Rendons justice aux jeunes musiciens du groupe "zifone" (nom encore provisoire d'après l'un des membres de ce sympathique combo de jazz "nouvelle Orléans"), il n'étais pas facile de débuter la soirée en première partie du légendaire UFR emmené par son charismatique leader le guitariste P. La notoriété des célèbres Fossoyeurs du Rock est établie de longue date, et le talent de ses membres n'est plus à démontrer. Leur choix musicaux, leur intransigeance face au diktat des Majors, la qualité de leurs compositions, les textes engagés servis par un chanteur inspiré en font une référence dans le landerneau musical français. Cependant ziphone,ce petit groupe amateur nîmois a su crânement relever le défi et livrer une version très propre des grands thèmes du jazz américain des annnée 30."On ne veut pas se prendre la tête, a expliqué P. l'un des saxophonistes, "on est là pour s'amuser et amuser le public, on vise essentiellement le spectacle de rue et plus particulièrement les ferias ; "ce qui nous plait c'est de faire comme les penas : déambuler dans les rues et boire des coups dans les bars qui nous accueillent, "c'est pour ça qu'on voyage léger, et en acoustique. Brandissant un mégaphone au travers duquel il a chanté quelques standards, il a ajouté : "déjà, je dois me trimbaler ce machin pour passer par dessus les cuivres et la caisse claire, avec l'angoisse que la pile lâche en plein milieu du Saint Louis Blues, alors tous ces machins électroniques, c'est pas pour nous ! A la question "pensez vous écrire des compos originales jazz ? P. a répondu "ouhhhhlala non, d'abord tout a déjà été écrit en jazz, et puis j'ai eu une expérience malheureuse dans un autre groupe, je ne veux pas retomber dans cette galère de la composition originale et des égos stratosphériques des uns et des autres : "La reprise c'est bien, et puis en jazz l'avantage c'est qu'on peut improviser, alors un morceau est à chaque fois différent, "Pas comme dans le rock a t-il poursuivi avec une grimace de dégoût : "C'est une musique de bourrin, ça hurle avec des poum tchak, tu peux pas sortir du cadre, t'es tout le temps en train de casser des cordes ou de réaccorder le bouzin : très peu pour moi. Il s'est alors exclamé, résumant avec un regard fiévreux son propos : "Libertaaaaaad !
Saluons en tous cas cette formation intéressante qui va compléter l'offre de la scène nîmoise et fera, soyons en certains, sûrement parler d'elle dans les prochaines Années.
1 commentaire:
Excellent!
P.tdr
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