L’après-midi de samedi, nous nous donnons rendez-vous à Milonga. A 15h je rejoints donc Pascou et Jésou, qui m’attendent déjà sur place.
En fait nous cherchons un moyen de faire des enregistrements sans perdre les effets guitare. Mais les solutions proposées sont soit incommodes (nécessité de s’enregistrer l’un après l’autre et de mixer le tout), soit trop onéreuses (nécessité d’un car-régie, d’une parabole satellite, de louer un faisceau hertzien, un studio d’enregistrement, et demander une plage eurovision ainsi que trois ingénieurs du son).
Le vendeur nous propose donc une « solution dégradée » à base de micros pour batterie placés devant les amplis.. Bon, même ce procédé revient relativement cher, car en plus des micros il faut des pieds et aussi autant de câbles. Rien que l’idée de rajouter encore des câbles au plat de nouilles calibres 12 sur lequel nous marchons et nous prenons les pieds à chacune de nos répétitions m’épuise d’avance.
J’aimerais trouver quelque chose de simple qui ne mobilise pas les énergies pendant une heure, et n’implique pas que chacun d’entre nous possède un doctorat en physique des particules avec mention « prise de tête ». C’est dingue ça ! Çà me met hors de moi de penser que pour sortir quatre sons potables en plein XXIème siècle, SONY ou APPLE ne soient pas arrivés à trouver l’équivalent d’un bon magnétophone 4 pistes d’antan, un petit truc sans prétention, qui regrouperait tout : les micros, les effets guitare, les amplis, les 25 kilomètres de câble, la batterie, le retour son, l’affichage des textes, des partitions, le cendrier et le distributeur de boisson ambrée.
Rhâââ, qu’est ce que ça fait du bien, de cracher enfin son venin !
Donc finalement, nous n’achetons rien.
Le soir nous nous retrouvons à 21h sur le théâtre des opérations de l’impasse des climatites. Petit briefing, petit café.
Nos épouses et le reste de la bande de leur coté ont décidé de partager un plat de coquillages rue st. Antoine. D’après ce qu’on comprendra plus tard, les coquillages ont donné soif et les bouteilles se sont succédées pour étancher la pépie de la joyeuse tablée. (la pépie vient en mangeant, c’est bien connu).
Attention tout de même : L’alcoolisme mondain guette, on sait bien que ce genre de réunion creuse, si l’on n’y prend garde, la fosse commune de ceux qui s’intoxiquent bourgeoisement, convivialement, le week end, puis petit à petit tous les jours.. une petite bouteille par ci, un apéro par là.. le dijo…
Quant à nous, à part peut être un verre de boisson ambrée pour nous éclaircir la voix et délier les doigts, et une ou deux libations immodérées dues à un excès de stress et la fraîcheur excessive d’un limoncello un peu traître, notre consommation a retrouvé un niveau nominal dont l’innocuité le dispute à la tempérance. On est là pour jouer, pas pour se gnater la gueule.
Qu’on se le dise !
Passons sur l’absence du batteur, nous avons oublié qu’il y avait la finale de la Coupe de France. Marseille s’est fait avoir par Sochaux, aux tirs aux buts, bien fait !
Nous avons bien sur conservé le tabouret de notre ami, et sa caisse claire ainsi que sa charleston. Un peu comme la famille de paysans continue d’honorer la mémoire du fils parti au front vingt sept ans auparavant, sans espoir démesuré, mais pour conjurer le sort, en mettant son couvert à la table familiale, et un crêpe autour de son portrait jauni en fantassin des zouaves, dans la perspective d’un retour possible, un jour, va savoir, Vindiou, Crénon de Dieu, la Marie remets-nous une ‘tite goutte, ça le fera venir !
Mais heureusement, pour suppléer cette passagère défaillance, Pierrot a fait l’acquisition du nec plus ultra de la crème de ce qui se fait de mieux d’ici à l’ouest de Nashville en matière de production de bruits harmonieux :
UNE BOITE A RYTHMES.
Un truc épatant, ça marche tout seul une fois qu’on l’a programmé, ça fait les relances, c’est miraculeux. Le son est encore meilleur que celui produit par Alain V2.0. On s’y croirait. Jésou, qui a le sens de la formule, a baptisé cette machine infernale : Alain V2.0 évolution 1. On a repris tout le répertoire à part Oh les filles et SPAM. (donc Touuuuuutes les quatre chansons restantes !) accompagné par celui que nous appelons désormais « Alain évolution », et franchement ça booste les interprétations.
Heumm, oui ?
On me fait signe en régie..
c'est la dame du fond qui demande si on ne se serait pas un peu planté pour la photo de la boite à rythmes ?!
euh.... (qu'est-ce qu'elle a foutu la stagiaire ?)
Quoi ?
On me parle dans l'oreillette, il semblerait que nous ayions interverti les images, et que ci dessus, il s'agisse du tableau de bord d'un MIG 17..
Toutes nos excuses.
Il faut dire que vu la forêt de réglages c'était facile de confondre.
voici la véritable photo d'Alain evolution :
Jésou continue de pousser son « tout le monde est là » au grès de son inspiration tout au long de l’écolosong, et la chorégraphie de whatever se développe de manière exponentielle. Si on n’y prend garde, ça va finir en ballet contemporain style Béjart, avec la Pietragala en rockeuse de village.
Un essai d’enregistrement nous a plombé le reste de la soirée. Une heure à se battre à la machette contre les câbles amazoniens et les fiches jack dont la profusion ferait pâlir un régime de bananes, sans parler des potentiomètres pléthoriques et redondants, comme autant de fleurs vénéneuses et carnassières à l’affût de doigts imprudents. C’est bien simple, durant toutes mes manoeuvres techno-musicales, Pierrot a eu le temps de piquer un petit roupillon réparateur sur un tas de matelas.
Tout ces efforts pour un résultat médiocre qui n’a pas rendu justice à notre interprétation sans faille du sempiternel Whatever.
Il nous faut un technicien du son à demeure !
Fort de ma sobriété parfaite, j’ai pu sortir sans encombres ma fidèle 405 de la piegeuse allée des Fabre, évitant même le corps sacrifié sur l’autel des berlines d’une Sylvie peu rassurée.
La classe !
lundi 14 mai 2007
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