Décidément, le piano de Lolo, il n'est pas rock'n roll. D'accord il est bardé de touches sur des kilomètres d'octaves. Il en jette c'est indéniable. Dans sa belle robe métallisée on l'imagine carrossé par Philippe Stark, et on devine les chevaux qui piaffent d'impatience sous sa coque. Mais sous le capot de la bête, il n'y a qu'une poignée de sons, lesquels ne sont pas du tout conçus pour accompagner du rock. Impossible de tenir la note, donc de plaquer de longs accords. Parfait pour le classique ou à la rigueur le jazz, Les sons clavecin orgues ou synthé, sont exsangues sans amplitude aucune, d'une désespérante platitude ; Ce clavier se révèle famélique dans les solos, trop mélodique et propre. D'accord notre objectif est de jouer propre et carré, mais à ce point là ça relève de la pathologie maniaco-dépressive. Tiens, il me fait penser à la Dame aux Camélias : fragile des bronches, tuberculeux, anorexique, mélancolique.
Et Lolo qu'est-ce qu'elle peut faire dans cette situation ? Pas grand chose hélas. Elle jette sa technique dans la balance, et parvient à tirer de cette luxueuse carne tout ce qu'il est possible d'en extraire à force de volonté, mais les faits sont là : Cet objet arriverait à transformer un morceau d'ACDC en musique d'ascenseur. Il dénature les arrangements de Pierre, il perturbe les musiciens, c'est une discordance dont les échos trop clean assagissent sans pitié la superbe panique musicale dans laquelle nous aimons évoluer, et que nous avons eu tant de mal à élaborer. La « patte Undertakers », qui fait qu'une de nos interprétations est identifiable entre mille, perd toute spécificité, se dilue.
Alors j'en appelle à notre producteur : Philouuuuuuuuu ! Fais quelque chose, sauve le groupe avant qu'il ne se change en Richard Clayderman avec son regard anémique et bleuâtre de folle peroxydée. Et comme seul Jésou possède de tels attributs (les yeux bleus), c'est lui qui mettra la redingote à paillettes et la chemise à jabot, ainsi que la perruque blonde. Alors je vous prends à témoins : Allons-nous lui infliger ça ? (La foule des lecteurs : noooooooon !). Donc le mieux est de courir chez Odé, et de trouver un instrument adapté au talent de ton épouse, cher Philippe. Pas obligé d'y mettre des mille et des cent, comme ça tu lui prendras aussi un pied de micro, un micro et à la rigueur aussi, pour poser son bouquin de paroles quand elle fera des chœurs, un (petit) lutrin (de la forêt).
Ceci dit, malgré tout, et en cela il faut rendre hommage à Laurence, il y a des moments où « ça le fait! ». Nous parvenons à imaginer ce que serait sa contribution avec un instrument ad hoc. Si je grossis le trait, tant il est vrai qu'un message passe mieux dans l'outrance et l'exagération, c'est pour mieux frapper les imaginations, et susciter une catharsis salvatrice dont nous rirons plus tard lorsque nous relierons ces lignes. Si tant est bien sûr, que nous ayons une quelconque volonté de relire ceci un jour, ce dont je doute fortement. Je suis lucide.
Bon, ça c'est fait...
Donc pour le piano on ne s'inquiète plus, on peut se concentrer sur la dernière répète. Structure ACMPMBD classique, « arrivée-café-marathon-pause-marathon-bises-départ ». Mais ce soir c'était différent car un nouveau concept vient d'être introduit : celui de civisme musical. On connaît le civisme tout-court, celui du citoyen conscient de son devoir, bien inséré dans la société, joyeux de contribuer par de dispendieux impôts au bien être de la communauté. Il existe aussi un « civisme professionnel » que l'on pourrait définir comme l'attitude responsable du professionnel citoyen : des valeurs humaines basées sur l'équité au travail.
Désormais UFR est labellisé CM : Civisme Musical. On peut essayer d'en définir les contours : On dit pas à son copain qu'il se plante pendant le solo, ni au batteur qu'il a loupé un temps, et encore moins au bassiste que, franchement, d'astiquer sa basse avec une peau de chamois entre deux morceaux, c'est peut-être un peu trop d'amour ( Cette dernière attitude n’est pas sans nous rappeler le réflexe compulsif du Baou, qui dans les années 80 détartrait les jantes de sa Golf GTI avec l’éponge de la vaisselle), et surtout, on ne dit pas au chanteur que sur ACDC, son final est carrément ridicule en tentant désespérément de réfréner une irrépressible crise de fou-rires. Slick. On fait passer la bouteille de boisson ambrée quand on se sert, on ouvre la fenêtre quand on fume, on accepte le café quand on te l'offre, on fait la bise au chien, et une caresse à la femme du guitariste, le dernier ferme la porte et éteint la lumière. Dignité, courtoisie, tolérance, humilité, humour et professionnalisme tels ont toujours été les principes du Groupe.
Rien à redire sur les marathons, courus sur la base désormais rodée du lotosong. Les trois nouveaux titres progressent, Marre ayant bénéficié d’une attention particulière au niveau du solo. J’adore ce solo, qui vient casser la linéarité du titre, et dont le coté ritournelle s’imprimera facilement dans la tête du public. Je pense que ce sera un moment fort de nos futurs concerts. Tiens, à propos de concert : un nouvel engagement potentiel ! Nous sommes pressentis, si le groupe est d’accord, pour animer durant une petite heure la fête de l’école de Mollegès, près d’Avignon le 27 juin. Le comité d’organisation a notre CD afin de nous départager d’un duo guitare-voix. Mais le point important, c’est que ce sera notre premier engagement REMUNERE : on nous propose 200€. Bon je sais, c’est pas le Perou, mais Pierre sera content : compte-tenu de notre niveau ils en auront pour leur argent. Et puis ce sera la première fois qu’on ne sera pas payé en nature ! En plus, il y aura un public jeune, que nous pourrons sensibiliser à l’écologie, à une approche sociale, et aux langues étrangères. Du point de vue du projet pédagogique, ça me semble parfait. Juste, il faudra que j’évite de dire « putain » dans Spam, et peut-être de ne pas faire de doigt à la fin de ProtestSong. Sherry on the cake, j’ai proposé que pour le rappel Pierrot interprète sa Tortue, qui deviendra ainsi un Hit dans toutes les cours de récré de la région. On va chasser sur les terres de Chantal Goya !
La soirée s’est conclue sur une attendrissante histoire de Jésou. Jésou est un conteur né, dans le droit fil de Chabrol et Henri Gougaud. Il me fait également penser à cette longue tradition africaine des griots, et j’imaginerais bien qu’à la suite de Pierrot, pour la fête de l’école, assis au milieu d’un cercle d’enfants aux yeux attentifs, tandis qu’un feu de joie réchaufferait la fraîcheur de cette nuit de Saint jean, il puisse leur conter la merveilleuse histoire qui va suivre :
je tente de reproduire le plus fidèlement possible ses paroles ; il faut par ailleurs imaginer qu’il s’agit d’un conte musical, et que Pierrot accompagne de sa guitare le déroulement narratif. Ses accords se font tout à tour guillerets, ou menaçants en fonction des péripéties.
- Bon, alors j’ai écouté une émission sur France-Culture en allant à Saint Chaptes, ça parlait de l’histoire de France. (Le Barde se frotte le nez, ses yeux se plissent de malice, il renifle un petit coup et laisse l’assistance dans l’attente.)
- Donc du temps des rois de France, il y avait une coutume ( il rit tout seul).
- Vous savez qu’à l’époque l’Etiquette était très importante, très protocolaire. (un gosse : ben moi à carouf, maman elle arrête pas de regarder les étiquettes, et ben maman ça pourrait être une reine !)
- Alors il y avait la cérémonie de l’habillage, du bain de pieds, de la grosse commission…
(un enfant : Le roi aussi il faisait caca ?! les autres reprennent en chœur caca, pipi, crotte de nez…on entend un chuuuuut, le silence se rétablit)
- Et il y avait la cérémonie de la Turlutte. (il fait une pause, juge de l’effet sur l’auditoire, se frotte le nez puis renifle un coup… les enfants, bouche bée sont en haleine. On entend une fillette qui chuchote dans le silence : Dis maman, c’est quoi une turlutte..) il poursuit :
- Alors pour la turlute, le Roi entourait la base de sa zigounette d’un bijoux, bracelet ou collier, selon des règles protocolaires de préséances complexes et la grosseur de sa zigounette qui de toute façon, puisque c’était le Roi était ENORME. (il insiste sur « énorme » en prenant une expression menaçante, un peu comme dans le petit chaperon rouge, quand on mime le loup qui a boulotté la grand-mère. Cris effrayés des plus jeunes, papas et mamans les rassurent).
- La zigounette… (on entend les rires nerveux des enfants : ils répètent pour le plaisir « zigounette » « zigounette » « foufoune » ), gentiment la directrice de l’école les rappelle à l’ordre :
- Les enfants, faites silence, sinon tonton Jésou ne pourra pas continuer son histoire.
- La ZIGOUNETTE du roi, elle était bien tendue (il fait un geste des mains, comme le pécheur indique la taille du thon qu’il vient de pécher, se frotte le nez, et plisse les yeux malicieusement, puis renifle un petit coup),
- Alors la dame qui fait la turlutte, comme ça elle fait son affaire, et quand c’est fini, le roi il esdt tout content, mais sa zigounette elle est fatiguée, alors elle fait comme la petite marmotte quand il fait froid, elle rentre dans son terrier (il mime). (les enfants : la marmotte… la zigounette de la marmotte.. dis maman c’est comment la zigounette de la marmotte ? Une maman à son bébé qui babille : tu te souviens,Kevin, la vache elle fait meuuuuuh, et le coincoin il fait coincoin, et la zigounette de la marmotte, elle fait comment la zigounette de la marmotte ?)
- Et du coup qu’est-ce qu’il fait le collier ? et ben il tombe, très délicatement. Et comme ça, la dame elle a plus qu’à prendre le collier. Et elle est très contente. et voilà et après ça ils n'eurent pas beaucoup d'enfants.
La Directrice, tandis que tous applaudissent le talent du conteur :
-Eh bien c’est sur cette très jolie histoire que nous allons conclure cette soirée. Remercions les Undertakers, Tonton Pierrot et tonton Jésou pour leur gentillesse et gageons que cela aura donné des idées de jeux de société à tous les Papas et les mamans…
vendredi 28 mars 2008
jeudi 27 mars 2008
mercredi 26 mars 2008
Au Sommet du Mont Olympe, Contemplant Pellucidar
Vous ne le savez pas, bien sûr, mais je voue une véritable passion à Mars, la planète Mars. Déjà tout gosse je me plongeais avec délectation dans les aventures de John Carter, le héros de Pellucidar, nom qu'avait donné Edgar Rice Burroughs à ce monde fantastique (on notera au passage qu'il est également le créateur de Tarzan). Orson Welles lors de son hallucinant canular radiophonique reprend le scénario de la guerre des mondes de H.G. Wells qui met en scène une invasion de martiens. Comment ne pas évoquer aussi les poétiques Chroniques Martiennes de Ray Bradbury, et plus récemment la célèbre trilogie « Mars » de Kim Stanley Robinson.
Je possède des atlas de Mars, je visite régulièrement le site de la NASA pour y observer les paysages photographiés par la dizaine de sondes et robots qui en survolent ou sillonnent le sol. J'ai même en ma possession un guide du routard qui détaille comme dans ses homologues terrestre les points d'intérêt et les endroits où coucher et manger sur Mars. J'ai en fond d'écran un paysage de Mars observé par la caméra de Spirit, le cousin du petit Pathfinder.
Il est d'une netteté fascinante. Il rappelle une vue du désert d'Atacama : hiératique, minéral, immobile, tellement semblable à la terre ; une vue au final très banale. C'est en cela que réside la fascination : à 100 millions de kilomètres un monde ressemble au notre. La courbure de son horizon est plus prononcée, dans un ciel rosâtre luit un soleil plus lointain, deux tiers plus petit que son homologue terrien. Mais au final j'ai le sentiment que je pourrais me tenir là, et contempler au loin, dans la nuit sombre de mars, entre deux passages de Phobos et Deimos (peur et terreur) -les minuscules lunes-, une étoile brillante et bleue : la Terre.
Sur Mars, on ne parle pas de « jour » mais de « sol ». Il dure un peu plus longtemps que le notre, ainsi vers minuit bénéficie-t-on d'un « laps de temps martien ». Les montres s'arrêtent durant à peu près une heure, puis reprennent leur compte. Le sol martien est dans l'état actuel de nos connaissances complètement stérile. Pas de micro-organismes, aucun des animaux qui enrichissent la composition comme partout dans notre monde. Ainsi nomme-t-on le sol martien « régolithe » afin de le différencier de la « terre » surabondante de vie que nous foulons tous les jours. Les saisons durent six mois. Elles sont rudes, pourtant elles sont différenciées à l'instar des nôtres, ainsi existe-t-il un été martien où les températures peuvent atteindre 20 degrés à midi, tandis que l'hiver voit un froid de -70 s'installer durant la nuit.
L'aréologie (la géologie martienne) est démesurée. Bien que beaucoup plus petite que la Terre, Mars à une superficie « habitable » équivalente à celle des continents terrestres. Une énorme météorite s'y est écrasée il y une paire de milliards d'années, Soulevant une partie de l'écorce martienne, la Bosse de Tharsis, influant sur le climat même de Pellucidar : hémisphère nord rude et froid, hémisphère sud plus clément. Aux pôles, deux calottes glaciaires : l'une composée de glace carbonique au nord, l'autre que l'on suppose d'eau gelée à l'antipode. Balafrant l'équateur, une faille gigantesque s'est creusée, canyon démesuré de 5000 kilomètres de long, Valles Marineris.
Puis dans ce festival de gigantisme, le sommet du mont Olympe crève l'atmosphère 27 kilomètres au dessus du niveau moyen du sol, ce qui en fait le volcan le plus élevé du système solaire. Enfin il faut évoquer l'atmosphère de Mars, infiniment ténue.la pression atmosphérique ne dépasse pas les 10 millibars au sol. L'atmosphère est composée de gaz carbonique en grande quantité, et d'oxygène dans de faibles proportions. Idéal pour les plantes, si ce n'est que le sol, empoisonné, les tuerait rapidement.
Sous le régolithe, comme dans les sols terrestres près du cercle pôlaire, un permafrost de plusieurs mètres piège l'eau de mars, dont les traces sont visibles à sa surface, témoins d'une activité hydrologique éffrénée au cours des ères pécédentes.
Des vents violents balaient régulièrement la surface de Mars. leur vitesse dépasse les 400 kilomètres par heure. Ce sont le plus souvent des vents catabatiques dont al particularité est qu'ils s'accélèrent sans cesse à mesure qu'ils déboulent des reliefs vers les plaines. Cependant, La très basse pression ôte toute force à ces vents, qui ne peuvent que soulever de fines particules du sol. Ainsi peut-on on observer des tempêtes de sables ravager un hémisphère durant plusieurs mois, voire des années, obscurcissant le ciel, contribuant à diminuer encore la température. Un observateur local ne ressentirait même pas l'équivalent d'une brise printanière, cependant.
Il me suffit d'évoquer tout cela pour qu'un sentiment d'exaltation me submerge, et me plonge dans une rêverie quasi mystique. Cette sensation de faire corps avec l'univers comble en moi tout besoin de religion puisqu'à cet instant, je suis branché directement sur le mystère de la création, paradigme originel de la foi, par essence indicible.
Tout ça pour vous parler de notre dernier week-end avec les Desimeur à L'Escala.
Sur un coup de tête nous avons décidé vendredi dernier de nous accorder deux jours de vacances. Et c'est là que j'ai cru que mon rêve, fouler un jour le sol de Mars, s'était concrétisé. Tout au long de ces deux jours, je n'étais plus « en mars », mais « sur Mars ».
En effet nous sommes arrivés à L'Escala vers minuit samedi. Un vent extrêmement violent nous a tirés de la voiture. Je me suis ainsi souvenu soudain qu'à presque chacun de mes voyages dans ce coin, j'avais subi les coups de boutoir de la Tramontane. Pénétrant dans la maison, dont le régolithe pulvérulent craquait sous les semelles à cause des infiltrations de poussières sous les portes mal jointées, nous dûmes affronter un froid glacial. Comme dans beaucoup de demeures de vacances sur cette côte, les propriétaires n'ont pas cru bon d'installer le chauffage. Prudents ils avaient tout de même stocké quelques calorifères dans un endroit sûr. Tellement sûr au demeurant, que nous n'en avions pas la clé ! Le thermomètre au mur indiquait 10 degrés.
Ouvrant les robinets nous découvrîmes que l'eau ne coulait pas. Philou et moi passâmes un long moment à en déterminer la cause, manœuvrant toutes les vannes à notre portée. Je me surpris même, éperdu de détresse, à actionner les contacteurs des fusibles « au cas où ». C'est Philippe qui découvrit enfin la solution de ce mystère : La propriétaire n'avait pas payé sa facture, comme en attestait un imprimé trouvé à coté du compteur.
Froid glacial, vents tempétueux, absence totale d'eau : J'étais sur Mars ! Inexplicablement je n'eus pas d'expérience mystique. Juste froid, envie d'uriner, et un peu démoralisé. Un froid mordant, accompagné de bourrasques jusque dedans la maison, des courants d'air qui nous léchaient les reins et nous engourdissaient les membres.
Epuisés nous nous effondrâmes sur le premier lit venu. Je m'endormis d'un sommeil agité, peuplé de créatures fantasmagoriques, chevauchant les plaines de Tharsis sur un animal à six pattes au coté de John Carter, cimeterre brandi, fonçant à l'assaut de la dernière oasis martienne délivrer la Princesse de Pellucidar.
C'est sans doute d'avoir trop chevauché que je me levai avec difficultés le lendemain, courbaturé, congelé malgré les quatre couvertures qui avaient protégé mon corps des assauts du froid nocturne.
Le reste de l'aventure est plus conventionnel : repas de midi à Cadaquès, visite du musée Dali à Figueres, accompagnés en cela par Simone (en voiture Simone c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonne !). Simone est la voix de notre GPS. Calme, efficace, sensuelle dans ses intonations, peut-être un peu envahissante parfois, elle nous guida sans encombre. Cherchant un visage à notre amazone, je décidai qu'il était semblable à celui de Gala, l'égérie de Dali, dans la beauté de ses trente ans, transfigurée par le regard fou du Marquis.
Le Museo, peuplé des mille chimères issues de l'excentrique débordement du Maître, me sembla une émanation d'une survivance Martienne, dont les reliques d'autres ères peuplaient les salles. Je ne sais pourquoi, je décidai que surréalisme et rock’n’roll ne pouvaient que s'accorder, et je n'aurais pas été surpris de trouver au hasard d'une galerie, une photo rassemblant Dali et Jagger en une même fraternité de l'outrance, de l'exhibition, du génie. Cette folie dont à mon sens on ne peut faire l'économie dans toute démarche artistique.
Et pour faire le lien avec ce qui précède, je citerai Jimmy Hendrix lors d'une interview:
-bonjour Monsieur Hendrix, je suis du New York Times entame un Journaliste.
- Bonjour, Vous êtes du New York Times ? Moi je suis de la planète Mars ! répond le rocker.
je voudrais être un Martien !
Je possède des atlas de Mars, je visite régulièrement le site de la NASA pour y observer les paysages photographiés par la dizaine de sondes et robots qui en survolent ou sillonnent le sol. J'ai même en ma possession un guide du routard qui détaille comme dans ses homologues terrestre les points d'intérêt et les endroits où coucher et manger sur Mars. J'ai en fond d'écran un paysage de Mars observé par la caméra de Spirit, le cousin du petit Pathfinder.
Il est d'une netteté fascinante. Il rappelle une vue du désert d'Atacama : hiératique, minéral, immobile, tellement semblable à la terre ; une vue au final très banale. C'est en cela que réside la fascination : à 100 millions de kilomètres un monde ressemble au notre. La courbure de son horizon est plus prononcée, dans un ciel rosâtre luit un soleil plus lointain, deux tiers plus petit que son homologue terrien. Mais au final j'ai le sentiment que je pourrais me tenir là, et contempler au loin, dans la nuit sombre de mars, entre deux passages de Phobos et Deimos (peur et terreur) -les minuscules lunes-, une étoile brillante et bleue : la Terre.
Sur Mars, on ne parle pas de « jour » mais de « sol ». Il dure un peu plus longtemps que le notre, ainsi vers minuit bénéficie-t-on d'un « laps de temps martien ». Les montres s'arrêtent durant à peu près une heure, puis reprennent leur compte. Le sol martien est dans l'état actuel de nos connaissances complètement stérile. Pas de micro-organismes, aucun des animaux qui enrichissent la composition comme partout dans notre monde. Ainsi nomme-t-on le sol martien « régolithe » afin de le différencier de la « terre » surabondante de vie que nous foulons tous les jours. Les saisons durent six mois. Elles sont rudes, pourtant elles sont différenciées à l'instar des nôtres, ainsi existe-t-il un été martien où les températures peuvent atteindre 20 degrés à midi, tandis que l'hiver voit un froid de -70 s'installer durant la nuit.
L'aréologie (la géologie martienne) est démesurée. Bien que beaucoup plus petite que la Terre, Mars à une superficie « habitable » équivalente à celle des continents terrestres. Une énorme météorite s'y est écrasée il y une paire de milliards d'années, Soulevant une partie de l'écorce martienne, la Bosse de Tharsis, influant sur le climat même de Pellucidar : hémisphère nord rude et froid, hémisphère sud plus clément. Aux pôles, deux calottes glaciaires : l'une composée de glace carbonique au nord, l'autre que l'on suppose d'eau gelée à l'antipode. Balafrant l'équateur, une faille gigantesque s'est creusée, canyon démesuré de 5000 kilomètres de long, Valles Marineris.
Puis dans ce festival de gigantisme, le sommet du mont Olympe crève l'atmosphère 27 kilomètres au dessus du niveau moyen du sol, ce qui en fait le volcan le plus élevé du système solaire. Enfin il faut évoquer l'atmosphère de Mars, infiniment ténue.la pression atmosphérique ne dépasse pas les 10 millibars au sol. L'atmosphère est composée de gaz carbonique en grande quantité, et d'oxygène dans de faibles proportions. Idéal pour les plantes, si ce n'est que le sol, empoisonné, les tuerait rapidement.
Sous le régolithe, comme dans les sols terrestres près du cercle pôlaire, un permafrost de plusieurs mètres piège l'eau de mars, dont les traces sont visibles à sa surface, témoins d'une activité hydrologique éffrénée au cours des ères pécédentes.
Des vents violents balaient régulièrement la surface de Mars. leur vitesse dépasse les 400 kilomètres par heure. Ce sont le plus souvent des vents catabatiques dont al particularité est qu'ils s'accélèrent sans cesse à mesure qu'ils déboulent des reliefs vers les plaines. Cependant, La très basse pression ôte toute force à ces vents, qui ne peuvent que soulever de fines particules du sol. Ainsi peut-on on observer des tempêtes de sables ravager un hémisphère durant plusieurs mois, voire des années, obscurcissant le ciel, contribuant à diminuer encore la température. Un observateur local ne ressentirait même pas l'équivalent d'une brise printanière, cependant.
Il me suffit d'évoquer tout cela pour qu'un sentiment d'exaltation me submerge, et me plonge dans une rêverie quasi mystique. Cette sensation de faire corps avec l'univers comble en moi tout besoin de religion puisqu'à cet instant, je suis branché directement sur le mystère de la création, paradigme originel de la foi, par essence indicible.
Tout ça pour vous parler de notre dernier week-end avec les Desimeur à L'Escala.
Sur un coup de tête nous avons décidé vendredi dernier de nous accorder deux jours de vacances. Et c'est là que j'ai cru que mon rêve, fouler un jour le sol de Mars, s'était concrétisé. Tout au long de ces deux jours, je n'étais plus « en mars », mais « sur Mars ».
En effet nous sommes arrivés à L'Escala vers minuit samedi. Un vent extrêmement violent nous a tirés de la voiture. Je me suis ainsi souvenu soudain qu'à presque chacun de mes voyages dans ce coin, j'avais subi les coups de boutoir de la Tramontane. Pénétrant dans la maison, dont le régolithe pulvérulent craquait sous les semelles à cause des infiltrations de poussières sous les portes mal jointées, nous dûmes affronter un froid glacial. Comme dans beaucoup de demeures de vacances sur cette côte, les propriétaires n'ont pas cru bon d'installer le chauffage. Prudents ils avaient tout de même stocké quelques calorifères dans un endroit sûr. Tellement sûr au demeurant, que nous n'en avions pas la clé ! Le thermomètre au mur indiquait 10 degrés.
Ouvrant les robinets nous découvrîmes que l'eau ne coulait pas. Philou et moi passâmes un long moment à en déterminer la cause, manœuvrant toutes les vannes à notre portée. Je me surpris même, éperdu de détresse, à actionner les contacteurs des fusibles « au cas où ». C'est Philippe qui découvrit enfin la solution de ce mystère : La propriétaire n'avait pas payé sa facture, comme en attestait un imprimé trouvé à coté du compteur.
Froid glacial, vents tempétueux, absence totale d'eau : J'étais sur Mars ! Inexplicablement je n'eus pas d'expérience mystique. Juste froid, envie d'uriner, et un peu démoralisé. Un froid mordant, accompagné de bourrasques jusque dedans la maison, des courants d'air qui nous léchaient les reins et nous engourdissaient les membres.
Epuisés nous nous effondrâmes sur le premier lit venu. Je m'endormis d'un sommeil agité, peuplé de créatures fantasmagoriques, chevauchant les plaines de Tharsis sur un animal à six pattes au coté de John Carter, cimeterre brandi, fonçant à l'assaut de la dernière oasis martienne délivrer la Princesse de Pellucidar.
C'est sans doute d'avoir trop chevauché que je me levai avec difficultés le lendemain, courbaturé, congelé malgré les quatre couvertures qui avaient protégé mon corps des assauts du froid nocturne.
Le reste de l'aventure est plus conventionnel : repas de midi à Cadaquès, visite du musée Dali à Figueres, accompagnés en cela par Simone (en voiture Simone c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonne !). Simone est la voix de notre GPS. Calme, efficace, sensuelle dans ses intonations, peut-être un peu envahissante parfois, elle nous guida sans encombre. Cherchant un visage à notre amazone, je décidai qu'il était semblable à celui de Gala, l'égérie de Dali, dans la beauté de ses trente ans, transfigurée par le regard fou du Marquis.
Le Museo, peuplé des mille chimères issues de l'excentrique débordement du Maître, me sembla une émanation d'une survivance Martienne, dont les reliques d'autres ères peuplaient les salles. Je ne sais pourquoi, je décidai que surréalisme et rock’n’roll ne pouvaient que s'accorder, et je n'aurais pas été surpris de trouver au hasard d'une galerie, une photo rassemblant Dali et Jagger en une même fraternité de l'outrance, de l'exhibition, du génie. Cette folie dont à mon sens on ne peut faire l'économie dans toute démarche artistique.
Et pour faire le lien avec ce qui précède, je citerai Jimmy Hendrix lors d'une interview:
-bonjour Monsieur Hendrix, je suis du New York Times entame un Journaliste.
- Bonjour, Vous êtes du New York Times ? Moi je suis de la planète Mars ! répond le rocker.
je voudrais être un Martien !
samedi 22 mars 2008
Les Producteurs
Ce vendredi soir à l’instigation de Lololalolo, nous avons fait le tour des ménages pour les convier à une soirée impromptue au Manapany. Seuls les Fabre ont répondu à l’appel. Le repas était très sympa et bien agrémenté de boissons exotiques. Nos hôtesses partent dans une semaine pour des vacances de 15 jours en Guadeloupe. J’ai profité de l’occasion pour leur demander de confirmer leur intention d’accueillir des groupes durant la saison des « jeudi de Nîmes ». Elles ont confirmé. Je leur ai donc signalé qu’en tant que groupe de Rock nous pouvions venir animer une de leurs soirées. J’ai bien sur négocié un juteux contrat : un coup à boire ! Jésou a trouvé à redire, bien sûr, puisqu’il n’avait pas eu l’idée. Il m’a trouvé piètre négociateur, appuyé en cela par Philou. Mais je me référais à Pierrot qui estimait que « n’étant pas prêts » nous ne pouvions que prétendre à jouer dans des bars sans être trop regardants sur la rémunération.
Sortant du restaurant nous sommes passés devant le 421. Une foule nombreuse débordait sur le trottoir, comme devant tous les bars nocturnes désormais, depuis cette loi inique qui oblige les fumeurs à braver les intempéries, et les riverains à maintenir les fenêtres fermées pour assourdir un peu le bruit des conversations. Parmi les Quidam nous avons aperçu Christophe du Gambrinus, très « joyeux ». Après un bout de conversation, j’ai de nouveau endossé mon costume de VRP, vantant les mérites des Undertakers. Christophe a tout de suite été intéressé nous proposant de venir animer une soirée. J’allais discuter contrat, lorsque Philou, craignant le pire m’a sèchement interrompu et a pris les choses en mains. Une fois n’est pas coutume, il a porté aux nues notre formation arguant de son professionnalisme pour exiger une rémunération. On doit rester en contact avec Christophe et lui faire parvenir un CD.
Fort de ces deux touches, rendu euphorique par notre succès potentiel, j’ai alors proposé de faire la tournée des bars afin de remplir notre carnet de « dates ». Philou a tempéré mon enthousiasme, soulignant que la production était un métier, et qu’il valait mieux laisser l’art aux artistes, et les contrats aux producteurs. Concluant son propos il nous a fait part de la question de ses émoluments. D’après lui, un producteur récolterait 40 à 50 % de la recette, bien qu’en ce qui le concerne, pour nous être agréable, et parce que nous somme des amis, il se conterait d’une part égale à celle d’un musicien de base du groupe.
Ce qui pose le problème de Bernard. En effet ce dernier étant notre avocat, et se proposant de négocier pour nous les contrats, il risque d’y avoir doublon avec la proposition de Philou.
Peut-être devrions-nous lancer une procédure d’appel d’offre, et donner mandat au mieux disant pour la gestion de nos affaires.
A moins que l’un d’entre les membres des UFR se sente suffisamment armé pour endosser cette responsabilité. Il faudra à ce représentant de nos intérêts, un sens du contact et surtout de la négociation aiguisés, pour que nous arrivions à percevoir un peu plus que des boissons et de la confiserie en échange de nos prestations. Manche comme on est, je nous vois bien accepter d’être payés en nature : recevoir trois kilos de steaks, des salades et deux miches de pain pour salaire de nos efforts. Dans cette perspective il nous faudra prévoir sur notre budget matos l’achat d’un caddie pour ramener nos gains de la soirée à la maison.
Par contre, d’après Christophe, nous devons pouvoir tenir trois heures, deux pauses comprises. Donc, il est impératif d’intensifier notre effort. Il nous faut des chansons connues et pas compliquée, mais qui en jettent. Et des compos.
Pierrot : à toi ! chaque jour de retard dans tes compos, c'est un jour de manque à gagner pour nous !
Sortant du restaurant nous sommes passés devant le 421. Une foule nombreuse débordait sur le trottoir, comme devant tous les bars nocturnes désormais, depuis cette loi inique qui oblige les fumeurs à braver les intempéries, et les riverains à maintenir les fenêtres fermées pour assourdir un peu le bruit des conversations. Parmi les Quidam nous avons aperçu Christophe du Gambrinus, très « joyeux ». Après un bout de conversation, j’ai de nouveau endossé mon costume de VRP, vantant les mérites des Undertakers. Christophe a tout de suite été intéressé nous proposant de venir animer une soirée. J’allais discuter contrat, lorsque Philou, craignant le pire m’a sèchement interrompu et a pris les choses en mains. Une fois n’est pas coutume, il a porté aux nues notre formation arguant de son professionnalisme pour exiger une rémunération. On doit rester en contact avec Christophe et lui faire parvenir un CD.
Fort de ces deux touches, rendu euphorique par notre succès potentiel, j’ai alors proposé de faire la tournée des bars afin de remplir notre carnet de « dates ». Philou a tempéré mon enthousiasme, soulignant que la production était un métier, et qu’il valait mieux laisser l’art aux artistes, et les contrats aux producteurs. Concluant son propos il nous a fait part de la question de ses émoluments. D’après lui, un producteur récolterait 40 à 50 % de la recette, bien qu’en ce qui le concerne, pour nous être agréable, et parce que nous somme des amis, il se conterait d’une part égale à celle d’un musicien de base du groupe.
Ce qui pose le problème de Bernard. En effet ce dernier étant notre avocat, et se proposant de négocier pour nous les contrats, il risque d’y avoir doublon avec la proposition de Philou.
Peut-être devrions-nous lancer une procédure d’appel d’offre, et donner mandat au mieux disant pour la gestion de nos affaires.
A moins que l’un d’entre les membres des UFR se sente suffisamment armé pour endosser cette responsabilité. Il faudra à ce représentant de nos intérêts, un sens du contact et surtout de la négociation aiguisés, pour que nous arrivions à percevoir un peu plus que des boissons et de la confiserie en échange de nos prestations. Manche comme on est, je nous vois bien accepter d’être payés en nature : recevoir trois kilos de steaks, des salades et deux miches de pain pour salaire de nos efforts. Dans cette perspective il nous faudra prévoir sur notre budget matos l’achat d’un caddie pour ramener nos gains de la soirée à la maison.
Par contre, d’après Christophe, nous devons pouvoir tenir trois heures, deux pauses comprises. Donc, il est impératif d’intensifier notre effort. Il nous faut des chansons connues et pas compliquée, mais qui en jettent. Et des compos.
Pierrot : à toi ! chaque jour de retard dans tes compos, c'est un jour de manque à gagner pour nous !
Libellés :
chronique
Des Ellipses, un Manchot, et le Jury de France-Inter
Nos répétitions se succèdent au rythme effréné des saisons. Le soleil se lève chaque matin, sans qu'on se pose la question de savoir comment il sera demain. Comme dans un film qui défile trop rapidement, j'ai l'impression que je peux en suivre la course dans le ciel dans les quelques secondes subjectives que me semblent durer mes journées. Notre association de bienfaiteurs salue déjà son deuxième printemps. La récurrence hebdomadaire de nos rencontres accentue encore ce sentiment d'accélération du temps dont je perçois intimement la fugacité de l'instant.
C'est pourquoi à ce moment précis où je vous écris, je savoure ces quelques minutes qui s'étirent dans une calme sérénité. Assis au comptoir de notre cuisine, je distends les secondes devant une tasse d'expresso tout en contemplant la fumée de ma première cigarette dont les volutes s'élèvent paresseusement en prenant des formes étranges dont je tente d'interpréter le sens, ainsi que le ferait un patient devant les figures énigmatiques d'un test de Rorschark en perpétuelle dynamique.
Je sors de chez le médecin, je suis bon pour le service, et je salue cette nouvelle en profitant d'un plaisir simple et contemplatif.
Je viens d'écouter à la radio la longue liste des participants au jury du Prix Inter du Livre. Les voix des journalistes faisaient comme une psalmodie floue dont j'occultais le sens. J'ai cette faculté de m'abstraire très rapidement de la réalité environnante et de laisser vagabonder mon esprit dans des limbes improbables. Mon audition défectueuse m'y aide efficacement, et les paroles autour de moi se brouillent facilement en un salmigondis qui me berce. Toutefois un nom a jailli, faisant irruption dans ma pensée consciente : Bruno Martin, chirurgien à Nîmes, est sélectionné dans le jury. C'est étrange, j'ai l'impression qu'à travers lui, moi aussi je fais un peu partie de la sélection ! En effet depuis des années, lecteur assidu, ardent défenseur de l'objet livre, dont je suis convaincu que toutes les merveilles électroniques ne mettront jamais à bas le bastion, j'avais l'intention d'envoyer à mon tour une lettre à France Inter pour communiquer ma passion de la lecture, et surtout de l'écriture. J'ai réfléchi à ce que j'aurais pu rédiger pour susciter l'intérêt du comité de sélection, et puis la paresse, et ce fameux temps, si volatile, m'ont détourné de cet ambitieux projet. Bruno Martin, que j'ai rencontré dans des fêtes, ne m'était pas apparu sous ce jour. La sélection se faisant sur l'envoi d'une lettre de motivation, il a du adresser un plaidoyer sacrément costaud pour retenir l'attention des sélectionneurs.
Mince, que le temps passe : miracle de l'ellipse, nous sommes déjà le soir ! Toute une journée de travail qui vient de filer en un passage au paragraphe suivant.
Comme dans les films :
Il la regarde dans les yeux, leurs visages se rapprochent, ils unissent leurs lèvres et en une torride étreinte, il la prend dans son bras puissant. Il est manchot, par coquetterie il n'en fait jamais mention et par fierté il ne porte que des chemisettes, son moignon coupé un peu au dessus du coude arbore une Rolex qui met en valeur la cicatrice parfaite. La montre est un modèle Oyster, des traces de chocs sont visibles sur le boitier. En effet l'homme a des difficultés pour regarder l'heure, à chaque fois il doit faire un mouvement vif pour porter l'objet à ses yeux, et la montre a tendance, dans ce mouvement de fronde improvisée, à s'envoler. Il a perdu son membre assez bêtement finalement. Il ne se souvient plus très bien des circonstances exactes, mais il se rappelle que c'était très con ! Il allonge la jeune femme dans l'herbe fraîchement coupée d'un cottage irlandais. Le fond sonore fait place à une mélodie tendre, tandis que la caméra, en un lent travelling, panote vers une meule de foin à l'arrière plan, puis s'attarde sur la danse ralentie d'un pur-sang et sa jument. Cut. Noir, fondu a l'ouverture : l'homme est au pied de la meule, il pisse bruyamment sur une musaraigne qui couine d'indignation. Il a une cigarette à la bouche, dont la cendre tombe sur le sol. Jetant négligemment son mégot dans la meule, il se retourne et hèle la jeune femme qui se rajuste (champ, contre-champ).
« Alors poupée, heureuse ?
« Houmpf, ouimpf, theu, theu theu (une voix féminine en off commente : « mon héros »...
Tandis que la camera suit l'homme en zoom arrière, on discerne nettement des flammes qui jaillissent maintenant avec force de la meule embrasée.
« Honey, je dois te laisser, je retourne à la caserne ils se sont peut-être aperçus que j'ai emprunté le camion ; chez nous les pompiers, le devoir passe avant tout !
« Au fait quand tu passeras devant le drugstore, prends-moi des cigarettes ! 'tin qu'est-ce-qu'il fait chaud ici. Quelle heure est-il ?
Gros plan sur le geste du bras, mouvement de fronde, la montre s'envole et atterrit dans la meule en feu. Fondu au noir sur le visage horrifié de l'homme.
Donc on en est là. J'aime bien les ellipses et si on fait abstraction des ellipses de lune ou de soleil, dont on constate concrètement les effets, l'ellipse littéraire ou cinématographique laisse libre champ à tout détournement de la volonté évocatrice de l'auteur ou du scénariste dans son processus narratif. Dans la scène précédente j'aime bien imaginer que les tourtereaux ont fait une partie de mah-jong, après qu'on ait vu les chevaux, et que dans la foulée ils ont mangé des spaghettis bolognaise. Elle s'en est mis partout, du coup (heureusement elle avait prévu le coup) elle s'est changée, la bouche encore pleine de parmesan. Romantique.
Ellipse à nouveau : nous voici le lendemain. Je laisse à votre imagination le soin de remplir les blancs. Une indication : il n'y avait pas de parmesan. Je m'aperçois que je tourne littéralement une page (ce qui précède occupe une Page A4), ce dont je me contente en général lors de ma publication hebdomadaire du compte-rendu de séance. Cependant je n'ai pas encore parlé du déroulement de notre dernière répète. Me voici dans l'embarras : dois-je m'en tenir au quota fixé ? -après tout je suis fonctionnaire et bien rodé dans l'application de règles variées et absurdes- ou me faut-il explorer une contrée mal connue, celle de la deuxième page ?
Allez, je me lance. Nos amis étaient déjà en train d'installer leur matos quand nous sommes arrivés rue des climatites. L'ambiance habituelle régnait dans les lieux. En bas, ils écoutaient la dernière
mouture de « Marre ». Un coté très Credence, avec un solo démarqué de la tonalité générale, qui introduit une réelle respiration, avec notamment un « Si » qui fait toute la différence et sur lequel nous ne saurions désormais plus faire l'impasse. D'ailleurs pourquoi n'y avons-nous pas pensé plus tôt ?
Avant d'entamer la séance, Sylvie m'apprit qu'Alexis s'était pris d'amour pour ma profession, que je partage avec Odile (nous partageons tout). Vous n'êtes pas sans savoir « qu'à la base » je suis MER. On dit MER pour les manipulateurs en radiologie, comme on appelle IDE un infirmier diplômé d'état. On ne dit pas « manipulateur en radiologie diplômé d'état » par contre, car ça ferait MERDE, et comme déjà je n'ai pas une opinion démesurée de moi-même, ce serait trop de bonheur. Donc on s'en tient à MER, qui finalement est assez plaisant, dans sa référence aquatique, évoquant les plaisirs maritimes et pélagiques, invitant à l'évasion, aux loisirs, et aux rêveries solitaires du marin au long cours.
Je donnai donc mon assentiment à la vocation nouvelle du jeune Fabre, lui faisant par ailleurs miroiter les nombreux avantages de la profession, notamment financiers. Je crois que je le convins. C'est très valorisant de savoir qu'on vient en quelques minutes de peser sur la destinée d'un adolescent, et que toute sa vie il se rappellera cet instant ou un Senior a pu lui transmettre son expérience et le guider sur le long chemin de la vie. Je crois qu'il avait envie de me remercier, de me manifester à sa façon une reconnaissance émue. Mais je coupai court aux effusions, retirant avec difficulté, mais tact, ma main qu'il serrait dans les siennes, et redescendis à la cave où une surprise m'attendait.
De fait je n'avais pas remarqué dan un premier temps une longue valise noire en matière synthétique posée sur un des fauteuils de la salle Jim Morrison. Pendant que je réglai mon micro, Pascou l'ouvrit et en sortit avec infiniment de douceur une basse. Une étiquette en ornait encore le manche. L'objet était magnifique, et dégageait une impression de luxe discret.
« Ma basse était en panne précisa Pascou en caressant inconsciemment son manche. Je l'ai donc portée à réparer aujourd'hui. Hélas le vendeur m'apprit que le délai était très long pour ce type de matériel. J'ai répondu au gars que c'était impossible, poursuivit-il, car j'en avais besoin pour le soir même.
« Le vendeur était bien embêté, il ne pouvait rien faire. Et puis il eut l'idée de me montrer une basse qui traînait par là. Un invendu d'après ce que je compris. Par coïncidence, c'était une fender de chez Fender. Le magasin avait été dévalisé la veille, un car de bassistes suédoises ayant raflé les stocks après qu'un feu se soit déclaré dans leur salle de répétition. Il ne restait que celle-là. La mort dans l'âme je dus m'en accommoder. Le prix en était outrancièrement dispendieux, mais 250 euros moins cher que le prix public. De plus je pouvais garder la valise. Je me dis qu'il me faudrait faire un détartrage de plus ce mois-ci pour compenser l'achat, mais que je ne pouvais faire défaut au groupe. Je repartis avec la basse.
L'émotion était palpable. Chacun avait interrompu son activité afin d'écouter l'histoire de Pounet. Je me surpris à essuyer discrètement mes yeux humides, et j'entendis Phil le K se moucher. Quel merveilleux exemple de professionnalisme !
L'Ultrabassiste brancha la basse sur son ampli et en tira quelques notes. A titre personnel je ne perçus pas une différence fondamentale avec son instrument précédent, mais de son avis « ça n'avait rien à voir ». L'effet placebo ! Si au moins cet achat compulsif pouvait lui redonner confiance en lui, et lui permette de jouer enfin avec le groupe, tout cela n'aura pas été vain !
Pour varier les plaisirs, depuis deux séances, le déroulement de la répète est différent. En effet, le traditionnel Marathon se complique. Non seulement nous jouons tous les titres à la suite, mais en plus je les sélectionne aléatoirement. Je ferme les yeux, je lance le cahier de chants en l'air je tourne trois fois sur moi-même, à tâtons je le récupère, j'avale une gorgée de boisson ambrée, et mettant le doigt sur une des pages, j'annonce le morceau. C'est le LotoSong.
Ca se passe plutôt bien, ça n'est pas l'interprétation du siècle, mais c'est correct. Un petit bémol pour Ecolo toutefois. On le sait, par le passé nous avons eu beaucoup de mal à trouver la forme définitive de ProtestSong, revenant sans cesse sur l'ouvrage, remaniant ici et là avant de trouver la bonne formule. Nous croyions Ecolo définitivement cadrée, mais l'introduction du piano nous pose un nouveau problème. Comment l'insérer dans l'ensemble ? Nous passons une bonne demi-heure à retourner le problème dans tous les sens sans trouver la bonne formule. Lolo a beaucoup travaillé sa partie, et sa transposition de mon badaoua est très sympa. Mais une fois joué, ça ne va pas, on a l'impression que la liaison est artificielle. Il nous faut donc encore chercher la bonne formule.
Bête de scène et Marre progressent, ainsi que Highway. Sur ce dernier je commence à m'approprier la voix, et le final notamment est un peu moins risible. Marre est peut être le plus abouti pour le moment. Je crois que cette fois-ci Pierrot a trouvé la bonne formule en introduisant ce solo, et en revoyant l'arrangement.
Une séance assez favorable par conséquent, avec son lot de joies et de peines, et la perspective de devoir travailler encore si nous voulons être prêts pour les échéances de mai.
C'est pourquoi à ce moment précis où je vous écris, je savoure ces quelques minutes qui s'étirent dans une calme sérénité. Assis au comptoir de notre cuisine, je distends les secondes devant une tasse d'expresso tout en contemplant la fumée de ma première cigarette dont les volutes s'élèvent paresseusement en prenant des formes étranges dont je tente d'interpréter le sens, ainsi que le ferait un patient devant les figures énigmatiques d'un test de Rorschark en perpétuelle dynamique.
Je sors de chez le médecin, je suis bon pour le service, et je salue cette nouvelle en profitant d'un plaisir simple et contemplatif.
Je viens d'écouter à la radio la longue liste des participants au jury du Prix Inter du Livre. Les voix des journalistes faisaient comme une psalmodie floue dont j'occultais le sens. J'ai cette faculté de m'abstraire très rapidement de la réalité environnante et de laisser vagabonder mon esprit dans des limbes improbables. Mon audition défectueuse m'y aide efficacement, et les paroles autour de moi se brouillent facilement en un salmigondis qui me berce. Toutefois un nom a jailli, faisant irruption dans ma pensée consciente : Bruno Martin, chirurgien à Nîmes, est sélectionné dans le jury. C'est étrange, j'ai l'impression qu'à travers lui, moi aussi je fais un peu partie de la sélection ! En effet depuis des années, lecteur assidu, ardent défenseur de l'objet livre, dont je suis convaincu que toutes les merveilles électroniques ne mettront jamais à bas le bastion, j'avais l'intention d'envoyer à mon tour une lettre à France Inter pour communiquer ma passion de la lecture, et surtout de l'écriture. J'ai réfléchi à ce que j'aurais pu rédiger pour susciter l'intérêt du comité de sélection, et puis la paresse, et ce fameux temps, si volatile, m'ont détourné de cet ambitieux projet. Bruno Martin, que j'ai rencontré dans des fêtes, ne m'était pas apparu sous ce jour. La sélection se faisant sur l'envoi d'une lettre de motivation, il a du adresser un plaidoyer sacrément costaud pour retenir l'attention des sélectionneurs.
Mince, que le temps passe : miracle de l'ellipse, nous sommes déjà le soir ! Toute une journée de travail qui vient de filer en un passage au paragraphe suivant.
Comme dans les films :
Il la regarde dans les yeux, leurs visages se rapprochent, ils unissent leurs lèvres et en une torride étreinte, il la prend dans son bras puissant. Il est manchot, par coquetterie il n'en fait jamais mention et par fierté il ne porte que des chemisettes, son moignon coupé un peu au dessus du coude arbore une Rolex qui met en valeur la cicatrice parfaite. La montre est un modèle Oyster, des traces de chocs sont visibles sur le boitier. En effet l'homme a des difficultés pour regarder l'heure, à chaque fois il doit faire un mouvement vif pour porter l'objet à ses yeux, et la montre a tendance, dans ce mouvement de fronde improvisée, à s'envoler. Il a perdu son membre assez bêtement finalement. Il ne se souvient plus très bien des circonstances exactes, mais il se rappelle que c'était très con ! Il allonge la jeune femme dans l'herbe fraîchement coupée d'un cottage irlandais. Le fond sonore fait place à une mélodie tendre, tandis que la caméra, en un lent travelling, panote vers une meule de foin à l'arrière plan, puis s'attarde sur la danse ralentie d'un pur-sang et sa jument. Cut. Noir, fondu a l'ouverture : l'homme est au pied de la meule, il pisse bruyamment sur une musaraigne qui couine d'indignation. Il a une cigarette à la bouche, dont la cendre tombe sur le sol. Jetant négligemment son mégot dans la meule, il se retourne et hèle la jeune femme qui se rajuste (champ, contre-champ).
« Alors poupée, heureuse ?
« Houmpf, ouimpf, theu, theu theu (une voix féminine en off commente : « mon héros »...
Tandis que la camera suit l'homme en zoom arrière, on discerne nettement des flammes qui jaillissent maintenant avec force de la meule embrasée.
« Honey, je dois te laisser, je retourne à la caserne ils se sont peut-être aperçus que j'ai emprunté le camion ; chez nous les pompiers, le devoir passe avant tout !
« Au fait quand tu passeras devant le drugstore, prends-moi des cigarettes ! 'tin qu'est-ce-qu'il fait chaud ici. Quelle heure est-il ?
Gros plan sur le geste du bras, mouvement de fronde, la montre s'envole et atterrit dans la meule en feu. Fondu au noir sur le visage horrifié de l'homme.
Donc on en est là. J'aime bien les ellipses et si on fait abstraction des ellipses de lune ou de soleil, dont on constate concrètement les effets, l'ellipse littéraire ou cinématographique laisse libre champ à tout détournement de la volonté évocatrice de l'auteur ou du scénariste dans son processus narratif. Dans la scène précédente j'aime bien imaginer que les tourtereaux ont fait une partie de mah-jong, après qu'on ait vu les chevaux, et que dans la foulée ils ont mangé des spaghettis bolognaise. Elle s'en est mis partout, du coup (heureusement elle avait prévu le coup) elle s'est changée, la bouche encore pleine de parmesan. Romantique.
Ellipse à nouveau : nous voici le lendemain. Je laisse à votre imagination le soin de remplir les blancs. Une indication : il n'y avait pas de parmesan. Je m'aperçois que je tourne littéralement une page (ce qui précède occupe une Page A4), ce dont je me contente en général lors de ma publication hebdomadaire du compte-rendu de séance. Cependant je n'ai pas encore parlé du déroulement de notre dernière répète. Me voici dans l'embarras : dois-je m'en tenir au quota fixé ? -après tout je suis fonctionnaire et bien rodé dans l'application de règles variées et absurdes- ou me faut-il explorer une contrée mal connue, celle de la deuxième page ?
Allez, je me lance. Nos amis étaient déjà en train d'installer leur matos quand nous sommes arrivés rue des climatites. L'ambiance habituelle régnait dans les lieux. En bas, ils écoutaient la dernière
mouture de « Marre ». Un coté très Credence, avec un solo démarqué de la tonalité générale, qui introduit une réelle respiration, avec notamment un « Si » qui fait toute la différence et sur lequel nous ne saurions désormais plus faire l'impasse. D'ailleurs pourquoi n'y avons-nous pas pensé plus tôt ?
Avant d'entamer la séance, Sylvie m'apprit qu'Alexis s'était pris d'amour pour ma profession, que je partage avec Odile (nous partageons tout). Vous n'êtes pas sans savoir « qu'à la base » je suis MER. On dit MER pour les manipulateurs en radiologie, comme on appelle IDE un infirmier diplômé d'état. On ne dit pas « manipulateur en radiologie diplômé d'état » par contre, car ça ferait MERDE, et comme déjà je n'ai pas une opinion démesurée de moi-même, ce serait trop de bonheur. Donc on s'en tient à MER, qui finalement est assez plaisant, dans sa référence aquatique, évoquant les plaisirs maritimes et pélagiques, invitant à l'évasion, aux loisirs, et aux rêveries solitaires du marin au long cours.
Je donnai donc mon assentiment à la vocation nouvelle du jeune Fabre, lui faisant par ailleurs miroiter les nombreux avantages de la profession, notamment financiers. Je crois que je le convins. C'est très valorisant de savoir qu'on vient en quelques minutes de peser sur la destinée d'un adolescent, et que toute sa vie il se rappellera cet instant ou un Senior a pu lui transmettre son expérience et le guider sur le long chemin de la vie. Je crois qu'il avait envie de me remercier, de me manifester à sa façon une reconnaissance émue. Mais je coupai court aux effusions, retirant avec difficulté, mais tact, ma main qu'il serrait dans les siennes, et redescendis à la cave où une surprise m'attendait.
De fait je n'avais pas remarqué dan un premier temps une longue valise noire en matière synthétique posée sur un des fauteuils de la salle Jim Morrison. Pendant que je réglai mon micro, Pascou l'ouvrit et en sortit avec infiniment de douceur une basse. Une étiquette en ornait encore le manche. L'objet était magnifique, et dégageait une impression de luxe discret.
« Ma basse était en panne précisa Pascou en caressant inconsciemment son manche. Je l'ai donc portée à réparer aujourd'hui. Hélas le vendeur m'apprit que le délai était très long pour ce type de matériel. J'ai répondu au gars que c'était impossible, poursuivit-il, car j'en avais besoin pour le soir même.
« Le vendeur était bien embêté, il ne pouvait rien faire. Et puis il eut l'idée de me montrer une basse qui traînait par là. Un invendu d'après ce que je compris. Par coïncidence, c'était une fender de chez Fender. Le magasin avait été dévalisé la veille, un car de bassistes suédoises ayant raflé les stocks après qu'un feu se soit déclaré dans leur salle de répétition. Il ne restait que celle-là. La mort dans l'âme je dus m'en accommoder. Le prix en était outrancièrement dispendieux, mais 250 euros moins cher que le prix public. De plus je pouvais garder la valise. Je me dis qu'il me faudrait faire un détartrage de plus ce mois-ci pour compenser l'achat, mais que je ne pouvais faire défaut au groupe. Je repartis avec la basse.
L'émotion était palpable. Chacun avait interrompu son activité afin d'écouter l'histoire de Pounet. Je me surpris à essuyer discrètement mes yeux humides, et j'entendis Phil le K se moucher. Quel merveilleux exemple de professionnalisme !
L'Ultrabassiste brancha la basse sur son ampli et en tira quelques notes. A titre personnel je ne perçus pas une différence fondamentale avec son instrument précédent, mais de son avis « ça n'avait rien à voir ». L'effet placebo ! Si au moins cet achat compulsif pouvait lui redonner confiance en lui, et lui permette de jouer enfin avec le groupe, tout cela n'aura pas été vain !
Pour varier les plaisirs, depuis deux séances, le déroulement de la répète est différent. En effet, le traditionnel Marathon se complique. Non seulement nous jouons tous les titres à la suite, mais en plus je les sélectionne aléatoirement. Je ferme les yeux, je lance le cahier de chants en l'air je tourne trois fois sur moi-même, à tâtons je le récupère, j'avale une gorgée de boisson ambrée, et mettant le doigt sur une des pages, j'annonce le morceau. C'est le LotoSong.
Ca se passe plutôt bien, ça n'est pas l'interprétation du siècle, mais c'est correct. Un petit bémol pour Ecolo toutefois. On le sait, par le passé nous avons eu beaucoup de mal à trouver la forme définitive de ProtestSong, revenant sans cesse sur l'ouvrage, remaniant ici et là avant de trouver la bonne formule. Nous croyions Ecolo définitivement cadrée, mais l'introduction du piano nous pose un nouveau problème. Comment l'insérer dans l'ensemble ? Nous passons une bonne demi-heure à retourner le problème dans tous les sens sans trouver la bonne formule. Lolo a beaucoup travaillé sa partie, et sa transposition de mon badaoua est très sympa. Mais une fois joué, ça ne va pas, on a l'impression que la liaison est artificielle. Il nous faut donc encore chercher la bonne formule.
Bête de scène et Marre progressent, ainsi que Highway. Sur ce dernier je commence à m'approprier la voix, et le final notamment est un peu moins risible. Marre est peut être le plus abouti pour le moment. Je crois que cette fois-ci Pierrot a trouvé la bonne formule en introduisant ce solo, et en revoyant l'arrangement.
Une séance assez favorable par conséquent, avec son lot de joies et de peines, et la perspective de devoir travailler encore si nous voulons être prêts pour les échéances de mai.
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compte-rendu,
texte
mercredi 19 mars 2008
mardi 18 mars 2008
Quand la Hyène ne Ricane Plus...
...Elle a un regard, assez tendre, finalement.
Et je vous laisse le soin de trouver les légendes, de décrire ce que vous voyez. Que vous inspirent ces clichés ?
faites-moi rêver, étonnez-moi... (oui, je sais, ça va être difficile vu certains sujets)
Je joindrai vos commentaires à ces photos.
Et je vous laisse le soin de trouver les légendes, de décrire ce que vous voyez. Que vous inspirent ces clichés ?
faites-moi rêver, étonnez-moi... (oui, je sais, ça va être difficile vu certains sujets)
Je joindrai vos commentaires à ces photos.
Libellés :
photomontage
lundi 17 mars 2008
Plaidoyer pour Favoriser les Dégradations de Mobilier
Que dire de cette répète du 14 mars ? Peu de choses en somme, hélas. Le point le plus marquant tient en sa date elle même, puisqu'une fois n'est pas coutume, notre répète se déroule un vendredi. En effet Christian, Sylvie et Elodie ont choisi le mercredi pour entreprendre un long périple vers Madrid afin d'y récupérer une chienne « espincher nain» dont les spécifications techniques ont été explicitées dans une précédente chronique. Comme signes dististinctifs notons que dans cette version le pelage se décline en marron-fauve, et que le gabarit hors tout à maturité doit être de 30 cm au garrot, et d'une cinquantaine de centimètres de long.
Le voyage est long puisqu'il dure une vingtaine d'heures aller-retour. Heureusement le GPS leur évite de longues errances dans la capitale madrilène.
Ils se retrouvent chez un éleveur fortuné, qui élève également des chevaux nains. Small is beautyful ! En entrant, les Fabre sont frappés par les dimensions imposantes du hall de l'hacienda, plus grand que leur salon. Une dame, française, les reçoit très civilement. Dans un coin notre barde repère deux Gibson. L'hôtesse lui explique que son mari est « un peu musicien ». Sur le sol, une peau d'ours étale ses poils, au mur une tête d'éléphant pose pour l'éternité parmi d'autres trophées de chasse. « Mon mari est un peu chasseur » commente-t-elle. Dehors, dans la cour, une Harley est garée : « mon mari fait un peu de moto ! ». Sylvie conclut cet inventaire en ajoutant qu'au cours de la conversation la femme présente son mari comme le chef d'une petite entreprise. L'effectif de la boîte compte « un peu 400 personnes », ironise notre amie, dont trois au moins ne servent qu'à promener les chiens.
J'ajouterai qu'un employé est détaché pour les diriger vers leur hôtel, un campanile. Je trouve cela tout de même « un peu » mesquin, les madrilènes auraient pu les loger « un peu » chez eux.
Le retour se déroule sans encombre, et je peux admirer une photo de la petite espincheuse à coté de Rixie, la bizarrerie de la nature qu'on confond parfois avec un chien. Le chiot de deux mois somnole devant le mufle « pare-buffle » de Rixie dont le regard explicite traduit bien l'intérêt gastronomique qu'elle porte à la crevette allongée près de ses crocs luisant de salive. Sylvie quant à elle me dit que la Cane Corso n'arrête pas de faire des fêtes à la nouvelle arrivante. Tu parles ! Moi aussi je fais des fêtes à mon big mac juste avant de l'engloutir. J'aime les big macs, c'est tellement mignon !
C'était là l'évènement marquant de la soirée, car pour ce qui est de notre prestation musicale, elle se situe nettement en retrait par rapport à la semaine précédente. Pourtant tout semble annoncer une répète de qualité. Lolo apporte une bouteille de rhum agricole, il y a du limoncello pour Phil le K, nous ne perdons pas trop de temps à régler les instruments, pas de déménagement de piano programmé : des conditions idéales donc.
Les premiers titres s'enchaînent même plutôt bien. Et puis, coup de tonnerre dans un ciel serein : nous trébuchons sur Whatever. Trop lent, le morceau se traîne comme un tortillard sur la Cordillère des Andes, à 5000 mètres d'altitude. Il nous semble réellement que l'oxygène manque et qu'à bout de souffle nous entamons un requiem. Et c'est avec une impatience contenue que j'égrène laborieusement les couplets, comme le moine bénédictin psalmodie ses litanies en jouant avec les boules de son.... chapelet.
A partir de là les déconvenues s'accumulent en une spirale infernale, les titres suivants sont sans énergie, comme vidés de leur substance. Nous ne contrôlons plus rien.
Maîtres du monde hier, nous ne sommes plus que des amateurs falots, sans génie. La Vista qui nous portait encore une semaine avant s'est évanouie. Nous avions abordé en conquérants confiants cette nouvelle séance, ainsi qu'un explorateur se débarrasserait des formalités douanières avant d'attaquer un périple certes dangereux mais sous contrôle. Nous nous retrouvons dans un tonneau aux douves mal serties, balloté par les flots furieux du fleuve Zambèze juste avant le grand plongeon dans ses terribles chûtes.
A la fin du premier tour musical, je me dis que cela n'est qu'un accident, et que comme le cavalier remonte en selle après avoir perdu sa monture, nous allons nous rattraper au deuxième tour.
Mais la déception et le renoncement se lisent sur les visages de tous. Le barde n'est que l'ombre de lui-même ; épuisé par son aventure espagnole, défait, comme le soigneur d'un boxeur trop malmené, il enjambe les cordes et jette l'éponge sur le ring, officialisant ainsi notre défaite.
Le leader maximo, qui avait su nous galvaniser en des circonstances similaires baisse les yeux, et en cet instant de doute où tous nous aurions du faire preuve d'un sursaut d'orgueil, il ne trouve pas la force nécessaire pour dire les mots de réconfort.
C'est la fin. Dans un morne silence nous replions nos affaires. La tête basse nous sortons de l'antre. « Le dernier éteint et ferme la porte.. » murmurai-je pour Christian. La pièce a perdu son aura magique et n'est plus qu'une cave enfumée, dont la porte se referme sur le constat de notre échec.
Plus tard, nous tentons d'analyser les circonstances de cette tragédie. Les arguments les plus fumeux sont avancés. On, aurait dû, il aurait fallu, il n'y avait pas, il y avait trop... J'ai senti de la détresse chez certains d'entre nous. Du renoncement. On n'est pas prêt ai-je entendu. On ne sera jamais prêt, on n'y arrivera pas, c'est trop tôt, pas assez de travail, pas assez d'expérience, trop ambitieux.
L'argument le plus communément rencontré, c'est que nous devons d'abord faire nos preuves avant que d'aborder une quelconque scène.
Mon opinion quant à moi est, à l'instar de Lamarck que « la fonction crée l'organe » c'est par la représentation en public que nous acquerrons l'aisance dans l'utilisation de nos outils. Si l'entraînement du soldat lui permet de se servir d'une arme, c'est sur le champ de bataille que sa bravoure est testée et reconnue. Nous avons l'expérience de la bataille, même si les théâtres des opérations n'étaient pas bien grand ni prestigieux. Et s'il faut attaquer au corps à corps, avec nos mains nues, on le fera bon sang de bois !
Les répétitions sont importantes, qu'elles soient solitaires, en semaine, ou en groupe pour apprendre à jouer ensemble. Mais rien ne vaut la confrontation au public pour pousser chacun de nous dans ses derniers retranchements et lui faire exprimer, sous la double pression du plaisir et du stress, ce qu'il a de meilleur en lui.
Le sportif s'entraîne, il travaille dur pour développer son talent. Mais à part s'il est un jogger, il cherche à se mesurer aux autres, à s'évaluer, quel que soit son niveau, il affronte à la fois son compétiteur et le public. Je ne pense pas qu'il soit trop présomptueux d'avoir en tête de montrer aux autres ce qu'on sait faire.
Pardonnez ces analogies dont d'aucun me dira qu'elles sont bien alambiquées pour juste traduire une notion simple : la confiance en soi. Nous sommes capables de faire passer de l'émotion, du plaisir ; cela avec un filet de voix et quelques doigts malhabiles.
La scène est le vecteur du plaisir musical, Le UFR en est le médium.
A défaut de faire tourner les tables, faisons casser des chaises !
Le voyage est long puisqu'il dure une vingtaine d'heures aller-retour. Heureusement le GPS leur évite de longues errances dans la capitale madrilène.
Ils se retrouvent chez un éleveur fortuné, qui élève également des chevaux nains. Small is beautyful ! En entrant, les Fabre sont frappés par les dimensions imposantes du hall de l'hacienda, plus grand que leur salon. Une dame, française, les reçoit très civilement. Dans un coin notre barde repère deux Gibson. L'hôtesse lui explique que son mari est « un peu musicien ». Sur le sol, une peau d'ours étale ses poils, au mur une tête d'éléphant pose pour l'éternité parmi d'autres trophées de chasse. « Mon mari est un peu chasseur » commente-t-elle. Dehors, dans la cour, une Harley est garée : « mon mari fait un peu de moto ! ». Sylvie conclut cet inventaire en ajoutant qu'au cours de la conversation la femme présente son mari comme le chef d'une petite entreprise. L'effectif de la boîte compte « un peu 400 personnes », ironise notre amie, dont trois au moins ne servent qu'à promener les chiens.
J'ajouterai qu'un employé est détaché pour les diriger vers leur hôtel, un campanile. Je trouve cela tout de même « un peu » mesquin, les madrilènes auraient pu les loger « un peu » chez eux.
Le retour se déroule sans encombre, et je peux admirer une photo de la petite espincheuse à coté de Rixie, la bizarrerie de la nature qu'on confond parfois avec un chien. Le chiot de deux mois somnole devant le mufle « pare-buffle » de Rixie dont le regard explicite traduit bien l'intérêt gastronomique qu'elle porte à la crevette allongée près de ses crocs luisant de salive. Sylvie quant à elle me dit que la Cane Corso n'arrête pas de faire des fêtes à la nouvelle arrivante. Tu parles ! Moi aussi je fais des fêtes à mon big mac juste avant de l'engloutir. J'aime les big macs, c'est tellement mignon !
C'était là l'évènement marquant de la soirée, car pour ce qui est de notre prestation musicale, elle se situe nettement en retrait par rapport à la semaine précédente. Pourtant tout semble annoncer une répète de qualité. Lolo apporte une bouteille de rhum agricole, il y a du limoncello pour Phil le K, nous ne perdons pas trop de temps à régler les instruments, pas de déménagement de piano programmé : des conditions idéales donc.
Les premiers titres s'enchaînent même plutôt bien. Et puis, coup de tonnerre dans un ciel serein : nous trébuchons sur Whatever. Trop lent, le morceau se traîne comme un tortillard sur la Cordillère des Andes, à 5000 mètres d'altitude. Il nous semble réellement que l'oxygène manque et qu'à bout de souffle nous entamons un requiem. Et c'est avec une impatience contenue que j'égrène laborieusement les couplets, comme le moine bénédictin psalmodie ses litanies en jouant avec les boules de son.... chapelet.
A partir de là les déconvenues s'accumulent en une spirale infernale, les titres suivants sont sans énergie, comme vidés de leur substance. Nous ne contrôlons plus rien.
Maîtres du monde hier, nous ne sommes plus que des amateurs falots, sans génie. La Vista qui nous portait encore une semaine avant s'est évanouie. Nous avions abordé en conquérants confiants cette nouvelle séance, ainsi qu'un explorateur se débarrasserait des formalités douanières avant d'attaquer un périple certes dangereux mais sous contrôle. Nous nous retrouvons dans un tonneau aux douves mal serties, balloté par les flots furieux du fleuve Zambèze juste avant le grand plongeon dans ses terribles chûtes.
A la fin du premier tour musical, je me dis que cela n'est qu'un accident, et que comme le cavalier remonte en selle après avoir perdu sa monture, nous allons nous rattraper au deuxième tour.
Mais la déception et le renoncement se lisent sur les visages de tous. Le barde n'est que l'ombre de lui-même ; épuisé par son aventure espagnole, défait, comme le soigneur d'un boxeur trop malmené, il enjambe les cordes et jette l'éponge sur le ring, officialisant ainsi notre défaite.
Le leader maximo, qui avait su nous galvaniser en des circonstances similaires baisse les yeux, et en cet instant de doute où tous nous aurions du faire preuve d'un sursaut d'orgueil, il ne trouve pas la force nécessaire pour dire les mots de réconfort.
C'est la fin. Dans un morne silence nous replions nos affaires. La tête basse nous sortons de l'antre. « Le dernier éteint et ferme la porte.. » murmurai-je pour Christian. La pièce a perdu son aura magique et n'est plus qu'une cave enfumée, dont la porte se referme sur le constat de notre échec.
Plus tard, nous tentons d'analyser les circonstances de cette tragédie. Les arguments les plus fumeux sont avancés. On, aurait dû, il aurait fallu, il n'y avait pas, il y avait trop... J'ai senti de la détresse chez certains d'entre nous. Du renoncement. On n'est pas prêt ai-je entendu. On ne sera jamais prêt, on n'y arrivera pas, c'est trop tôt, pas assez de travail, pas assez d'expérience, trop ambitieux.
L'argument le plus communément rencontré, c'est que nous devons d'abord faire nos preuves avant que d'aborder une quelconque scène.
Mon opinion quant à moi est, à l'instar de Lamarck que « la fonction crée l'organe » c'est par la représentation en public que nous acquerrons l'aisance dans l'utilisation de nos outils. Si l'entraînement du soldat lui permet de se servir d'une arme, c'est sur le champ de bataille que sa bravoure est testée et reconnue. Nous avons l'expérience de la bataille, même si les théâtres des opérations n'étaient pas bien grand ni prestigieux. Et s'il faut attaquer au corps à corps, avec nos mains nues, on le fera bon sang de bois !
Les répétitions sont importantes, qu'elles soient solitaires, en semaine, ou en groupe pour apprendre à jouer ensemble. Mais rien ne vaut la confrontation au public pour pousser chacun de nous dans ses derniers retranchements et lui faire exprimer, sous la double pression du plaisir et du stress, ce qu'il a de meilleur en lui.
Le sportif s'entraîne, il travaille dur pour développer son talent. Mais à part s'il est un jogger, il cherche à se mesurer aux autres, à s'évaluer, quel que soit son niveau, il affronte à la fois son compétiteur et le public. Je ne pense pas qu'il soit trop présomptueux d'avoir en tête de montrer aux autres ce qu'on sait faire.
Pardonnez ces analogies dont d'aucun me dira qu'elles sont bien alambiquées pour juste traduire une notion simple : la confiance en soi. Nous sommes capables de faire passer de l'émotion, du plaisir ; cela avec un filet de voix et quelques doigts malhabiles.
La scène est le vecteur du plaisir musical, Le UFR en est le médium.
A défaut de faire tourner les tables, faisons casser des chaises !
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dimanche 16 mars 2008
vendredi 14 mars 2008
Révélations : Les Dessous en Cuir de Phil le K//
Afin d’étoffer notre press book, nous avions rendez-vous dans un grand studio nîmois avec le photographe mondialement connu sur la place de Nîmes Pascal Rollin. Il a photographié quasiment toute la population des visiteuses médicales du Languedoc et de la région PACA, ainsi que la quasi totalité de ses clientes, enfin les moins touchées par l’age et les intempéries de la vie. Il se gargarise de les avoir fait poser dans sa fétichissime « chemise en jean » dont le tissus usé a frotté contre des générations de poitrines de toutes formes et dimensions.
Le fait que ce studio soit aussi le lieu de ses activités dentaires nous a dans un premier temps intimidé.Nous étions perdus dans une pièce aux dimensions lilliputiennes, au milieu des moulages plus ou moins salubres de dents multicolores, des fraises et des daviers, entourés d’un scialytique inquiétant et d’un tube radiogène qui avait appartenu à Roentgen lui même, étant donné son état avancé de vétusté manifeste. Cela me fit évoquer la mémoire de Marie Curie et de ses travaux sur le radium, ainsi que ses premières expériences sur les Rayons X sur les champs de bataille de la grande guerre. Nous avions de la peine à trouver nos repères et surtout à rentrer dans le jeu, inquiets que nous étions de finir sur le fauteuil, attachés par des sangles sous les durs rayons des sunlights, en bute aux pires exactions, sans secours aucun.
Une étoffe grise avait été grossièrement tendue contre un mur, sans doute récupérée dans une friperie d’Emmaüs, peut-être même léguée à l’association caritative par l’abbé Pierre lui-même après qu’elle lui ait servi de houppelande durant le terrible hiver 54. Fixée au moyen de pinces à linge sur un invraisemblable échafaudage à l'équilibre instable, Elle figurait le lieu de notre exhibition. Tapi derrière son appareil sur Pied, le « Maître » ricanant nous exhortait à une décontraction difficile à atteindre compte-tenu des circonstances.
J’ouvris le bal laborieusement, prenant des poses ridicules devant mes comparses hilares afin de détendre quelque peu l’atmosphère. Ma palette d’émotions étant réduite, c’est par des grimaces plus ou moins outrancière que je tentai de transmettre ma rock attitude à l’objectif plutôt subjectif de notre Daguerre nîmois. Nous procédâmes ainsi par passages successifs, ponctués de détentes nécessaires après la pénible exposition de nos corps fatigués, à l’impitoyable jugement de la plaque sensible.
De sensible il n’y avait d’ailleurs même pas la plaque, puisque désormais c’est au travers d’une manipulation numérique et de son traitement clinique que passe une image qui n’est plus révélée, mais désormais interpolée et manipulable à l’envie par des imagiciens dont les agissements n’ont rien à envier au douteux talent des artistes du KGB qui fabriquaient la réalité au grès des poussées d’eczéma des maîtres du Kremlin.
Notre séance donna cependant lieu, une fois notre imagination débridée par un alcool de sureau offerte dans un « package » comprenant aussi un pastis maison, par un client étonamment satisfait de la presattion technique de notre dentiste sur son ratelier, donna lieu donc à un débordement d'inventivité à base d'accessoires divers et de postures insolites dont nous espérons qu'elles resteront cantonnées au strict domaine privé et aux recherches des futurs musicologues sur les résurgences du rock des seventies au cours de la première décennie du XXIè siècle.
Ainsi figeâmes-nous pour la postérité, diverses postures acrobatiques, dont deux poiriers et quelques arbres droits. Nous posâmes assis, accroupis, à quatre pattes, debout, alanguis, de dos et de trois-quart, avec et sans chapeau, la cigarette à la main, la guitare brandie figurant tel ou tel ustensile aratoire, la cymbale provoquante, sportive ou artistique, le micro intimiste ,vengeur, et obscène. Nous offrimes à l'objectif le groupe en pature, et le torse à demi dénudé mais incroyablement classieux du bassiste aux regards de tous.
Ceci nous amena lors des entractes, à disserter sur l'exhibition et ses manifestations chez le kiné et le dentiste. L'un et l'autre nous narra quelques situations cocasses où le besoin de soins du moins à visée thérapeutique n'était pas la motivation première. Phil Le K conclut cette série « d'histoire de chasse » comme on les nomme dans le milieu médical par un péremptoire : « Moi j'ai eu des dessous en cuir ! ». Il y eut un léger blanc, le temps pour chacun d'assimiler l'information, vite suivi d'une précision : « Non, pas moi, une cliente ». Ouf ! Pendant un court instant nous avions cru que notre kiné, pris dans un besoin de confidences, avait décidé de faire son outing et de révéler enfin, derrière une nature réservée, quelque bouillant instinct qui couvait.
Cette peopolisation de notre association, en ces temps où le paraître est plus important que l'être ou le faire, ne fut pas sans suciter une certaine gêne chez moi. Mais las, la médiatisation est à ce prix, sacrifions donc sans complexe au rite.
C'est d'ailleurs avec le plus vif intérêt que nous assisterons à la deuxième sénce photo, qui rassemblera Lolo, Odile, Jésou et Alain. Fort de notre expérience, nous pourrons très utilement conseiller nos amis.
mardi 11 mars 2008
30 Ans !
L'apnéiste en salle (de Bains) s'est éteint (sur un court-circuit) le 11 mars 1978.
Saluons la mémoire de l'inoubliable interprète de Magnolias For Ever, Belles belles belles, Alexandrie Alexandra, Le lundi au soleil, Comme d'habitude, Le téléphone pleure, ou encore le Mal aimé : Claude François.
Carlos, l'ex factotum de Sheila (disparue aussi), et fils maudit de Françoise Dolto (preuve par l'absurde de l'echec total des théories éducationnelles de cette dernière), l'a rejoint au paradis des artistes engagés.
Et saluons un de ses plus zélés fans : Philou, incontestable karaokeyeur (sur micro) de "Il avait juste 18 ans*" le plus grand succès de Claude François.
Pour lui, un petit hommage à Cloclo, grand rockeur, qui aura 70 ans l'année prochaine.
* C'était une joke.. chacun sait que ce titre célébrissime est le succès planétaire autobiographique de Barbara, chanteuse hélas disparue aussi, comme Hervé Villard, Eric Charden, Daniel Guichard, et tant d'autres.
Saluons la mémoire de l'inoubliable interprète de Magnolias For Ever, Belles belles belles, Alexandrie Alexandra, Le lundi au soleil, Comme d'habitude, Le téléphone pleure, ou encore le Mal aimé : Claude François.
Carlos, l'ex factotum de Sheila (disparue aussi), et fils maudit de Françoise Dolto (preuve par l'absurde de l'echec total des théories éducationnelles de cette dernière), l'a rejoint au paradis des artistes engagés.
Et saluons un de ses plus zélés fans : Philou, incontestable karaokeyeur (sur micro) de "Il avait juste 18 ans*" le plus grand succès de Claude François.
Pour lui, un petit hommage à Cloclo, grand rockeur, qui aura 70 ans l'année prochaine.
* C'était une joke.. chacun sait que ce titre célébrissime est le succès planétaire autobiographique de Barbara, chanteuse hélas disparue aussi, comme Hervé Villard, Eric Charden, Daniel Guichard, et tant d'autres.
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photomontage
lundi 10 mars 2008
Un piano Heptaclave, Sous Vos Applaudissements
« Lolo, Si tu te baisses de ton coté, moi du mien je pourrai te monter ! »
J'étais en train de trafiquer dans mon road book, passant en revue les différents titres de notre sélection rock. Je n'étais pas très attentif au capharnaüm environnant, et pourtant là, je relevai la tête.
Il faut dire que la soirée avait déjà été riche en évènements. Après avoir cueilli Lololalolo chez elle et fait la bise au père modèle de son fils Toto, nous étions arrivés chez les Fabre dans une cuisine en pleine effervescence (ce qui avait un certain cachet). Evitant de justesse un bond prodigieux de la lévrière des Carpates, et une glissade pataude d'un Nino blasé, manquant d'écraser le chat, j'opérai un rétablissement après un rapide salto arrière devant Sylvie afin de lui faire la bise tandis qu’elle me tendait une tasse de café fumant en un geste parfait de coordination.
La table était difficilement accessible, la foule des grands jours étant rassemblée autour. Jésou m'accueillit avec un mutisme bon enfant, ne s'exprimant que par mimiques et gestes. Tout d'abord je ne compris pas, et puis tout s'éclaira : il avait décidé d'observer une minute de silence par solidarité, à la suite des rires dont j'avais été l'objet au cours de la séance précédente.
Puis Bruno sortit d'un sac un document que venait de lui donner son professeur de guitare. Il apparut de ses explications enthousiastes mais un peu désordonnées, d'autant qu’elles avaient tendance à se noyer un peu dans le brouhaha général, que c'était là l'affiche de « notre » spectacles à Sainte Anastasie.
Le silence se fit, religieux. Sur la page, dissimulé dans le tiers inférieur, au milieu d'un fouillis d'information jetées en vrac en une typographie brouillonne, qui me fit penser que parfois il est bon de ne pas se passer des services d'un bon imprimeur, figurait le nom de notre groupe. (Voir message précédent).Avec les précautions d'un moine qui aurait retrouvé le parchemin perdu de l'évangile selon Jésus, nous le passâmes de mains en mains, certains se signant respectueusement, d'autres le caressant puis portant les doigts à leurs lèvres d'un geste craintif ainsi que le prêtre baise l’étole avant que de s’en ceindre.
La consécration, enfin. Nous n'étions pas encore en haut de l'affiche, mais au moins nous figurions dessus, entre les violons celtes et le saxo en folie.
S'ensuivit une descente euphorique à la salle Jim Morrison où des changements nous attendaient. En effet l'imposant bodybuilder qui encombrait un bon tiers de la pièce avait été déménagé, laissant une place libre pour les claviers de Lolo. Mais bien sûr, étant une femme, il était évident que cet emplacement n'aurait su lui convenir. Nous dûmes donc satisfaire à ses exigences en opérant une noria de matériels divers et variés encombrés de câbles enchevêtrés, qui se transforma rapidement en une monstrueuse mêlée ouverte avant que notre encadreuse ne détermine le bon positionnement de ses synthétiseurs. Je la soupçonne d’être une adepte de la géomancie chinoise et d’avoir voulu ainsi positionner son matériel selon une orientation est-ouest afin que des auspices favorables étendent leurs bienfaits dessus et que les premiers rayons du soleil de mars s’y posent, dans leur course céleste de ce début de printemps.
Non contente de cela, une fois qu'elle eût trouvé sa place, nous dûmes de nouveau la déplacer car le câble qu'elle s'était procuré afin d’animer la bête nipponne était trop court. Puis nous subîmes une longue et pénible séance de réglage de son bazar baissant le son sur le clavier, augmentant le volume sur l'ampli, trafiquant ici, adaptant là... d'où le rappel à la phrase liminaire du présent billet : « Lolo, Si tu te baisses (le son) de ton coté, moi du mien je pourrai te monter (le son) ! »
Au passage un petit aparté : Lolo contribue avec bonheur aux arrangements des compos perso ; cependant tout bien observé, Lolo cantonne son jeu à l'octave du milieu, délaissant par là-même une grande partie de son instrument. Peut-être serait-il avantageux, pour gagner de la place, et aussi pour augmenter la portabilité de son encombrant machin, ceci dans une approche écologique qui nous est chère, de trouver un mini-clavier qui ne comporterait que sept touches (un piano heptaclave*). On a bien pensé à attaquer l'objet à la scie sauteuse, ce qui aurait élégamment résolu le problème, mais notre pianiste n'était pas chaude.
.
Un premier marathon nous permit de retrouver les bonnes sensations. Coincé entre une planche d'aggloméré, la baffle de la sono et la boite de Lego (dans laquelle Jésou, perfide, m’accusa de dissimuler une bouteille personnelle), je pus tout de même honorablement tenir ma place, d'autant qu'à chacune de mes prestations mes amis musiciens ne manquaient pas de me manifester leur soutien par des applaudissement et des vivats qui me firent chaud au cœur de par leur évidente sincérité. Après les déchaînements de rires de la séance précédente, cet élans spontané de solidarité était très rafraîchissant.
Mais c'est le deuxième marathon, effectué un peu à contrecœur à la demande de Pierre vers 23h après la dernière pause qui nous donna le plus de satisfaction. Nous effectuâmes ce tour dans des conditions exceptionnelles, tant chacun produisit son effort avec concentration. Nous étions en phase, tout semblait fluide et facile, avec un son parfait. Nous-nous regardions, et dans les yeux de chacun, je pouvais lire que c'était probablement la meilleure répétition que nous ayons jamais faite.
L’accord Parfait.
Extrait du dictionnaire Gallica Français-Latin
*Pour composer ce néologisme, j’ai utilisé la racine « hepta » : comme dans heptathlon. Et puis ensuite j’ai recherché quelque chose pour « touche ». J’ai trouvé « tactum » qui traduit l’action de toucher. Ce qui donnait un truc du style « heptotactile ». Ca me plaisait moyennement toutefois.. J’ai alors utilisé la racine anglosaxonne : Key, clé. Et la j’ai déniché l’origine « clavis » que l’on retrouve dans clavicule, clavette, clavier, clavecin, et dans autoclave (qui se ferme tout seul), ou enclave, épave, pauvre nave, tu me gaves, d’où : « kéké » où l’on retrouve, abâtardie, la racine « Key ».. Ce qui me conforta dans mon choix.
J'étais en train de trafiquer dans mon road book, passant en revue les différents titres de notre sélection rock. Je n'étais pas très attentif au capharnaüm environnant, et pourtant là, je relevai la tête.
Il faut dire que la soirée avait déjà été riche en évènements. Après avoir cueilli Lololalolo chez elle et fait la bise au père modèle de son fils Toto, nous étions arrivés chez les Fabre dans une cuisine en pleine effervescence (ce qui avait un certain cachet). Evitant de justesse un bond prodigieux de la lévrière des Carpates, et une glissade pataude d'un Nino blasé, manquant d'écraser le chat, j'opérai un rétablissement après un rapide salto arrière devant Sylvie afin de lui faire la bise tandis qu’elle me tendait une tasse de café fumant en un geste parfait de coordination.
La table était difficilement accessible, la foule des grands jours étant rassemblée autour. Jésou m'accueillit avec un mutisme bon enfant, ne s'exprimant que par mimiques et gestes. Tout d'abord je ne compris pas, et puis tout s'éclaira : il avait décidé d'observer une minute de silence par solidarité, à la suite des rires dont j'avais été l'objet au cours de la séance précédente.
Puis Bruno sortit d'un sac un document que venait de lui donner son professeur de guitare. Il apparut de ses explications enthousiastes mais un peu désordonnées, d'autant qu’elles avaient tendance à se noyer un peu dans le brouhaha général, que c'était là l'affiche de « notre » spectacles à Sainte Anastasie.
Le silence se fit, religieux. Sur la page, dissimulé dans le tiers inférieur, au milieu d'un fouillis d'information jetées en vrac en une typographie brouillonne, qui me fit penser que parfois il est bon de ne pas se passer des services d'un bon imprimeur, figurait le nom de notre groupe. (Voir message précédent).Avec les précautions d'un moine qui aurait retrouvé le parchemin perdu de l'évangile selon Jésus, nous le passâmes de mains en mains, certains se signant respectueusement, d'autres le caressant puis portant les doigts à leurs lèvres d'un geste craintif ainsi que le prêtre baise l’étole avant que de s’en ceindre.
La consécration, enfin. Nous n'étions pas encore en haut de l'affiche, mais au moins nous figurions dessus, entre les violons celtes et le saxo en folie.
S'ensuivit une descente euphorique à la salle Jim Morrison où des changements nous attendaient. En effet l'imposant bodybuilder qui encombrait un bon tiers de la pièce avait été déménagé, laissant une place libre pour les claviers de Lolo. Mais bien sûr, étant une femme, il était évident que cet emplacement n'aurait su lui convenir. Nous dûmes donc satisfaire à ses exigences en opérant une noria de matériels divers et variés encombrés de câbles enchevêtrés, qui se transforma rapidement en une monstrueuse mêlée ouverte avant que notre encadreuse ne détermine le bon positionnement de ses synthétiseurs. Je la soupçonne d’être une adepte de la géomancie chinoise et d’avoir voulu ainsi positionner son matériel selon une orientation est-ouest afin que des auspices favorables étendent leurs bienfaits dessus et que les premiers rayons du soleil de mars s’y posent, dans leur course céleste de ce début de printemps.
Non contente de cela, une fois qu'elle eût trouvé sa place, nous dûmes de nouveau la déplacer car le câble qu'elle s'était procuré afin d’animer la bête nipponne était trop court. Puis nous subîmes une longue et pénible séance de réglage de son bazar baissant le son sur le clavier, augmentant le volume sur l'ampli, trafiquant ici, adaptant là... d'où le rappel à la phrase liminaire du présent billet : « Lolo, Si tu te baisses (le son) de ton coté, moi du mien je pourrai te monter (le son) ! »
Au passage un petit aparté : Lolo contribue avec bonheur aux arrangements des compos perso ; cependant tout bien observé, Lolo cantonne son jeu à l'octave du milieu, délaissant par là-même une grande partie de son instrument. Peut-être serait-il avantageux, pour gagner de la place, et aussi pour augmenter la portabilité de son encombrant machin, ceci dans une approche écologique qui nous est chère, de trouver un mini-clavier qui ne comporterait que sept touches (un piano heptaclave*). On a bien pensé à attaquer l'objet à la scie sauteuse, ce qui aurait élégamment résolu le problème, mais notre pianiste n'était pas chaude.
.
Un premier marathon nous permit de retrouver les bonnes sensations. Coincé entre une planche d'aggloméré, la baffle de la sono et la boite de Lego (dans laquelle Jésou, perfide, m’accusa de dissimuler une bouteille personnelle), je pus tout de même honorablement tenir ma place, d'autant qu'à chacune de mes prestations mes amis musiciens ne manquaient pas de me manifester leur soutien par des applaudissement et des vivats qui me firent chaud au cœur de par leur évidente sincérité. Après les déchaînements de rires de la séance précédente, cet élans spontané de solidarité était très rafraîchissant.
Mais c'est le deuxième marathon, effectué un peu à contrecœur à la demande de Pierre vers 23h après la dernière pause qui nous donna le plus de satisfaction. Nous effectuâmes ce tour dans des conditions exceptionnelles, tant chacun produisit son effort avec concentration. Nous étions en phase, tout semblait fluide et facile, avec un son parfait. Nous-nous regardions, et dans les yeux de chacun, je pouvais lire que c'était probablement la meilleure répétition que nous ayons jamais faite.
L’accord Parfait.
Extrait du dictionnaire Gallica Français-Latin
*Pour composer ce néologisme, j’ai utilisé la racine « hepta » : comme dans heptathlon. Et puis ensuite j’ai recherché quelque chose pour « touche ». J’ai trouvé « tactum » qui traduit l’action de toucher. Ce qui donnait un truc du style « heptotactile ». Ca me plaisait moyennement toutefois.. J’ai alors utilisé la racine anglosaxonne : Key, clé. Et la j’ai déniché l’origine « clavis » que l’on retrouve dans clavicule, clavette, clavier, clavecin, et dans autoclave (qui se ferme tout seul), ou enclave, épave, pauvre nave, tu me gaves, d’où : « kéké » où l’on retrouve, abâtardie, la racine « Key ».. Ce qui me conforta dans mon choix.
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compte-rendu
jeudi 6 mars 2008
La Consécration !
L'affiche du concert de Sainte Anastasie, en avant première ce mercredi soir, toute fraîche sortie de l'imprimerie. Les UFR y figurent en bonne place, entre la musique celtique et ses violons magiques, et les saxo folies et leurs anches sexy.
lundi 3 mars 2008
ANNONCE LEGALE
IL NE SERA PAS FAIT DE COMPTE-RENDU DE LA REUNION DU 26 FEVRIER.
LA REDACTION LE DEPLORE.
CEPENDANT LE CHANTEUR TIENT A PRECISER QU'ON A RI LORS DE SON INTERPRETATION DU TRES PERILLEUX HIGHWAY TO HELL.
ET CE DE MANIERE REPETEE.
LE CHANTEUR A MEME OBSERVE DES ROULADES PAR TERRE, DES TENUES DE COTES DE RIRE, ET AUTRES MANIFESTATIONS A TYPE DE FOU-RIRE.
LE CHANTEUR A BIEN NOTE DES TENTATIVES DESESPEREES DE CERTAINS DE NE PAS MANIFESTER LEUR HILARITE ET LEUR EN DONNE ACTE.
TOUTEFOIS, LE CHANTEUR EST UN MUSICIEN COMME LES AUTRES. SA VOIX EST SON INSTRUMENT.
IL EN USE SELON SES MOYENS, AU MEME TITRE QU'UN GUITARISTE, BASSISTE, BATTEUR, PIANISTE OU JOUEUR DE TAMBOURIN.
IL TRAVAILLE, COMME TOUS DANS LE GROUPE, A AMELIORER SA PRESTATION, IL PROFITE A CE TITRE DES REPETITIONS POUR EXPERIMENTER TELLE OU TELLE INTERPRETATION.
BIEN QUE NON PROFESSIONNEL, A L'INSTAR DE TOUTE PERSONNE TOUCHANT DE PRES OU DE LOIN AU SPECTACLE ET EXPRIMANT UN ART, FUT-IL MINEUR, FUT-CE AU PLUS FAIBLE NIVEAU, IL EXPOSE UNE PARTIE DE SES EMOTIONS ET MET A NUE UNE SENSIBILITE QU'IL EST CONVENU DE QUALIFIER "D'EXACERBEE".
CELLE-CI PEUT PARFOIS ETRE MEURTRIE.
IL ESTIME DONC AVOIR DROIT AU MEME RESPECT QU'IL ACCORDE AUX PRESTATIONS PARFOIS PERFECTIBLES DE SES COLLEGUES.
A ce titre, par solidarité, le rédacteur s'asssocie au chanteur pour demander une minute de silence (qui a dit "tant mieux" ?!), et fera la GROG (GRêve du blOG) des compte-rendus jusqu'à mercredi 5 mars 20h30.
LA REDACTION LE DEPLORE.
CEPENDANT LE CHANTEUR TIENT A PRECISER QU'ON A RI LORS DE SON INTERPRETATION DU TRES PERILLEUX HIGHWAY TO HELL.
ET CE DE MANIERE REPETEE.
LE CHANTEUR A MEME OBSERVE DES ROULADES PAR TERRE, DES TENUES DE COTES DE RIRE, ET AUTRES MANIFESTATIONS A TYPE DE FOU-RIRE.
LE CHANTEUR A BIEN NOTE DES TENTATIVES DESESPEREES DE CERTAINS DE NE PAS MANIFESTER LEUR HILARITE ET LEUR EN DONNE ACTE.
TOUTEFOIS, LE CHANTEUR EST UN MUSICIEN COMME LES AUTRES. SA VOIX EST SON INSTRUMENT.
IL EN USE SELON SES MOYENS, AU MEME TITRE QU'UN GUITARISTE, BASSISTE, BATTEUR, PIANISTE OU JOUEUR DE TAMBOURIN.
IL TRAVAILLE, COMME TOUS DANS LE GROUPE, A AMELIORER SA PRESTATION, IL PROFITE A CE TITRE DES REPETITIONS POUR EXPERIMENTER TELLE OU TELLE INTERPRETATION.
BIEN QUE NON PROFESSIONNEL, A L'INSTAR DE TOUTE PERSONNE TOUCHANT DE PRES OU DE LOIN AU SPECTACLE ET EXPRIMANT UN ART, FUT-IL MINEUR, FUT-CE AU PLUS FAIBLE NIVEAU, IL EXPOSE UNE PARTIE DE SES EMOTIONS ET MET A NUE UNE SENSIBILITE QU'IL EST CONVENU DE QUALIFIER "D'EXACERBEE".
CELLE-CI PEUT PARFOIS ETRE MEURTRIE.
IL ESTIME DONC AVOIR DROIT AU MEME RESPECT QU'IL ACCORDE AUX PRESTATIONS PARFOIS PERFECTIBLES DE SES COLLEGUES.
A ce titre, par solidarité, le rédacteur s'asssocie au chanteur pour demander une minute de silence (qui a dit "tant mieux" ?!), et fera la GROG (GRêve du blOG) des compte-rendus jusqu'à mercredi 5 mars 20h30.
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dimanche 2 mars 2008
samedi 1 mars 2008
Les Indiscrétions du kéké
kéké m'a fait parvenir il y a quelques jours cette photo. Prise au téléobjectif au travers de la fenêtre de la chambre qu'ils occupaient dans une discrète auberge de charme spécialisée dans les rencontres furtives, cette photo révèle une situation pour le moins troublante entre le bassiste et l'une de nos deux choristes.
On aura bien sur noté qu'en toute circonstance nos deux musiciens gardent leur instrument sur eux, Alain son gazou, et Pascou sa basse, dont il essaye maladroitement de dissimuler le manche sous les draps.
Après quelques hésitations, et un long dialogue avec ma conscience, à coté duquel la controverse de Valadolid ne serait qu'un échange aimable entre habitués du comptoir, j'ai tout de même décidé de publier cette photo.
En ces temps où l'information n'est plus que de la propagande déguisée, et que les nouvelles savemment distillées ne sont que de la com gouvernementale, il est nécessaire que ce qui se passe entre les Vrais Gens, soit révélé au plus grand nombre.
(et puis ça lui rabattra son caquet, au chouchou de Pascale : il a toujours autant de classe, hein ?!).
On aura bien sur noté qu'en toute circonstance nos deux musiciens gardent leur instrument sur eux, Alain son gazou, et Pascou sa basse, dont il essaye maladroitement de dissimuler le manche sous les draps.
Après quelques hésitations, et un long dialogue avec ma conscience, à coté duquel la controverse de Valadolid ne serait qu'un échange aimable entre habitués du comptoir, j'ai tout de même décidé de publier cette photo.
En ces temps où l'information n'est plus que de la propagande déguisée, et que les nouvelles savemment distillées ne sont que de la com gouvernementale, il est nécessaire que ce qui se passe entre les Vrais Gens, soit révélé au plus grand nombre.
(et puis ça lui rabattra son caquet, au chouchou de Pascale : il a toujours autant de classe, hein ?!).
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