer ce qu’on fait, même si c’est imparfait. On en a eu la démonstration lors de notre premier concert : on a été nullissime, mais les gens se sont éclatés, alors que le duo précédent, excellents techniquement et artistiquement a fait un bide.
O : C’est bien Michel ! Il te restait six secondes, tu as respecté la consigne. Je te remercie.
M : You’re Welcome.
O : Michel, maintenant il va falloir que tu te concentres et que tu répondes à ton fameux questionnaire. Première question, tu es prêt Michel ?
M : (se tenant la tête à deux main, concentré comme un mage s’apprêtant à délivrer un message essentiel) Allez-y, posez votre question.
O : De quel évènement rapproches-tu ton année de naissance ?
M : Bon, eh bien moi forcément, forcément, c’est West Side Story, la comédie musicale de Leonard Bernstein. Et ça, ça me fait penser aussi à toute la tradition de l’opéra américain, représenté par Georges Gerschwin et qui a débouché bien sur, sur les comédies musicales, les « musicals »comme ils disent aux Etats-Unis. Avec Gene Kelly, Fred Astair, Ginger Rogers. Je suis fier d’être né l’Année de West Side Story : 1957.
O : Bon, Michel il faut que je t’arrête parce qu’il y a 150 questions, si tu mets autant de temps pour chaque réponse, on va dormir dans le salon cette nuit (rires). Peux-tu nous raconter une anecdote de ton enfance ?
M : Je n’ai pas vraiment d’anecdote, mais je voudrais raconter une chose qui a bercé mon enfance : c’est le Teppaz de mes parents. Tous les dimanches matin, mon père et ma mère écoutaient de la musique, à Aubagne, où j’habitais. Tous ces matin, j’écoutais des 78 tours de jazz : Sidney Bechet, Arthur smith, Louis Armstrong, et aussi Les Chœurs de l’Armée Rouge, et Sacha Distel ! Excellent Jazzman, Sacha. C’est cette ambiance jazzy qui a marqué ma mémoire.
O : Parle-nous de ton premier 33 tours, acheté ou volé…
M : Mon premier 33 tours ACHETE, l’a été d’occasion, à un copain. Je crois que je lui avais payé à l’époque une vingtaine de francs.
O : Punaise, une vingtaine de francs à l’époque, euh ça faisait chérot, surtout d’occasion.
M : Oui, mais c’était quand même le double LP de Deep Purple, c’était Made In Japan. Et ça, Made In Japan, ça a été un choc culturel !
O : Tu aurais pu te l‘acheter quand même, moi je me le suis acheté, alors tu aurais pu faire un effort ! Neuf je veux dire.
M : Oui mais dans ma famille nous étions très pauvres (sourire)…
O : Menteur !
M : … Eh Eh (rire) par conséquent je l’ai acheté d’occasion. Mais une chose à dire : c’était mon premier disque de Rock, parce que avant j’écoutais de la musique classique, ce qui n’avait rien à voir.
O : Et les compagnons de la chanson, mais ça c’est une autre histoire. Ton premier contact avec un instrument ; un instrument de musique s’entend ?
M : Ben bien sûr vous connaissez ma virtuosité à la flûte à bec..
O : Attend, on rectifie, la flûte à bec « de nez ».
M : Rire, oui, voilà. En fait la flûte à bec de nez n’a pas été mon tout premier contact. Mais j’ai bien aimé la flûte à bec de nez parce qu’on en joue avec le nez, donc, et en même temps on peut sourire. Je trouve que ça donne une double expression artistique : à la fois bien sûr la mélodie, et en même temps la mélodie faciale si on peut dire, les mimiques qu’on peut faire pendant qu’on exécute El Condor Pasa.
Mais auparavant quand même, il y avait un piano chez mes parents sur lequel je tapotais, à tel point que mes parents voulaient que je prenne des cours de piano. Et finalement je n’en ai pas pris.
O : Tu ne pourrais pas les faire plus courtes tes réponses ? Je commence à en avoir marre de porter cette espèce de magnétophone portable à deux mains. Ca t’a aidé ton instrument de musique, pour emballer les filles, les garçons, et si oui raconte.
M : Le tout premier contact concernant la flûte à bec de nez, non..
O : Pourquoi ?
M : Parce que les filles qui étaient dans ma classe faisaient aussi de la flûte à bec, mais pas de nez et comme on avait tous les mains et les bouches prises, tout ça, c’était pas pratique !
Après j’ai fait un petit peu de guitare avec un copain de promo (ndlr : Fred Vassas.) et ça ne m’a pas aidé à emballer.
O : Michel, as-tu des influences, et des références musicales ?
Tout en tirant sur sa cigarette dont le bout rougeoie dans l’intime pénombre du lieu, Mitch réfléchit un moment.
M : Mes références musicales m’ont été apportées par ma première petite amie, la première qui ait compté pour moi, à savoir ma jolie voisine Sylvie Vandange, que je salue si jamais un jour elle lit ce blog. C’était plutôt du style Cat Stevens, Johny Mitchell, James Taylor. Ce folk west coast américain. Et puis le choc, ça a été les Doors ; les Doors alors là (il simule un bruit d’explosion avec la bouche et les mains). Et aussi en référence au fameux boogie que j’ai entendu dans mon enfance, tels les guitar and banjo boogies d’Arthur Smith, forcément j’ai découvert les Status Quo. Jai écouté Down Down en boucle pendant des semaines. Et là on rejoint la question précédente, dans les boums, ça permettait de nouer contact !
O : Plutôt Eddie Mitchell ou Dick Rivers ?
M : Je crois que Dick est beaucoup moins insipide et terne que ce qu’on pense. C’est un niçois, (rires) ce qui n’a rien à voir d’ailleurs !
O : Il doit y avoir des niçois insipides et ternes, je te rassure (rires)
M : Oui, il y en a qui racontent beaucoup de salades aussi ! Quoiqu’il en soit il a énormément de valeur, il a fait des trucs pas mal du reste. Mais ce qui me plait chez Eddie Mitchell c’est son coté bougon, comme Guy Marchand, ou l’acteur dont le nom m’échappe, le mari d’Agnes Jaouy (ndlr Bacri). Voila : ce coté mal embouché. Et en plus c’est un crooner rockeur de première on ne peut que s’incliner devant certains de ses titres.
O : Penses-tu que les UFR soient un boys band ?
M : A l’origine c’était un boys band, puisqu’il a été pensé par des mecs entre septembre 2006 et janvier 2007. Il y a eu plusieurs réflexions au sujet de la formation de ce groupe. C’est par la suite qu’il s’est étoffé d’éléments féminins dont nous nous félicitons d’ailleurs de la venue. Elles ont introduit un peu plus de subtilité, de douceur dans ce monde de brutes !
O : Pourrait on parler de « Old boys band » ?
M : (Rires) De grabataires band alors !
O : Pas jusque là, mais bon on se pose la question. Comment travailles-tu, quelles sont tes sources d’inspiration, as-tu des rituels avant de travailler ?
M : Le rituel avant de travailler, c’est que j’aime bien quand même fumer une cigarette. C’est vrai que La cigarette, bon il ne faut pas faire l’apologie du tabac, permet de réfléchir, de se poser, de faire des associations d’idées. Je crois qu’en fait c’est surtout ça. Je travaille beaucoup dans ma voiture aussi, dans la studiomobile. J’écoute France Inter, et les infos et tel ou tel reportage ou chronique me donnent des idées. Là-dessus il part des associations : ça s’entrechoque, ça s’entremêle, ça pétounège dans tous les sens, et finalement il en émerge quelque chose. C’est d’ailleurs assez surprenant quand on se met devant une feuille vide on a toujours l’impression qu’il ne va rien se passer. Mais au bout d’un moment, quelque chose émerge, qui foisonne dans tous les sens. En associant, en triturant, en malaxant tout ça, sort un texte. Alors bien sûr mes collègues diront que ce sont souvent des textes dépressifs. Il y en a peut-être un ou deux qui ne soient pas d’une folle folle gaîté, mais je trouve que dans l’ensemble c’est assez varié. Donc rituel : la cigarette, sinon, (silence) c’est tout, rien de particulier.
O : Sinon : un whisky et l’addition ! Je ne sais même plus où on en est… (Odile passe les questions en revue) Ah oui : pour toi qu’est ce qui est le plus important : le studio ou la scène ?
M : Moi, honnêtement, c’est la scène. Je veux dire : je pense que je n’ai pas fait chanteur pour rien, pour deux raisons (rires), d’abord la flûte à bec de nez, c’est vrai que ça passe assez mal dans un univers Rock, on l’a testé. La guitare, ils ont pris tellement d’avance sur moi les autres que je suis largué complet. En plus ils ne veulent pas me donner les accords, donc je suis incapable de jouer n’importe lequel des morceaux de notre répertoire. Et puis la scène c’est magique. Même à notre niveau d’amateur. Tu es sur scène, les gens te regardent. Tu es « aware » : Tu arrives à capter un regard dans l’assistance, un regard féminin de préférence. Et tu sens qu’il se passe quelque chose, il y a un contact, une émotion, un plaisir réciproque : Pour moi c’est la scène en tout premier.
O : Quand tu arrives à capter un regard féminin, est-ce que tu te rends compte que dans ton dos un œil noir te regarde aussi : fais gaffe ! En concert, préfères-tu les petites ou les grandes Fans ? fan… de radis, évidemment !
M : Ca dépend où se trouve la fan, c’est une très bonne question. Si la fan se trouve juste devant, sur la rambarde derrière la fosse d’orchestre et la première rangée de videurs, ce n’est pas grave qu’elle soit petite parce quelle est devant, par contre si elle est perdue dans la foule, je préfère qu’elle soit grande.. (Il réfléchit).. Et à gros nénés aussi !
O : Tu as souvent joué sur une scène où il y avait une fosse avec des videurs ? Raconte-moi, j’ai du oublier, je devais avoir un trou de mémoire. Préfères-tu jouer des reprises ou des compos ?
M : Je préfère les compos, à titre personnel car il y a un processus créatif qui moi me fascine. Alors on travaille classiquement en écrivant des textes qu’on transmet à Pierrot qui lui essaie de mettre tout ça en mélodie. D’autres personnes travaillent à l’envers, c'est-à-dire qu’on fait d’abord la mélodie, et là-dessus on plaque le texte…(silence) Mais je ne me souviens plus de la question initiale (rires).
O : Préfères-tu les reprises et les compos… mais je te rassures : tu es limité dans le temps, Michel, pour tes réponses, alors active !
M : Oui, alors par contre j’adore les compos.
O : Euh… c’est ce que tu as dit dès le départ.
Oui ! Pardon, les reprises !
O : Ah !
M : Parce que ces anglais, ces américains, ils ont un don pour ça. Il y a du rythme, en plus la structure de la langue anglaise est typiquement faite pour ça, très lapidaire. Chanter une reprise c’est un vrai bonheur.
O : (ironique) C’est peut être pour ça que certains sont devenus des stars, hein ? Parce que leurs compos sont devenus des reprises pour tous les autres.
M : Mais n’oublions pas Téléphone, groupe français, mais n’empêche..
O : Oui n’oublions pas Téléphone. Mais raconte nous un moment de pied total ?
M : Oh ben le moment de pied total, c’étais notre tout premier concert au Délirium Tzigane. Là je dois dire que je me souviens très bien comment ça s’est passé :
Pierrot vient me voir, il me dit j’ai vu le duo précédent. C’était un duo russe qui chantait des chansons traditionnelles, voix et accordéon, la fille était superbe, elle avait une voix magnifique. Ils ont chanté dans l’indifférence générale de deux cent personnes. La chanteuse vient voir Pierrot et lui dit : bonne chance parce que c’est un brave public de connards. Là-dessus Pierrot s’est enfilé sept ou huit vodkas.
O : On ne cite pas de noms Michel.
M : Oui, « monsieur P. » s’est DESALTERE de quelques vodkas. On monte sur scène, on ne sait pas très bien ce qui s’est passé, mon Pierrot qui était sur le solo, mais d’une autre chanson, et Pascou qui s’était accordé mais selon la gamme russe. L’orchestre un tout petit à la dérive. Quoiqu’il en soit la rythmique, Phil le K et le Barde, le chœur et le chant étaient là : On a envoyé la sauce, et ç’a été le délire dans les minutes qui ont suivies. Après j’ai pris un bain de foule, je suis allé au milieu du public et c’était fascinant.
O : Par contre raconte-nous ton pire moment ?
M : Bon, je crois que ce n’est un secret pour personne, d’ailleurs tu en as parlé toi-même dans ton interview. Le pire moment, celui ou j’ai touché le fond, je me sentais misérable, j’avais envie d’être à des années lumières de là : c’est lors du deuxième concert qu’on a donné chez Mathieu D. il était pris autre part, son associé Thomas était en conversation avec des copines à lui, la sono était pourrie. On avait qu’une envie tous, c’était de se casser. D’autant qu’il y avait de jeunes trublions qui commençaient à importuner nos femmes.
O : Penses-tu qu’on puisse jouer à l’eau claire ?
M : On a fait des expériences. Il faut savoir q’un a fait une grosse part d’expérimentations lors des premières répètes, en essayant de voir jusqu’à combien de verres de whisky on pouvait boire sans que notre jeu soit perturbé mais tout en étant quand même assez décontracté.
O : Est-ce qu’on peut parler également de l’expérience à l’eau des bisons ?
M : La méthode expérimentale à l’eau des bisons dite « de Monsieur P. (rires). Non, plus sérieusement on sait désormais, qu’on ne peut pas boire plus de quatre whiskies baby avant le concert ! Sinon, on se retrouve dans le syndrome dit « du Delirium Tzigane ».
O : Moi je dirais plutôt « du Délirium tremens » ! Qui peut devenir très épais par la suite. Te considères-tu comme un artiste ?
M : Je vais être très présomptueux : mais oui. Moi ça ma toujours plu l’expression artistique. Alors, je suis un très mauvais artiste je n’en disconviens pas, mais j’ai une sensibilité artistique, ça c’est sur. Dans d’autres circonstances, je pense que j’aurais pu faire quelque chose. Je n’en aurais pas vécu très certainement, j’aurais été un artiste maudit, un artiste à la petite semaine, courant le cacheton, ceci, cela…
O : Michel, on avait dit : succinct !
M : …Mais j’ai essayé pas mal de choses : composition, écriture, pièces de théâtre, dessins, vidéo, j’ai exploré une grande partie de ce qui peut se faire dans le domaine.
O : L’amitié, est-ce un moteur ou un frein dans un groupe de rock ?
M : Incontestablement pour moi c’est un moteur. J’ai beaucoup de respect pour les groupes de rock qui existent pendant des dizaines d’années. On comprend très bien qu’au bout d’un moment, il y ait comme ça un petit hiatus et que chacun parte de son coté ou même ait des expériences artistiques personnelles. C’est extrêmement compliqué de faire travailler ensemble sept individualités. On s’aperçoit qu’il y a là l’expression personnelle de chacun. Chaque fois qu’il y a une suggestion ou une recommandation de l’un ou l’autre des membres, on le prend en pleine gueule, on le prend pour soi et on se sent agressé au plus profond de soi-même. En ce sens l’amitié sauve notre groupe.
O : Qui va sortir en premier du loft ? (rires) Non, je plaisante. Vous chantez la vieillesse, les années qui passent, la fatigue le spleen et les illusions perdues. Souhaitez vous poursuivre dans le rock gériatrique et dépressif ? Voudriez vous aborder d’autres thèmes ?
M : Oui, effectivement, je me suis aperçu en en relisant tous nos textes, qu’il y a quand même un thème majeur : celui du temps qui passe, des années qui s’écoulent. C’est parfois désabusé. Je pense que c’est inhérent à notre âge, on a cinquante ans pour la plupart on a vu beaucoup de choses, donc « on ne nous la fait pas » voilà. On n’est pas tombé de la dernière pluie, et ça s’en ressent dans nos chansons. Je pense que Pierrot explore une direction différente dans laquelle on est dans des textes beaucoup plus légers. Pascou et moi, on fait plus de la « poésie » qu’on aimerait qui soit chantée, que des textes de rock purs. C’est difficile pour Pierrot de les mettre en musique, il a beaucoup de courage !
O : Quel est celui des membres du groupe que tu détestes le plus ? Des noms s’il te plait, ne te débine pas !
M : (Rires) En fait je déteste le plus les deux grands professionnels du groupe, Philippe et Pierrot. Pourquoi ? Parce que quand on les voit et quand on ne connaît pas tout leur background, leur expérience, on se dit qu’ils sont nés avec une petite cuiller en argent dans la bouche ! Je veux dire ils jouent comme des Dieux, bon hors liquides alcoolisés. Mais Pierrot est fascinant, arriver à composer une mélodie, et en plus avoir en tête l’arrangement, avec les voix, la basse, la guitare rythmique, la partie piano, ça force mon admiration et, donc, ma détestation envers Pierrot. Pour Phil, même combat : c’est un métronome, il est réglé sur l’horloge atomique de Genève, là-bas ! C’est lui qui donne le tempo, il a une vision du groupe, il a un regard, il a une oreille…
O : Es tu superstitieux, as-tu un rituel avant de jouer ?
M : Le rituel, on en revient à ce qu’on disait tout à l’heure, c’est…
O : Quatre verres de Whisky, on sait ! Et la clope !
M : Voilà, une cigarette, un verre de whisky, pas plus. Juste histoire de se mettre dans le bain. Et souvent le test des micros « Paris, Bordeaux, le Mans », « tout le monde es là ou quoi », « un deux, un deux », « bonjour Paris », ce sont des phrases un peu fétiches qu’on lance finalement pour exorciser les vilains Jinns qui hantent la pièce.
O : Laquelle de tes qualités est indispensable au groupe ?
M : Ma qualité primordiale, à mon sens, c’est mon exhibitionnisme viscéral !
O : Pourquoi ? Tu te mets à poil devant les groupies systématiquement ? Je ne m’en étais pas rendu compte !
M : (Rires) Non, mais je suis un exhibitionniste de l’esprit, c'est-à-dire que j’ai envie de faire partager aux autres le plaisir qu’on prend nous à jouer. Cela se traduit par une exubérance qui est totalement à l’opposé de ce que je suis normalement. Mais c’est vrai que sur scène je me libère. Je crois que c’est Ma qualité.
O : Comment vois tu le groupe dans huit ans quand il fêtera son jubilée ?
M : (Long silence) Moi je vois un groupe qui aura une quarantaine de chansons à son répertoire, qui seront également réparties entre compos et reprises. Un groupe qui aura déjà une expérience assez soutenue de la scène, un groupe qui aura suffisamment d’automatisme pour se consacrer au plaisir de jouer, ce qu’on n’a pas encore. On est un petit peu tendu quand on joue ce qui est un peu dommage. Mais une chose est sure : dans huit ans le groupe existera toujours.
O : Maintenant tu as, montre en mains, une minute pour déverser ton venin. Défoule-toi, on est prêt à tout entendre ! Attention : Top chrono !
M : (Sourire) Ce qui me chagrine, et je sais que mes collègues ne sont pas du tout de cet avis, et je respecte leur différence, c’est qu’on est dans l’auto flagellation. « On n’est pas bons, on n’est pas prêt, on joue mal », on ne fait pas de scène, on ne va pas dans les petits cafés concert, ceci cela… A mon avis c’est ridicule parce que quand on prend certains groupes qui ont explosé mondialement, les Sex Pistols à leurs débuts par exemple, ils jouaient comme des branques. Mais Jacquot (ndlr : l’ingé-son du studio de la pierre blanche qui a gravé leur premier CD) l’a dit : Une compo, ça vaut mieux que cent reprises. Donc il faut qu’on joue notre carte de l’originalité, de la création, et il ne faut pas qu’on ait peur de montrer ce qu’on fait, même si c’est imparfait. On en a eu la démonstration lors de notre premier concert : on a été nullissime, mais les gens se sont éclatés, alors que le duo précédent, excellents techniquement et artistiquement a fait un bide.
O : C’est bien Michel ! Il te restait six secondes, tu as respecté la consigne. Je te remercie.
M : You’re Welcome.
lundi 23 février 2009
Merci Toutan
Nous répondons à la convocation exceptionnelle de Jésou ce samedi, pour une « répète secrète » en l’absence de Sylvie, partie pour une séance d’agility. Le succès des ses bêtes de concours est à ce prix. Jésou profite de ce moment particulier où nous sommes tous réunis autour de la table de la cuisine pour nous expliquer qu’il a droit à un quota de 2 sorties par semaine, tous évènements confondus. Le fait qu’il héberge nos répètes chaque mercredi ne change rien à cette règle : c’est compté tout de même comme une « sortie ». Ainsi, invité jeudi soir à une Soirée Canada, en commémoration de nos aventures Québécoises en motoneige, il a dû décliner l’invitation, il n’aurait pu nous recevoir ce samedi. Curieux, Phil le K lui demande si à l’inverse, et comme pour certains forfaits téléphoniques, il peut reporter ses sorties non consommées sur le mois suivant. Hélas, cette disposition n’a pas été retenue dans le règlement intérieur de la famille Fabre. J’espère pour lui qu’il n’a pas souscrit un contrat trop contraignant, sur deux ans par exemple, ainsi à la date anniversaire, pourra-il toujours renégocier ces dispositions.
Nous descendons dans l’Antre des Possibles Musicaux, rejoints pendant que nous installons le matériel par Pierrot. Nous passons en revue nos huit compos les plus travaillées à ce jour, afin de parfaire les automatismes, laissant pour l’instant de coté notre dernier rejeton « Brocknrock ». Je remarque que Phil est un peu moins assidu que d’ordinaire, car c’est à chaque fois lui qui sonne l’heure de la pause, en s’allumant une cigarette avant de se lever de son tabouret. Où est le « Carré Parfait » qui jusqu’ici sonnait la cloche de la reprise aux membres indisciplinés du groupe ? Tout fout l’camp ma brav’dame, il n’y a plus de rigueur, le laxisme gagne même le plus industrieux d’entre nous. Il est à noter que je suis encore à la ramasse concernant la dixième chanson, celle qui sera le sésame de notre retour en studio afin de produire enfin le Cd officiel de nos compos. Je ne sais pas ce qui m’a pris d’écrire ce machin à rallonge que je ne me suis toujours pas décidé à apprendre tant son effrayante complexité, doublée d’un débit extrêmement rapide imposé par l’arrangement de Pierrot rebuterait le rappeur le plus échevelé. (Quoique, en parlant d’échevelé…).
Lorsque la galette sera pressée et prête à être distribuée, Jésou, notaire bien connu sur la Place de Saint Ch. (gard), se fera fort de la présenter à l’un de ses clients privilégiés, Robert Toutan l’agent des vedettes renommé, qui s’est illustré dans la promotion d’artistes aussi reconnus que Line Renaud (dont il fut le secrétaire au début du siècle précédent) mais qui surtout fit connaître en France Les Rolling Stones, Mariane Faithfull, les Moody Blues, et au premier chef : Sylvie Vartan ! Plus récemment il a mis le pied à l’étrier à Francis Cabrel (dont on sait qu’en secret Jésou répète certaines de ses compositions), mais aussi Didier Barbelivien, Nana Mouskoury et Gilbert Bécaud (qui nous a quitté trop prématurément). On le voit ce type est une pointure. Je pense qu’entre ses mains notre destin de vedettes est assuré. Je me prépare d’ores et déjà à opérer une retraite progressive de mon domaine d’activité : il faudra être prêt quand la chance frappera à notre porte.
Le travail sur « broque » paye : La voix se précise, et avec elle la mélodie. On travaille sur le refrain, il ne reste plus qu’un solo pêchu pour propulser ce titre au top de notre répertoire. Comme nous le fait remarquer L’Ultrabassiste avec justesse : sur le papier, c’est neuf titres que nous proposons désormais, mais dans la réalité ça en fait 17 ou 18, car chacune de nos compos est connue sous deux ou trois titres ! Ainsi dois-je préciser toutes les appellations de « male entendu » : Oublie et Trouduc, avant que tout le monde sache de quoi il s’agit.
La pause est aussi passionnante que la répète proprement dite car elle permet de faire un tour d’horizon culturel social et politique assez exhaustif de la semaine écoulée. On ne peut qu’admirer la profondeur d’analyse de chacun dans tel ou tel domaine, qui pourrait nous faire croire que nous assistons à un cours magistal d’une promotion de l’Institut des Sciences Politiques. Ainsi évoque-t-on la crise, ses origines, ses conséquences, et ses solutions, mais aussi le très caustique Stéphane Guillon harponnant sans douceur Strauss-Khan, tout en évoquant l’hilarant film « la guerre selon Charlie Wilson » avec un Tom Hanks au sommet de sa forme, dans cette histoire véridique d’un obscur député US qui parvient à faire plier l’ogre soviétique dans son engagement en Afghanistan avec l’aide d’un agent peu orthodoxe, bien que grec (Philip Seymour Hoffman cf. Truman Capote, méconnaissable), de la CIA.
La reprise permet à Odile une excellente interprétation de New York, dans laquelle notre choriste retrouve les accents même de Jean Louis Aubert. On déplore cependant un nième bris de corde sur la guitare du Leader Maximo, trop bouillant dans les solos. Mais tout le monde se retrouve sur les titres du répertoire, les inoubliables standards, que nous interprétons avec le même bonheur.
On se quitte sur une démo surprenante de Cyril qui termine un stage chez un garagiste : Il a installé sur sa moto un démarreur télécommandé. Ainsi d’une simple pression sur la « poire » à plusieurs mètres de distance, le moteur se met en route tout seul. Deux écueils tout de même : Si l’on a laissé une vitesse enclenchée, c’est la moto qui se barre toute seule.. avant de se casser la gueule. Par ailleurs le moteur doit être chaud pour que l’opération soit un succès, sinon le moteur crachotte interminablement avant de s’engorger. En conséquence, si l’on désire impressionner sa petite copine par un « pouît pouît » viril qui déclenche sa moto a distance, il faut au préalable s’approcher de la bête, vérifier qu’il n’y a pas de vitesse enclenchée, et mette le starter puis démarrer classiquement la bécane et donner quelques tours de poignées durant quelques minutes avant de se lancer dans l’aventure par « remote control ».
On n’arrête pas le progrès : On vit une époque formidable !
Nous descendons dans l’Antre des Possibles Musicaux, rejoints pendant que nous installons le matériel par Pierrot. Nous passons en revue nos huit compos les plus travaillées à ce jour, afin de parfaire les automatismes, laissant pour l’instant de coté notre dernier rejeton « Brocknrock ». Je remarque que Phil est un peu moins assidu que d’ordinaire, car c’est à chaque fois lui qui sonne l’heure de la pause, en s’allumant une cigarette avant de se lever de son tabouret. Où est le « Carré Parfait » qui jusqu’ici sonnait la cloche de la reprise aux membres indisciplinés du groupe ? Tout fout l’camp ma brav’dame, il n’y a plus de rigueur, le laxisme gagne même le plus industrieux d’entre nous. Il est à noter que je suis encore à la ramasse concernant la dixième chanson, celle qui sera le sésame de notre retour en studio afin de produire enfin le Cd officiel de nos compos. Je ne sais pas ce qui m’a pris d’écrire ce machin à rallonge que je ne me suis toujours pas décidé à apprendre tant son effrayante complexité, doublée d’un débit extrêmement rapide imposé par l’arrangement de Pierrot rebuterait le rappeur le plus échevelé. (Quoique, en parlant d’échevelé…).
Lorsque la galette sera pressée et prête à être distribuée, Jésou, notaire bien connu sur la Place de Saint Ch. (gard), se fera fort de la présenter à l’un de ses clients privilégiés, Robert Toutan l’agent des vedettes renommé, qui s’est illustré dans la promotion d’artistes aussi reconnus que Line Renaud (dont il fut le secrétaire au début du siècle précédent) mais qui surtout fit connaître en France Les Rolling Stones, Mariane Faithfull, les Moody Blues, et au premier chef : Sylvie Vartan ! Plus récemment il a mis le pied à l’étrier à Francis Cabrel (dont on sait qu’en secret Jésou répète certaines de ses compositions), mais aussi Didier Barbelivien, Nana Mouskoury et Gilbert Bécaud (qui nous a quitté trop prématurément). On le voit ce type est une pointure. Je pense qu’entre ses mains notre destin de vedettes est assuré. Je me prépare d’ores et déjà à opérer une retraite progressive de mon domaine d’activité : il faudra être prêt quand la chance frappera à notre porte.
Le travail sur « broque » paye : La voix se précise, et avec elle la mélodie. On travaille sur le refrain, il ne reste plus qu’un solo pêchu pour propulser ce titre au top de notre répertoire. Comme nous le fait remarquer L’Ultrabassiste avec justesse : sur le papier, c’est neuf titres que nous proposons désormais, mais dans la réalité ça en fait 17 ou 18, car chacune de nos compos est connue sous deux ou trois titres ! Ainsi dois-je préciser toutes les appellations de « male entendu » : Oublie et Trouduc, avant que tout le monde sache de quoi il s’agit.
La pause est aussi passionnante que la répète proprement dite car elle permet de faire un tour d’horizon culturel social et politique assez exhaustif de la semaine écoulée. On ne peut qu’admirer la profondeur d’analyse de chacun dans tel ou tel domaine, qui pourrait nous faire croire que nous assistons à un cours magistal d’une promotion de l’Institut des Sciences Politiques. Ainsi évoque-t-on la crise, ses origines, ses conséquences, et ses solutions, mais aussi le très caustique Stéphane Guillon harponnant sans douceur Strauss-Khan, tout en évoquant l’hilarant film « la guerre selon Charlie Wilson » avec un Tom Hanks au sommet de sa forme, dans cette histoire véridique d’un obscur député US qui parvient à faire plier l’ogre soviétique dans son engagement en Afghanistan avec l’aide d’un agent peu orthodoxe, bien que grec (Philip Seymour Hoffman cf. Truman Capote, méconnaissable), de la CIA.
La reprise permet à Odile une excellente interprétation de New York, dans laquelle notre choriste retrouve les accents même de Jean Louis Aubert. On déplore cependant un nième bris de corde sur la guitare du Leader Maximo, trop bouillant dans les solos. Mais tout le monde se retrouve sur les titres du répertoire, les inoubliables standards, que nous interprétons avec le même bonheur.
On se quitte sur une démo surprenante de Cyril qui termine un stage chez un garagiste : Il a installé sur sa moto un démarreur télécommandé. Ainsi d’une simple pression sur la « poire » à plusieurs mètres de distance, le moteur se met en route tout seul. Deux écueils tout de même : Si l’on a laissé une vitesse enclenchée, c’est la moto qui se barre toute seule.. avant de se casser la gueule. Par ailleurs le moteur doit être chaud pour que l’opération soit un succès, sinon le moteur crachotte interminablement avant de s’engorger. En conséquence, si l’on désire impressionner sa petite copine par un « pouît pouît » viril qui déclenche sa moto a distance, il faut au préalable s’approcher de la bête, vérifier qu’il n’y a pas de vitesse enclenchée, et mette le starter puis démarrer classiquement la bécane et donner quelques tours de poignées durant quelques minutes avant de se lancer dans l’aventure par « remote control ».
On n’arrête pas le progrès : On vit une époque formidable !
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compte-rendu
dimanche 22 février 2009
jeudi 19 février 2009
Les Interviews Inruckoptibles #1 : La Choriste, Odile
Odile me reçoit dans son salon, une vaste pièce aux murs chaulés de jaune. Elle se tient sur l’un des fauteuils voltaire recouverts de tissus tendance. Je suis assis sur l’un des deux magnifiques canapés de cuir rouge. Dans la cheminée, un feu crépite joyeusement. L’ambiance est cosy, mais je sens la choriste des UFR un peu sur la défensive. Il est vrai que c’est la première membre du groupe à se prêter à l’exercice.Bon, Michel, tu as un quart d’heure, alors il va falloir faire fissa. On y va, ce qui est fait n’est plus à faire : Go !
Je lui tends mon micro :
M : De quel évènement rapproches-tu ton année de naissance ?
O : je la rapproche du lancement du premier spoutnick, bon, je ne sais pas si c’était le premier ou le deuxième… ce n’était pas très loin de la guerre d’Algérie non plus d’ailleurs.
M : c’est tout ?
O : On ne va pas en faire un roman non plus !
M : Peux-tu nous raconter une anecdote de ton enfance ?
O : Alors oui on était chez mes grands parents, je devais avoir cinq ans, euh non je n’avais pas cinq ans, parce que lui devait avoir neuf mois, il était à l’étage dans la chambre. Il n’arrêtait pas de hurler, moi j’essayais de faire la sieste, et au bout d’un moment j’en ai eu marre, je me suis levée, et (rire) je lui ai mordu un doigt. J’ai laissé mes empreintes, et je suis vite allée me coucher dans mon lit. Forcément il a beuglé, ma mère et ma grand-mère sont montées à l’étage en se demandant ce qui se passait et évidemment, il y avait les marques de mes dents sur son doigt. Donc j’ai été découverte de suite !
M : Parle nous de ton premier 33 tour a-t-il été acheté ou volé d’ailleurs?
O : Alors je n’ai jamais volé de disque, et d’ailleurs je n’ai jamais rien volé, sinon j’avais tellement la trouille de mes parents et surtout de mon père, que je pense que j’aurais fini au pain sec et à l’eau pendant au moins un mois. Donc, qu’on se le dise !
D’autre part mon premier 33 tours, je n’en ai vraiment aucune idée comme ça, mais je sais que j’ai acheté pas mal de disque de Cat Stevens, de Deep Purple, et de Santana après.
M : Quel a été ton premier contact avec un instrument ? (rires).
Euh, je ne sais pas ce que tu entends par « premier contact avec un instrument » il faudrait peut-être affiner la question.
M : Un instrument de musique.
O : Ah, de musique. Ecoutes, à part la flûte en cinquième ou en sixième, à l’école, franchement je n’ai pas vraiment approché un instrument de musique de façon très très très proche.
M : Tu n’as pas fait de la guitare, comme tout le monde ?
O : Euh, non, non. Ma mère voulait que je fasse du piano, je voulais faire de la danse, et (rires) je n’ai fait ni piano ni danse. Voilà !
M : Donc je ne peux pas te demander si Ca t’a aidé pour emballer des garçons, mais peut-être as-tu rencontré des garçons qui jouaient d’un instrument ?
O : Non, pas vraiment.
M : Donc ça ne t’a pas été d’une aide capitale pour …
O : Non… Pour rien ! On peut sauter à la question suivante.
M : As-tu des influences, des références musicales ?
O : Comme tout un chacun, les Beatles, les Rolling Stones. La base, hein ?
M : Julien Clerc ?
O : Julien Clerc c’est après. Mais d’abord Cat Stevens forcément, Cat Stevens, et puis aussi Cat Stevens ! (sourire). Et puis alors après, il y a quand même Louis Armstrong avec « What a wonderful World » et puis un peu Aretha Franklin et compagnie. (silence) Mais pas quand elle a chanté pour Obama. Là je ne l’ai pas reconnue.
M : Il est vrai que depuis qu’elle est avec Sean Connerie..
O : oui, c’est plus la même ! (rires)
M : Plutôt Eddy Michell ou Dick Rivers ?
O : Ahhh, plutôt Eddie Mitchel, à cause du cimetière des éléphants, entre autres, et d’autres chansons que j’ai trouvées très très belles. Par contre j’ai l’impression qu’il a l’air un peu con, sorti de ses chansons. Dick, est peut être plus cultivé musicalement parlant. En fait je n’en sais rien, je ne les connais ni l’un ni l’autre. Mais plutôt Eddie Mitchel.
M : : Penses tu que les UFR soient un boys band ?
O : Alors, là non, ce n’est pas un boys band du tout parce que je suis désolé il y a deux filles. Donc, ce n’est pas un boys band.
M : C’est plutôt un boys and girls band alors ?
O : rire, voila, oui si tu veux. En fait un band tout court ! Mais des fois, même (elle hésite) non, je n’en dirai pas plus.
M : Comment travailles-tu, quelles sont tes sources d’inspiration, as-tu des habitudes, des rituels avant de travailler ? (je ris, et me mets à tousser).
O : Tu peux répéter ta question car tu n’arrêtes pas de cracher dans le microphone. Elles deviennent inaudibles tes questions (rires). Mais pour répondre à ta question, je travaille totalement à l’instinct, si tu veux. Pas d’école rien, car ça tue…
M : … la spontanéité ?
O : Voilà, moi je joue sur la spontanéité. Certains jours c’est plus ou moins agréable à écouter, mais au moins tu n’a pas à faire des vocalises pendant trois ans. Non, rien que la spontanéité !
M : Pour toi qu’est ce qui est le plus important, le studio ou la scène ?
O : Ah, ben la scène évidemment ! Parce que quand je suis en studio, je suis très contactée. Par contre quand j’arrive en scène, alors là, c’est la relaxation totale. Et puis la foule en délire devant toi, débridée et tout. Non : c’est la scène avant tout. D’ailleurs on va shunter le studio, et dorénavant on ne va faire que de la scène. D’accord ?
M : En concert préfères tu les petites ou les grandes salles ?
Eh bien je préfère les petites salles, elles sont plus intimistes. Dans les grandes salles les gens sont à trois kilomètres de toi, tu ne les vois pas. Dans les petites salles tu peux leur parler, tu peux leur toucher la main. La petite salle c’est mieux !
M : Ca m’amène à la deuxième question…
O : Ah bon ? Je croyais que c’était la vingt et unième, de question !
M : En concert préfères tu les petites ou les grand(e)s fans ?
O : (ironique) le fan à grosse quéquette bien sûr !
M : Préfères tu jouer des reprises ou des compos ?
Ca dépend des jours.Ca dépend si les garçons en sont à deux, trois ou quatre whiskys ! A partir de cinq, le Pascou ne peut plus rien jouer. Il parait que des fois pour notre ami Pierre ce n’est pas évident, mais je n’étais pas là ces jours là, je ne peux pas juger. En fait j’aime bien les deux.
M : C'est-à-dire ? Pierre et Pascou ?
O : Voilà ! Mais comme dirait Carla Bruni, dans les guignol de l’info.. « Mais j’aime bien aussi Phil le Carré, et notre idole à tous Jésou car il a la science infuse de la guitare».
M : Raconte-nous un moment de pied total au sein des UFR.
O : là tout d’un coup je reste sans voix. Je ne sais pas. Coupe je vais chercher.
M : je coupe l’enregistrement afin de lui permettre de se concentrer. Il y a tant de moments qu’elle a du mal à en choisir un en particulier. Puis je rebranche l’appareil, prêt à recueillir ses propos :
O : C’est une excellente question, peut-on passer à la suivante ?
M : Raconte-nous ton pire moment dans le cadre du groupe.
O : mon pire moment, je peux le dire quand même, je ne pense pas avoir été la seule dans ce cas là : Mon pire moment a été l’année dernière pour la féria à la bodega de Mathieu D. que nous ne nommerons pas plus. Il se reconnaîtra. Et nous aussi ! Surtout le deuxième soir. Et là j’ai touché le fond, j’aurais presque pleuré. J’étais au bord de la crise de nerfs.
M : Penses tu qu’on puisse jouer à l’eau claire ?
O : Ecoute, oui. Moi je joue à l’eau claire tout le temps. Je joue de mon organe à l’eau claire tout le temps. Je pense que c’est possible. Avec beaucoup de concentration ça doit se faire.
M : Te considères-tu comme un(e) artiste ?
O : Ah ben oui, je veux mon neveu ! Je suis une grande artiste même, l’artiste qui est derrière, qui est là pour soutenir les grands artistes qui sont devant. Oui, je suis une artiste ! (rires).
M : L’amitié, est-ce un moteur ou un frein dans un groupe de rock ?
O : (Elle se répète la question à haute voix). Alors, je pense franchement qu’au départ c’est un moteur, et que par la suite ça peut être un frein, ou vice versa.
M : Vous chantez la vieillesse, les années qui passent, la fatigue, le spleen et les illusions perdues, souhaitez vous poursuivre dans le rock gériatrique et dépressif ; voudriez vous aborder d’autres thèmes ?
O : Oui, moi j’aimerais bien aborder le thème des chansons enfantines, style « au clair de la lune ou «à la claire fontaine m’en allant promener» des trucs comme ça qui sont bien teigneux. Au stade où on en est, on peut aborder ces thèmes là.
M : Quel est celui des membres du groupe que tu détestes le plus ?
O : Tous !
M : Es-tu superstitieuse, as-tu un rituel avant de jouer en répète ou en concert ?
O : je ne suis pas vraiment superstitieuse, je ne vois pas pourquoi je le serais. Parce qu’au sommet de cet art qui est le notre, on n’est plus superstitieux. Pour les rituels, trois rhum coca avant de monter sur scène, et c’est bon.
M : N’est-ce pas contradictoire avec ta réponse sur l’eau claire ?
O : Oui mais le problème, c’est que dans ces cas là, ils me poussent à boire. Moi je ne veux pas. Mais ce sont eux. Eux ce sont des soulographes invétérés. Ils veulent que je sois en phase avec eux donc ils me poussent et je suis obligée.
M : A ton avis, laquelle de tes qualités est indispensable au groupe ?
O : Aucune (rires) Aucune !
M : Comment vois tu le groupe dans 8 ans quand il fêtera son jubilée?
O : Plus vieux de huit ans.
M : Enfin, tu as quartier libre pour déverser ton venin, défoule-toi on est prêt à tout lire !
O : Là il va falloir que je réfléchisse un petit peu. Reviens dans cinq minutes, je te dirai.
M : je suis revenu dans cinq minutes, Odile n’était plus là. Fin de l’interview.
Je lui tends mon micro :
M : De quel évènement rapproches-tu ton année de naissance ?
O : je la rapproche du lancement du premier spoutnick, bon, je ne sais pas si c’était le premier ou le deuxième… ce n’était pas très loin de la guerre d’Algérie non plus d’ailleurs.
M : c’est tout ?
O : On ne va pas en faire un roman non plus !
M : Peux-tu nous raconter une anecdote de ton enfance ?
O : Alors oui on était chez mes grands parents, je devais avoir cinq ans, euh non je n’avais pas cinq ans, parce que lui devait avoir neuf mois, il était à l’étage dans la chambre. Il n’arrêtait pas de hurler, moi j’essayais de faire la sieste, et au bout d’un moment j’en ai eu marre, je me suis levée, et (rire) je lui ai mordu un doigt. J’ai laissé mes empreintes, et je suis vite allée me coucher dans mon lit. Forcément il a beuglé, ma mère et ma grand-mère sont montées à l’étage en se demandant ce qui se passait et évidemment, il y avait les marques de mes dents sur son doigt. Donc j’ai été découverte de suite !
M : Parle nous de ton premier 33 tour a-t-il été acheté ou volé d’ailleurs?
O : Alors je n’ai jamais volé de disque, et d’ailleurs je n’ai jamais rien volé, sinon j’avais tellement la trouille de mes parents et surtout de mon père, que je pense que j’aurais fini au pain sec et à l’eau pendant au moins un mois. Donc, qu’on se le dise !
D’autre part mon premier 33 tours, je n’en ai vraiment aucune idée comme ça, mais je sais que j’ai acheté pas mal de disque de Cat Stevens, de Deep Purple, et de Santana après.
M : Quel a été ton premier contact avec un instrument ? (rires).
Euh, je ne sais pas ce que tu entends par « premier contact avec un instrument » il faudrait peut-être affiner la question.
M : Un instrument de musique.
O : Ah, de musique. Ecoutes, à part la flûte en cinquième ou en sixième, à l’école, franchement je n’ai pas vraiment approché un instrument de musique de façon très très très proche.
M : Tu n’as pas fait de la guitare, comme tout le monde ?
O : Euh, non, non. Ma mère voulait que je fasse du piano, je voulais faire de la danse, et (rires) je n’ai fait ni piano ni danse. Voilà !
M : Donc je ne peux pas te demander si Ca t’a aidé pour emballer des garçons, mais peut-être as-tu rencontré des garçons qui jouaient d’un instrument ?
O : Non, pas vraiment.
M : Donc ça ne t’a pas été d’une aide capitale pour …
O : Non… Pour rien ! On peut sauter à la question suivante.
M : As-tu des influences, des références musicales ?
O : Comme tout un chacun, les Beatles, les Rolling Stones. La base, hein ?
M : Julien Clerc ?
O : Julien Clerc c’est après. Mais d’abord Cat Stevens forcément, Cat Stevens, et puis aussi Cat Stevens ! (sourire). Et puis alors après, il y a quand même Louis Armstrong avec « What a wonderful World » et puis un peu Aretha Franklin et compagnie. (silence) Mais pas quand elle a chanté pour Obama. Là je ne l’ai pas reconnue.
M : Il est vrai que depuis qu’elle est avec Sean Connerie..
O : oui, c’est plus la même ! (rires)
M : Plutôt Eddy Michell ou Dick Rivers ?
O : Ahhh, plutôt Eddie Mitchel, à cause du cimetière des éléphants, entre autres, et d’autres chansons que j’ai trouvées très très belles. Par contre j’ai l’impression qu’il a l’air un peu con, sorti de ses chansons. Dick, est peut être plus cultivé musicalement parlant. En fait je n’en sais rien, je ne les connais ni l’un ni l’autre. Mais plutôt Eddie Mitchel.
M : : Penses tu que les UFR soient un boys band ?
O : Alors, là non, ce n’est pas un boys band du tout parce que je suis désolé il y a deux filles. Donc, ce n’est pas un boys band.
M : C’est plutôt un boys and girls band alors ?
O : rire, voila, oui si tu veux. En fait un band tout court ! Mais des fois, même (elle hésite) non, je n’en dirai pas plus.
M : Comment travailles-tu, quelles sont tes sources d’inspiration, as-tu des habitudes, des rituels avant de travailler ? (je ris, et me mets à tousser).
O : Tu peux répéter ta question car tu n’arrêtes pas de cracher dans le microphone. Elles deviennent inaudibles tes questions (rires). Mais pour répondre à ta question, je travaille totalement à l’instinct, si tu veux. Pas d’école rien, car ça tue…
M : … la spontanéité ?
O : Voilà, moi je joue sur la spontanéité. Certains jours c’est plus ou moins agréable à écouter, mais au moins tu n’a pas à faire des vocalises pendant trois ans. Non, rien que la spontanéité !
M : Pour toi qu’est ce qui est le plus important, le studio ou la scène ?
O : Ah, ben la scène évidemment ! Parce que quand je suis en studio, je suis très contactée. Par contre quand j’arrive en scène, alors là, c’est la relaxation totale. Et puis la foule en délire devant toi, débridée et tout. Non : c’est la scène avant tout. D’ailleurs on va shunter le studio, et dorénavant on ne va faire que de la scène. D’accord ?
M : En concert préfères tu les petites ou les grandes salles ?
Eh bien je préfère les petites salles, elles sont plus intimistes. Dans les grandes salles les gens sont à trois kilomètres de toi, tu ne les vois pas. Dans les petites salles tu peux leur parler, tu peux leur toucher la main. La petite salle c’est mieux !
M : Ca m’amène à la deuxième question…
O : Ah bon ? Je croyais que c’était la vingt et unième, de question !
M : En concert préfères tu les petites ou les grand(e)s fans ?
O : (ironique) le fan à grosse quéquette bien sûr !
M : Préfères tu jouer des reprises ou des compos ?
Ca dépend des jours.Ca dépend si les garçons en sont à deux, trois ou quatre whiskys ! A partir de cinq, le Pascou ne peut plus rien jouer. Il parait que des fois pour notre ami Pierre ce n’est pas évident, mais je n’étais pas là ces jours là, je ne peux pas juger. En fait j’aime bien les deux.
M : C'est-à-dire ? Pierre et Pascou ?
O : Voilà ! Mais comme dirait Carla Bruni, dans les guignol de l’info.. « Mais j’aime bien aussi Phil le Carré, et notre idole à tous Jésou car il a la science infuse de la guitare».
M : Raconte-nous un moment de pied total au sein des UFR.
O : là tout d’un coup je reste sans voix. Je ne sais pas. Coupe je vais chercher.
M : je coupe l’enregistrement afin de lui permettre de se concentrer. Il y a tant de moments qu’elle a du mal à en choisir un en particulier. Puis je rebranche l’appareil, prêt à recueillir ses propos :
O : C’est une excellente question, peut-on passer à la suivante ?
M : Raconte-nous ton pire moment dans le cadre du groupe.
O : mon pire moment, je peux le dire quand même, je ne pense pas avoir été la seule dans ce cas là : Mon pire moment a été l’année dernière pour la féria à la bodega de Mathieu D. que nous ne nommerons pas plus. Il se reconnaîtra. Et nous aussi ! Surtout le deuxième soir. Et là j’ai touché le fond, j’aurais presque pleuré. J’étais au bord de la crise de nerfs.
M : Penses tu qu’on puisse jouer à l’eau claire ?
O : Ecoute, oui. Moi je joue à l’eau claire tout le temps. Je joue de mon organe à l’eau claire tout le temps. Je pense que c’est possible. Avec beaucoup de concentration ça doit se faire.
M : Te considères-tu comme un(e) artiste ?
O : Ah ben oui, je veux mon neveu ! Je suis une grande artiste même, l’artiste qui est derrière, qui est là pour soutenir les grands artistes qui sont devant. Oui, je suis une artiste ! (rires).
M : L’amitié, est-ce un moteur ou un frein dans un groupe de rock ?
O : (Elle se répète la question à haute voix). Alors, je pense franchement qu’au départ c’est un moteur, et que par la suite ça peut être un frein, ou vice versa.
M : Vous chantez la vieillesse, les années qui passent, la fatigue, le spleen et les illusions perdues, souhaitez vous poursuivre dans le rock gériatrique et dépressif ; voudriez vous aborder d’autres thèmes ?
O : Oui, moi j’aimerais bien aborder le thème des chansons enfantines, style « au clair de la lune ou «à la claire fontaine m’en allant promener» des trucs comme ça qui sont bien teigneux. Au stade où on en est, on peut aborder ces thèmes là.
M : Quel est celui des membres du groupe que tu détestes le plus ?
O : Tous !
M : Es-tu superstitieuse, as-tu un rituel avant de jouer en répète ou en concert ?
O : je ne suis pas vraiment superstitieuse, je ne vois pas pourquoi je le serais. Parce qu’au sommet de cet art qui est le notre, on n’est plus superstitieux. Pour les rituels, trois rhum coca avant de monter sur scène, et c’est bon.
M : N’est-ce pas contradictoire avec ta réponse sur l’eau claire ?
O : Oui mais le problème, c’est que dans ces cas là, ils me poussent à boire. Moi je ne veux pas. Mais ce sont eux. Eux ce sont des soulographes invétérés. Ils veulent que je sois en phase avec eux donc ils me poussent et je suis obligée.
M : A ton avis, laquelle de tes qualités est indispensable au groupe ?
O : Aucune (rires) Aucune !
M : Comment vois tu le groupe dans 8 ans quand il fêtera son jubilée?
O : Plus vieux de huit ans.
M : Enfin, tu as quartier libre pour déverser ton venin, défoule-toi on est prêt à tout lire !
O : Là il va falloir que je réfléchisse un petit peu. Reviens dans cinq minutes, je te dirai.
M : je suis revenu dans cinq minutes, Odile n’était plus là. Fin de l’interview.
Ludwig Van B
Après notre escapade Bourguignonne, nous rentrâmes ric-rac pour nous rendre chez Phil le K.
Le séjour dans la riante cité de Montceau les Mines, ne m’avait pas été bénéfique. La nuit polaire dans une chambre à 8°, couchés sur un matelas datant d’avant guerre n’ajouta pas à notre confort, ce qui justifia sans doute ma petite méforme de début de répète.
Pourtant Phil avait fait les choses bien : galette et vodka Bison en guise de bienvenue, voilà une association originale qui ouvrait très convenablement les débats. Cependant je mis un temps certain à me mettre dans l’ambiance. Peut-être l’acoustique de la pièce y contribua-t-elle, ou bien mon état fébrile dû à un début de crêve. J’enchaînai les compos bravement mais avec un enthousiasme relatif, sans tenter de couvrir les instruments. Comme nous étions en déplacement, chacun avait amené son ampli. Les 30 watts du mien ne pouvaient rivaliser avec les trois cent watts cumulés de la concurrence, ni avec la nouvelle batterie « Ludwig » de Phil, qui trônait fièrement au milieu de salon. Je me contentai donc de faire un filage discret afin de fournir un contrepoint aux virtuoses envolée de mes compagnons. Odile de son coté ne fit guère mieux, bénéficiant pour sa part de l’ampli d’appoint de 15watts de Pierrot. Nous nous cantonnâmes dans une figuration active, ce qui nous permit d’observer que tout le monde était plutôt en place et suivait avec bonheur le tempo serré de Notre Phil à la manœuvre sur son tout nouveau bolide à percussion.
Nous tentâmes à plusieurs reprises d’affiner les réglages, mais ce fut peine perdue, nous laissâmes donc les choses en l’état durant toute la première partie de la soirée. La pause nous permit d’admirer l’assemblage de toms Ludwig Accent Combo LC125-1 de Phil, qui avec fierté nous en énuméra les éléments : Une grosse caisse de 22 pouces, dont il avait découpé un disque sur la face avant afin d’en améliorer l’acoustique, nantie à l’intérieur d’une couverture « en poils de yack » pour en assourdir les sonorités. Cinq futs munis de tout leur accastillage afin de tendre de manière optimale les peaux. Le tout en bois de tilleul, bois noble par excellence, très stable dans le temps, robuste, à la finition vernie noire irréprochable, épaulé par des cymbales Zidjian aux sonorités parfaites et au toucher incomparable. Nous étions là devant une bête de courses dont Phil le K. eût tôt fait de prendre la mesure et dresser les ardeurs. Le tout avait été commandé sur internet et livré rapidement au cabinet en plusieurs colis imposants qui nécessitèrent un déballage préalable afin de les charger dans l’Audi « pas si grande que ça » finalement. La marque Ludwig donna des idées au Leader Maximo qui évoqua un changement de nom pour notre groupe, en le rebaptisant "Ludwig Van B.".
La reprise, comme souvent d’ailleurs, fut plus souriante à notre plaisir. Je ne sais si ce fut l’influence de la chaleur ambiante du chauffage au gaz généreusement dispensé par l’installation domestique, complétée par les centaines de watts de notre sono, ou bien les vertus calorifères de la vodka Bison, toujours est-il que je me sentis plus impliqué dans les débats, d’autant qu’il s’agissait de terminer la revue de notre répertoire par les standards anglo-saxons. On dira ce qu’on voudra, mais ces anglais savent y faire en matière de Rock, et rien ne vaut un bon Jumping Jack Flash pour dissiper rapidement les nuages de la morosité, encore qu’il ne faille pas négliger le pouvoir festif d’un titre des Téléphones bien balancé par un groupe rodé pour redonner de l’entrain à une soirée en demi-teinte.
C’est amusant je regardais tantôt un documentaire sur l’unique patrouille aérienne de voltige privée : la Breitling Team. Je mentionnerai pour le coté cocardier que cette patrouille est française, composée en majorité d’anciens de la Patrouille de France. C’était passionnant. Le leader, un gars d’une petite soixantaine d’années faisait constamment références à des termes empruntés au monde de la musique. Il parlait de vol choral, d’unisson, de tempo, de scène, de spectacle, assimilant le travail en vol à un concert, dans lequel chaque partie s’accordait à l’autre. Il ajoutait que la parfaite synchronisation, et les automatismes qui résultaient de nombreuses heures en formation permettait de palier nombre de problèmes, et de se concentrer sur le travail « artistique » pour reléguer au second plan toute l’architecture technique et logistique qui le sous-tendaient.
C’est ainsi que fonctionne notre groupe. Même si tel ou tel n’est pas au sommet de sa forme, les autres, grâce aux nombreuses répétitions, ont développé suffisamment d’automatisme pour que le « vol » se passe dans les meilleures conditions, et ne laisse pas transparaître les difficultés conjoncturelles.
Ainsi notre team, un peu dans la tourmente en début de répète, aborda-t-il des cieux plus calmes qui lui permirent de se détendre. C’est dans ces moments, au cours desquels le plaisir partagé devient palpable, que les regards, jusqu’ici impersonnels, se croisent à nouveau, que la complicité s’établit, et que l’émotion s’incarne. J’eus l’impression qu’une prise de courant, oubliée depuis le début de notre réunion, venait d’être rebranchée, et que soudain une partie endormie de notre subtile et fragile machine se remettait en marche.
Cela nous permit d’entreprendre le déchiffrage du nouvel opus de Pierrot « Broq’N Rock » dans des dispositions d’esprit optimales. Je l’avais évoqué dans une chronique précédente, rapprochant l’entame du titre avec le duo de Délivrance. Il y eut une phase de « réappropriation » du duo par Jésou, qui malgré son travail acharné des jours écoulés, n’en avait pas bien encore mordu l’esprit. A la demande de la choriste, Odile, on suggéra de changer le jeu à la batterie afin qu’il soit plus dépouillé et scande mieux les phrases, puis Le Leader m’incita à chanter un ton au dessus pour dynamiser le chant. Saluons la performance de l’Ultrabassiste qui connaissait déjà sa partie et étaya admirablement l’exercice. On apprit que son séjour au ski avec Armel (le Créach) avait, grâce aux exigences de ce dernier, été très bénéfiques.
C’est au moment de se séparer que nous aurions voulu continuer, ce qui me fit penser qu’il devrait toujours y avoir une « vraie » répète juste après la première, qui nous permettrait de passer la surmultipliée et progresser à pas de Guitar Héro. Mais à la différence des groupes professionnels, chacun d’entre nous a un métier, qu’il se doit d’exercer correctement les lendemains de répètes. Nous nous quittâmes donc, plutôt satisfaits en nous donnant rendez-vous peut-être le samedi suivant à la SJM, après cette escapade buissonnières en Terres de Rouvière.
Le séjour dans la riante cité de Montceau les Mines, ne m’avait pas été bénéfique. La nuit polaire dans une chambre à 8°, couchés sur un matelas datant d’avant guerre n’ajouta pas à notre confort, ce qui justifia sans doute ma petite méforme de début de répète.
Pourtant Phil avait fait les choses bien : galette et vodka Bison en guise de bienvenue, voilà une association originale qui ouvrait très convenablement les débats. Cependant je mis un temps certain à me mettre dans l’ambiance. Peut-être l’acoustique de la pièce y contribua-t-elle, ou bien mon état fébrile dû à un début de crêve. J’enchaînai les compos bravement mais avec un enthousiasme relatif, sans tenter de couvrir les instruments. Comme nous étions en déplacement, chacun avait amené son ampli. Les 30 watts du mien ne pouvaient rivaliser avec les trois cent watts cumulés de la concurrence, ni avec la nouvelle batterie « Ludwig » de Phil, qui trônait fièrement au milieu de salon. Je me contentai donc de faire un filage discret afin de fournir un contrepoint aux virtuoses envolée de mes compagnons. Odile de son coté ne fit guère mieux, bénéficiant pour sa part de l’ampli d’appoint de 15watts de Pierrot. Nous nous cantonnâmes dans une figuration active, ce qui nous permit d’observer que tout le monde était plutôt en place et suivait avec bonheur le tempo serré de Notre Phil à la manœuvre sur son tout nouveau bolide à percussion.
Nous tentâmes à plusieurs reprises d’affiner les réglages, mais ce fut peine perdue, nous laissâmes donc les choses en l’état durant toute la première partie de la soirée. La pause nous permit d’admirer l’assemblage de toms Ludwig Accent Combo LC125-1 de Phil, qui avec fierté nous en énuméra les éléments : Une grosse caisse de 22 pouces, dont il avait découpé un disque sur la face avant afin d’en améliorer l’acoustique, nantie à l’intérieur d’une couverture « en poils de yack » pour en assourdir les sonorités. Cinq futs munis de tout leur accastillage afin de tendre de manière optimale les peaux. Le tout en bois de tilleul, bois noble par excellence, très stable dans le temps, robuste, à la finition vernie noire irréprochable, épaulé par des cymbales Zidjian aux sonorités parfaites et au toucher incomparable. Nous étions là devant une bête de courses dont Phil le K. eût tôt fait de prendre la mesure et dresser les ardeurs. Le tout avait été commandé sur internet et livré rapidement au cabinet en plusieurs colis imposants qui nécessitèrent un déballage préalable afin de les charger dans l’Audi « pas si grande que ça » finalement. La marque Ludwig donna des idées au Leader Maximo qui évoqua un changement de nom pour notre groupe, en le rebaptisant "Ludwig Van B.".
La reprise, comme souvent d’ailleurs, fut plus souriante à notre plaisir. Je ne sais si ce fut l’influence de la chaleur ambiante du chauffage au gaz généreusement dispensé par l’installation domestique, complétée par les centaines de watts de notre sono, ou bien les vertus calorifères de la vodka Bison, toujours est-il que je me sentis plus impliqué dans les débats, d’autant qu’il s’agissait de terminer la revue de notre répertoire par les standards anglo-saxons. On dira ce qu’on voudra, mais ces anglais savent y faire en matière de Rock, et rien ne vaut un bon Jumping Jack Flash pour dissiper rapidement les nuages de la morosité, encore qu’il ne faille pas négliger le pouvoir festif d’un titre des Téléphones bien balancé par un groupe rodé pour redonner de l’entrain à une soirée en demi-teinte.
C’est amusant je regardais tantôt un documentaire sur l’unique patrouille aérienne de voltige privée : la Breitling Team. Je mentionnerai pour le coté cocardier que cette patrouille est française, composée en majorité d’anciens de la Patrouille de France. C’était passionnant. Le leader, un gars d’une petite soixantaine d’années faisait constamment références à des termes empruntés au monde de la musique. Il parlait de vol choral, d’unisson, de tempo, de scène, de spectacle, assimilant le travail en vol à un concert, dans lequel chaque partie s’accordait à l’autre. Il ajoutait que la parfaite synchronisation, et les automatismes qui résultaient de nombreuses heures en formation permettait de palier nombre de problèmes, et de se concentrer sur le travail « artistique » pour reléguer au second plan toute l’architecture technique et logistique qui le sous-tendaient.
C’est ainsi que fonctionne notre groupe. Même si tel ou tel n’est pas au sommet de sa forme, les autres, grâce aux nombreuses répétitions, ont développé suffisamment d’automatisme pour que le « vol » se passe dans les meilleures conditions, et ne laisse pas transparaître les difficultés conjoncturelles.
Ainsi notre team, un peu dans la tourmente en début de répète, aborda-t-il des cieux plus calmes qui lui permirent de se détendre. C’est dans ces moments, au cours desquels le plaisir partagé devient palpable, que les regards, jusqu’ici impersonnels, se croisent à nouveau, que la complicité s’établit, et que l’émotion s’incarne. J’eus l’impression qu’une prise de courant, oubliée depuis le début de notre réunion, venait d’être rebranchée, et que soudain une partie endormie de notre subtile et fragile machine se remettait en marche.
Cela nous permit d’entreprendre le déchiffrage du nouvel opus de Pierrot « Broq’N Rock » dans des dispositions d’esprit optimales. Je l’avais évoqué dans une chronique précédente, rapprochant l’entame du titre avec le duo de Délivrance. Il y eut une phase de « réappropriation » du duo par Jésou, qui malgré son travail acharné des jours écoulés, n’en avait pas bien encore mordu l’esprit. A la demande de la choriste, Odile, on suggéra de changer le jeu à la batterie afin qu’il soit plus dépouillé et scande mieux les phrases, puis Le Leader m’incita à chanter un ton au dessus pour dynamiser le chant. Saluons la performance de l’Ultrabassiste qui connaissait déjà sa partie et étaya admirablement l’exercice. On apprit que son séjour au ski avec Armel (le Créach) avait, grâce aux exigences de ce dernier, été très bénéfiques.
C’est au moment de se séparer que nous aurions voulu continuer, ce qui me fit penser qu’il devrait toujours y avoir une « vraie » répète juste après la première, qui nous permettrait de passer la surmultipliée et progresser à pas de Guitar Héro. Mais à la différence des groupes professionnels, chacun d’entre nous a un métier, qu’il se doit d’exercer correctement les lendemains de répètes. Nous nous quittâmes donc, plutôt satisfaits en nous donnant rendez-vous peut-être le samedi suivant à la SJM, après cette escapade buissonnières en Terres de Rouvière.
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lundi 16 février 2009
Interview
J'aimerais assez publier des interviews de chacun des membres du groupe.
ci-dessous, une série de questions, tout aussi nécessaires et pertinentes les unes que les autres. Pourriez-vous y répondre ? (un p'tit effort). et seriez vous trop aimables de me faire parvenir vos réponses sur mon mail
De quel évènement rapproches-tu ton année de naissance ?
Peux-tu nous raconter une anecdote de ton enfance ?
Parle nous de ton premier 33 tour (acheté ou volé)?
Ton premier contact avec un instrument ?
Ca t’a aidé pour emballer les filles (les garçons) et si oui raconte ?
As-tu des influences, des références musicales ?
Plutôt Eddy Michell ou Dick Rivers ? Explique.
Penses tu que les UFR soient un boys band ?
Comment travailles-tu, quelles sont tes sources d’inspiration, as-tu des habitudes, des rituels avant de travailler ?
Pour toi qu’est ce qui est le plus important, le studio ou la scène ?
En concert préfères tu les petites ou les grandes salles ?
En concert préfères tu les petites ou les grand(e)s fans ?
Préfères tu jouer des reprises ou des compos ?
Raconte nous un moment de pied total au sein des UFR.
Raconte nous ton pire moment dans le cadre du groupe.
Penses tu qu’on puisse jouer à l’eau claire ?
Te considères-tu comme un(e) artiste ?
L’amitié, est-ce un moteur ou un frein dans un groupe de rock ?
Vous chantez la vieillesse, les années qui passent, la fatigue, le spleen et les illusions perdues, souhaitez vous poursuivre dans le rock gériatrique et dépressif ; voudriez vous aborder d’autres thèmes ?
Quel est celui des membres du groupe que tu détestes le plus ?
Es-tu superstitieux, as-tu un rituel avant de jouer en répète ou en concert ?
A ton avis, laquelle de tes qualités est indispensable au groupe ?
Comment vois tu le groupe dans 8 ans quand il fêtera son jubilée?
Enfin, tu as quartier libre pour déverser ton venin, défoule-toi on est prêt à tout lire !
ci-dessous, une série de questions, tout aussi nécessaires et pertinentes les unes que les autres. Pourriez-vous y répondre ? (un p'tit effort). et seriez vous trop aimables de me faire parvenir vos réponses sur mon mail
De quel évènement rapproches-tu ton année de naissance ?
Peux-tu nous raconter une anecdote de ton enfance ?
Parle nous de ton premier 33 tour (acheté ou volé)?
Ton premier contact avec un instrument ?
Ca t’a aidé pour emballer les filles (les garçons) et si oui raconte ?
As-tu des influences, des références musicales ?
Plutôt Eddy Michell ou Dick Rivers ? Explique.
Penses tu que les UFR soient un boys band ?
Comment travailles-tu, quelles sont tes sources d’inspiration, as-tu des habitudes, des rituels avant de travailler ?
Pour toi qu’est ce qui est le plus important, le studio ou la scène ?
En concert préfères tu les petites ou les grandes salles ?
En concert préfères tu les petites ou les grand(e)s fans ?
Préfères tu jouer des reprises ou des compos ?
Raconte nous un moment de pied total au sein des UFR.
Raconte nous ton pire moment dans le cadre du groupe.
Penses tu qu’on puisse jouer à l’eau claire ?
Te considères-tu comme un(e) artiste ?
L’amitié, est-ce un moteur ou un frein dans un groupe de rock ?
Vous chantez la vieillesse, les années qui passent, la fatigue, le spleen et les illusions perdues, souhaitez vous poursuivre dans le rock gériatrique et dépressif ; voudriez vous aborder d’autres thèmes ?
Quel est celui des membres du groupe que tu détestes le plus ?
Es-tu superstitieux, as-tu un rituel avant de jouer en répète ou en concert ?
A ton avis, laquelle de tes qualités est indispensable au groupe ?
Comment vois tu le groupe dans 8 ans quand il fêtera son jubilée?
Enfin, tu as quartier libre pour déverser ton venin, défoule-toi on est prêt à tout lire !
Libellés :
divers
Le Petit Prince des Songes
Quand les soleils s’éclipsent
Comme le disait le fennec
Au petit prince de Saint Ex
Les ombres sont au supplice
Quand les étoiles déclinent
Jetant une fois encore
Leurs forces dans la bataille
Du ciel qui les dévore
Refrain :
Je me tiens seul sur le bord
De ce quai du bout du port
Je laisse le vent jouer
Sur mon crâne dénudé
Je regarde mon reflet
Dans l’eau sous la jetée
Et salue au loin le grain
Sur l’océan incertain
Quand la marée s’en vient
De la mer et des humains
Moi je reste immobile
Contemplant au loin la ville
Quand enfin les chalutiers
Débarquent pour la criée
Que les ombres s’en viennent
Sous le ciel qui se traîne
Refrain
Quand les soleils s’allongent
Comme le disait la pythie
Au petit prince des songes
Le fils du roi des génies
Quand les étoiles s’éveillent
Pour nous indiquer la voie
Éclaboussure laiteuse
Qu’avec tous mes yeux je bois
Refrain
Comme le disait le fennec
Au petit prince de Saint Ex
Les ombres sont au supplice
Quand les étoiles déclinent
Jetant une fois encore
Leurs forces dans la bataille
Du ciel qui les dévore
Refrain :
Je me tiens seul sur le bord
De ce quai du bout du port
Je laisse le vent jouer
Sur mon crâne dénudé
Je regarde mon reflet
Dans l’eau sous la jetée
Et salue au loin le grain
Sur l’océan incertain
Quand la marée s’en vient
De la mer et des humains
Moi je reste immobile
Contemplant au loin la ville
Quand enfin les chalutiers
Débarquent pour la criée
Que les ombres s’en viennent
Sous le ciel qui se traîne
Refrain
Quand les soleils s’allongent
Comme le disait la pythie
Au petit prince des songes
Le fils du roi des génies
Quand les étoiles s’éveillent
Pour nous indiquer la voie
Éclaboussure laiteuse
Qu’avec tous mes yeux je bois
Refrain
dimanche 15 février 2009
Mademoiselle K
Des messages mettant en valeur le K, jusqu'à cette lectrice qui signe "K", m'ont incité à écrire sur une mystérieuse Mademoiselle K....
Quand j’ai rencontré K
Elle buvait une vodka
Moi je cherchais du feu
Elle m a offert les deux
Elle s’est présentée
Puis elle m’a invité
A m’asseoir à sa table
D’un petit signe aimable
J’étais très intrigué
Et je l’ai questionnée
Pourquoi dans l’alphabet
Choisir ce K concret
Elle s’est penchée vers moi
M’a dit baissant la voix :
C’est un K particulier
Un K bien singulier
Un K pas trop logique
Un K fantasmatique
Un K énigmatique
Un K très esthétique
Un K métaphysique
Un K total magique
Les années ont passé
Je l’ai perdue de vue
Son souvenir estompé
Et je n’y pensais plus
Mais elle a déboulé
Un jour dans le même café
Je buvais un Malibu
Quand elle m’a aperçu
Elle a poussé un cri
S’est assise et m a dit
Je suis un K particulier
Un K bien singulier
Un K pas trop logique
Un K fantasmatique
Un K énigmatique
Un K très esthétique
Un K métaphysique
Un K total magique
Puis elle s’est éclipsée
Un K de force majeure
Mais J’attendais l’heure
Quand elle reviendrait
Et quand je lui dirais
J’vais m’occuper d’ton K
Ca ne peut plus durer
De te voir au K par K.
Et s’il te plait dis-moi
Mademoiselle pourquoi
Tu es un K particulier
Un K bien singulier
Un K pas trop logique
Un K fantasmatique
Un K énigmatique
Un K très esthétique
Un K métaphysique
Un K total magique
Quand j’ai rencontré K
Elle buvait une vodka
Moi je cherchais du feu
Elle m a offert les deux
Elle s’est présentée
Puis elle m’a invité
A m’asseoir à sa table
D’un petit signe aimable
J’étais très intrigué
Et je l’ai questionnée
Pourquoi dans l’alphabet
Choisir ce K concret
Elle s’est penchée vers moi
M’a dit baissant la voix :
C’est un K particulier
Un K bien singulier
Un K pas trop logique
Un K fantasmatique
Un K énigmatique
Un K très esthétique
Un K métaphysique
Un K total magique
Les années ont passé
Je l’ai perdue de vue
Son souvenir estompé
Et je n’y pensais plus
Mais elle a déboulé
Un jour dans le même café
Je buvais un Malibu
Quand elle m’a aperçu
Elle a poussé un cri
S’est assise et m a dit
Je suis un K particulier
Un K bien singulier
Un K pas trop logique
Un K fantasmatique
Un K énigmatique
Un K très esthétique
Un K métaphysique
Un K total magique
Puis elle s’est éclipsée
Un K de force majeure
Mais J’attendais l’heure
Quand elle reviendrait
Et quand je lui dirais
J’vais m’occuper d’ton K
Ca ne peut plus durer
De te voir au K par K.
Et s’il te plait dis-moi
Mademoiselle pourquoi
Tu es un K particulier
Un K bien singulier
Un K pas trop logique
Un K fantasmatique
Un K énigmatique
Un K très esthétique
Un K métaphysique
Un K total magique
lundi 9 février 2009
Trucs et Astuces 3
Phil le K est est le plus handicapé de nous tous pour répéter. Difficile pour lui en effet d'embarquer sa batterie en toute circonstance afin de progresser dans son art. Encore récemment, le soir après une bonne journée de ski, il aurait voulu répéter tel ou tel riff de batterie. Aurait-il eu à sa disposition cette batterie de poche qu'il aurait pu enfin "s'y mettre" et rattraper le retard pris sur le reste du groupe, certes plus favorisé par des instruments transportables. Elegamment porté à la boucle de ceinturon, le tom pendant librement, il pourrait sans attirer l'attention le tapoter durant ses périodes de pauses, entre deux massages par exemple et parfaire de cette manière ludique sa technique digitale.
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Trucs et Astuces 2
Souvent, du fait de mon activité de chanteur, astreint à répéter plusieurs fois les mêmes titres pour diverses raisons dont certaines ont trait à une déficience passagère de l'un ou l'autre de mes compagnons musiciens, il m'arrive d'éprouver une sensation de sécheresse buccale. J'ai soif. Cela nuit à ma performance, laquelle m'amène fréquemment aux limites des possibilités humaines. je n'ai pas toujours un breuvage adapté près de moi. J'ai donc acquis ce porte-clés, qui me permet de me désaltérer sainement en toutes circonstances avec ma boisson préférée, celle des performeurs de haut niveau.
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Trucs et Astuces
Régulièrement, alors que nous abordons Docteur Bonheur et son pont à l'harmonica, Pierrot s'inquiète : Où est mon harmonica ?! En général, il se tourne frénétiquement vers Pascou, qui a prévu le coup et lui tend le sien, qu'il conserve dans sa poche pour cettte occasion.
Voici donc l'harmonica que notre Leader Maximo peut porter en permanence à un passant de sa ceinture. Il lui suffit de se plier un peu, de saisir l'objet et de souffler dedans, devant le micro qu'on aura placé à la bonne hauteur pour la circonstance.
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dimanche 8 février 2009
Délivrance
Vous vous souvenez sûrement de ce film, Délivrance. Dans les premières scènes les personnages, des amis partant pour une randonnée, s’arrêtent dans une station service. Ca se situe dans le sud profond, le pays des rednecks, ainsi nommés, en raison de leur nuque brûlée par le soleil. C’est le pays des bouseux, des petits paysans, où l’on vit en circuit fermé. Les mariages consanguins sont monnaie courante, avec leurs lots d’enfants attardés, de pauvreté et de chaumage endémique, d’abrutissement par l’alcool et une morale puritaine et sectaire mâtinée de racisme latent qui tiennent lieu de culture. Dans la maison attenante, typique du sud, sous la galerie qui l’entoure, un jeune autiste égraine quelques notes sur son banjo. L’un des randonneurs a une guitare. Il joue en arpège quelques accords, recueillant l’attention de l’autiste qui à sa suite, en écho, reproduit les lignes musicales. S’ensuit un duo d’anthologie qui d’ailleurs constitue pour moi l’intérêt principal de ce film surtout si l’on met en regard l’autre point culminant : le viol du petit gros par les bouseux excités.
C’est à la même scène (celle du banjo) que nous avons eu le privilège d’assister mercredi dernier. Après notre marathon, il nous restait à aborder la nouvelle chanson de Pierrot « Broques comme des vioques », un hymne poignant à la jeunesse et à la maîtrise de notre rock. Dans le rôle du randonneur : Pierrot, dans celui de l’autiste génial : Jésou. Le premier enseigna à l’autre les accords tandis que ce dernier les reproduisit, maladroitement tout d’abord, puis avec une assurance croissante à mesure que l’apprentissage progressait. C’était beau de les voir tous les deux se répondre en un dialogue de plus en plus fluide et habile. Plus rien n’existait pour eux dans la pièce que leur communion artistique, le reste des musiciens et la section vocale occupant l’intervalle à se désaltérer, commenter les dernières nouvelles de la crise, et fumer quelques cigarettes. A la fin, le beau visage de Jésou était transfiguré, à l’instar de l’expression de pure joie qu’on pouvait lire sur les traits de l’autiste. Un moment d’émotion pure.
Sylvie était en petite forme et s’était déjà couchée quand nous arrivâmes deux heures plus tôt. Odile avait apporté une bûche de Noël dont les tons verts qui en saupoudraient la surface produisirent les meilleurs effets quand nous fîmes l’obscurité dans la pièce. Tout le monde s’extasia à la vue de cette bûche qui éclairait de manière fantomatique les visages des convives attablés. La couleur luminescente fort heureusement n’influa pas sur le goût du dessert qui se révéla très subtil et sans aucun rapport avec celui, par exemple de quelque fromage à pâte persillée qui aurait dépassé la date de péremption. Ce dont nous prîmes acte, avec un réel soulagement, d’autant que dans l’intervalle Sylvie s’était levée et que nous ne désirions pas ajouter encore à son malaise.
Par ailleurs nous saluâmes le retour du ski de notre batteur titulaire (tutellaire ?), qui ne prit pas trop ombrage de son remplacement d’un soir. Pour me faire pardonner je lui donnai même un CD contenant la reproduction de la répète qu’il avait manquée. Antoine fut à nouveau loué, avec véhémence par Jésou qui ne tarit pas d’éloges sur la participation, les conseils éclairés et surtout les appréciations laudatives dont il fut l’objet. D’ailleurs tout au long de la répétition, nous ne manquâmes pas afin de chasser nos doutes, de quêter l’approbation de Jésou avant d’attaquer telle ou telle difficulté ou pour entamer le morceau suivant, Le Barde étant désormais nimbé d’une aura de respect et d’admiration. Il est devenu notre référence, notre phare dans la nuit, celui qui indique le cap.
En l’absence de Pascou cette semaine, j’ai reçu mandat du Barde pour proposer au musicien poly compétent intérimaire une nouvelle participation, en tant que bassiste cette fois-ci.
Rassurez-vous, mon tour est à venir : Je suis moi-même en congés la semaine suivante.
C’est à la même scène (celle du banjo) que nous avons eu le privilège d’assister mercredi dernier. Après notre marathon, il nous restait à aborder la nouvelle chanson de Pierrot « Broques comme des vioques », un hymne poignant à la jeunesse et à la maîtrise de notre rock. Dans le rôle du randonneur : Pierrot, dans celui de l’autiste génial : Jésou. Le premier enseigna à l’autre les accords tandis que ce dernier les reproduisit, maladroitement tout d’abord, puis avec une assurance croissante à mesure que l’apprentissage progressait. C’était beau de les voir tous les deux se répondre en un dialogue de plus en plus fluide et habile. Plus rien n’existait pour eux dans la pièce que leur communion artistique, le reste des musiciens et la section vocale occupant l’intervalle à se désaltérer, commenter les dernières nouvelles de la crise, et fumer quelques cigarettes. A la fin, le beau visage de Jésou était transfiguré, à l’instar de l’expression de pure joie qu’on pouvait lire sur les traits de l’autiste. Un moment d’émotion pure.
Sylvie était en petite forme et s’était déjà couchée quand nous arrivâmes deux heures plus tôt. Odile avait apporté une bûche de Noël dont les tons verts qui en saupoudraient la surface produisirent les meilleurs effets quand nous fîmes l’obscurité dans la pièce. Tout le monde s’extasia à la vue de cette bûche qui éclairait de manière fantomatique les visages des convives attablés. La couleur luminescente fort heureusement n’influa pas sur le goût du dessert qui se révéla très subtil et sans aucun rapport avec celui, par exemple de quelque fromage à pâte persillée qui aurait dépassé la date de péremption. Ce dont nous prîmes acte, avec un réel soulagement, d’autant que dans l’intervalle Sylvie s’était levée et que nous ne désirions pas ajouter encore à son malaise.
Par ailleurs nous saluâmes le retour du ski de notre batteur titulaire (tutellaire ?), qui ne prit pas trop ombrage de son remplacement d’un soir. Pour me faire pardonner je lui donnai même un CD contenant la reproduction de la répète qu’il avait manquée. Antoine fut à nouveau loué, avec véhémence par Jésou qui ne tarit pas d’éloges sur la participation, les conseils éclairés et surtout les appréciations laudatives dont il fut l’objet. D’ailleurs tout au long de la répétition, nous ne manquâmes pas afin de chasser nos doutes, de quêter l’approbation de Jésou avant d’attaquer telle ou telle difficulté ou pour entamer le morceau suivant, Le Barde étant désormais nimbé d’une aura de respect et d’admiration. Il est devenu notre référence, notre phare dans la nuit, celui qui indique le cap.
En l’absence de Pascou cette semaine, j’ai reçu mandat du Barde pour proposer au musicien poly compétent intérimaire une nouvelle participation, en tant que bassiste cette fois-ci.
Rassurez-vous, mon tour est à venir : Je suis moi-même en congés la semaine suivante.
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compte-rendu
mardi 3 février 2009
Intermède Ludique
Alors que je déambulai dans la galerie Desimeur, rue Carnot, au hazard de la découverte des cadres pendus aux murs, je suis tombé sur celui-ci, peint spécialement pour Philou, le mécène bien connu. Saurez vous retrouver, parmi la foule des arènes, les Undertakers et certains de leurs amis ?
lundi 2 février 2009
Le chant des Renards
Dans ma vie j’ai croisé beaucoup de renards
Chacun de nous d’ailleurs est un renard
Famélique ou bien nourri certains ont la rage
D’autres se reconnaissent à leur pelage
Renards modestes, renards friqués
Renards maniaques au poil argenté
Renards martiaux ou renards Mateurs
Renards en peau de chemise à fleurs
Moi je suis un renard contemporain
Un animal futé un goupil malin
Un renard total vraiment très caustique
Une bête stupéfiante un Renard gothique (flamboyant)
Ecoute chanter les renards
Monica
Débiter leur roman de gare
Monica
Dans ma vie j'ai croisé beaucoup de renards,
Derrière un masque ils cachaient leur regard
Dur et glacé mais sourire ravageur
Serpents lovés dans une peau de rongeur
Renards musclés, renards rusés
Renard balaises et bien membrés
Renards délectables et ménagers
Renards matures en peau de bébé
Moi je suis un renard précolombien
Un renard tapi sous une peau de lapin
Battant des mains quand les renards se niquent
Une bête stupéfiante un Renard gothique
Ecoute chanter les renards
Monica
Débiter leur roman de gare
Monica
Chacun de nous d’ailleurs est un renard
Famélique ou bien nourri certains ont la rage
D’autres se reconnaissent à leur pelage
Renards modestes, renards friqués
Renards maniaques au poil argenté
Renards martiaux ou renards Mateurs
Renards en peau de chemise à fleurs
Moi je suis un renard contemporain
Un animal futé un goupil malin
Un renard total vraiment très caustique
Une bête stupéfiante un Renard gothique (flamboyant)
Ecoute chanter les renards
Monica
Débiter leur roman de gare
Monica
Dans ma vie j'ai croisé beaucoup de renards,
Derrière un masque ils cachaient leur regard
Dur et glacé mais sourire ravageur
Serpents lovés dans une peau de rongeur
Renards musclés, renards rusés
Renard balaises et bien membrés
Renards délectables et ménagers
Renards matures en peau de bébé
Moi je suis un renard précolombien
Un renard tapi sous une peau de lapin
Battant des mains quand les renards se niquent
Une bête stupéfiante un Renard gothique
Ecoute chanter les renards
Monica
Débiter leur roman de gare
Monica
dimanche 1 février 2009
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