Website Ribbon

dimanche 11 novembre 2012

Phobie

Ce matin, je me levai, comme d’habitude aux aurores, à l‘heure ou le soleil blanchit la campagne. Traditionnellement, encore nu, j’ouvris la fenêtre et les volets, afin que l’air vivifiant du matin baigne mon corps de ses effluves revigorants. J’aime cette communion entre la nature et moi, cet instant particulier et fugace de partage avec le grand tout pendant lequel j’emplis mes poumons tandis qu’un à un chacun de mes chakras s’ouvre et se mêle à la complétude. Mon esprit quitte le monde des rêves et tranquillement s’installe dans la réalité. Trente secondes : Ce contact avec la nature me suffit pour la journée. Je peux désormais rester à l’intérieur et vaquer à mes occupations.

Et là tout soudain quelque chose vint frapper mon corps avec la violence que provoque la surprise, s’agrippant à ma peau fermement. Baissant les yeux je découvris, près de mon téton droit une forme grisâtres et obscène à mes sens : UNE HENÔÔRRME SAUTERELLE !
Les insectes, et toute cette catégorie rampantes, volantes, déambulantes provoque en moi des frayeurs irraisonnées qui puisent leurs origines au plus profond de mon cerveau le plus ancien, sans qu’aucune explication logique ne vienne en étayer la justification. La forme, les pattes velues, crochues, hérissées de barbes menaçantes, les yeux cruels et froids, l’immobilité apparente mais les reflexes fulgurants, la capacité à s’envoler et se poser, l’aspect chitineux, cet abdomen mou et frémissant, les mouvements de mandibules complexes, cette multitude d’ailes frénétiques, la couleur : toutes mes phobies se cristallisent dans cette chose immonde à mon entendement : La sauterelle ! C’est ainsi : c’est irrationnel. Une phobie incontrôlable. Seul mon instinct de survie est capable de prendre le relais afin de me DEBARRASSER au plus vite de cette horreur absolue qui envahit mes sens.

D’un geste réflexe je balayai la bête de mon torse et l’envoyai bouler, avec un bruit mat écoeurant sur la vitre entrouverte de la fenêtre, poussant dans le même temps un cri profond et lugubre un râle d’un autre monde plaintif et désespéré, agité de tremblement incoercibles. J’entamai une danse de saint-guy ridicule car dans le même temps le dos de ma main avait violemment heurté le pied d’une lampe proche qui tomba au sol. Enfin, mon esprit conscient reprenant la maîtrise, je fermai violemment la fenêtre, m’assis sur bord du lit, puis protégé par la double épaisseur du verre, laissai les battements de mon cœur se calmer et ma respiration s’apaiser. Je contemplai l’animal immobile, le détaillai d’un regard d’entomologiste. « Sale bête, maugréai-je, tout en saisissant mon Iphone pour le photographier, comme si cette appropriation de l’image de l’insecte pouvait être comme un exorcisme à ma déraison.


Posted by Picasa

3 commentaires:

Pounet's brother a dit…

Grande chochotte !

Y a pas plus doux que ces insectes ... ceci étant, pour ton info, c'est pas une sauterelle mais un criquet .

Bernard le homard

The Undertakers 5 a dit…

Ouais, bien j'aimerais t'y voir !

Quand une bestiole te fonce dessus, grosse, velue, furieuse, tu te demande pas si c'est un sanglier, un phacochère, un cochon sauvage ou un goret ! tu cherches pas dans l'encyclopédie l'espèce le genre et la classe de l'animal... tu pares au plus pressé ! pareil pour les sauterelles (même si c'est des criquets).

Anonyme a dit…

tu as vu ? elle te regarde!