Le parcours faisait un petit kilomètre de long. J'ai estimé la largeur de la rue de la République à 25m. J'ai compté deux personnes par m2. J'arrive au même résultat que les organisateurs de ce rassemblement : 50000 personnes. Les applaudissements déferlaient sur nous en vagues : on entendait leur bruit se rapprocher, nous envahir, puis s'éloigner derrière nous. des accents doux de la Marseillaise nous ont hérissé les poils comme un choeur d'opéra. Les pancartes reprenant slogans et dessins, les crayons et stylos, les affichettes scotchées à même les vêtements démultipliaient comme à l'infini le soutien à Charlie : des emblèmes brandis comme un exorcisme à la connerie sauvage. J'ai vu beaucoup de gens de ma génération, qui ont en leur temps dévorés Pilote, HaraKiri ou Charlie Mensuel ou Hebdo, puis ont oublié leurs jubilations de jeunesse à la lecture des irrévérences, farces et blagues outrancières de ces seigneurs du trait qui en étaient les auteurs inspirés, et dont mes contemporains découvraient les potaches méfaits chaque semaine comme un running gag qu'ils pensaient éternel. C'était pour nous un partage des valeurs iconoclastes qui ont nourries notre vision du monde. Inspirés par les américains de Mad, et les Monthy Pythons, leurs enfants illégitimes furent les Nuls, Groland, Le Service Après Vente d'Omar et Fred.. Cette marche m'a remis en mémoire tout cela, et m'a rappelé que cette liberté n'est pas acquise. Elle a été gagnée par des types qui se sont battus pour elle. Les caricaturistes ont participé à cette lutte. Et cette liberté peut être remise en question à tout moment, et se déliter dans l'obscurantisme et les fanatismes en quelques heures, si les forces du mal veulent s'en donner la peine.
dimanche 11 janvier 2015
J'Etais Charlie Cet Après-Midi, Parmi des UFR et des Milliers d'Autres
Le parcours faisait un petit kilomètre de long. J'ai estimé la largeur de la rue de la République à 25m. J'ai compté deux personnes par m2. J'arrive au même résultat que les organisateurs de ce rassemblement : 50000 personnes. Les applaudissements déferlaient sur nous en vagues : on entendait leur bruit se rapprocher, nous envahir, puis s'éloigner derrière nous. des accents doux de la Marseillaise nous ont hérissé les poils comme un choeur d'opéra. Les pancartes reprenant slogans et dessins, les crayons et stylos, les affichettes scotchées à même les vêtements démultipliaient comme à l'infini le soutien à Charlie : des emblèmes brandis comme un exorcisme à la connerie sauvage. J'ai vu beaucoup de gens de ma génération, qui ont en leur temps dévorés Pilote, HaraKiri ou Charlie Mensuel ou Hebdo, puis ont oublié leurs jubilations de jeunesse à la lecture des irrévérences, farces et blagues outrancières de ces seigneurs du trait qui en étaient les auteurs inspirés, et dont mes contemporains découvraient les potaches méfaits chaque semaine comme un running gag qu'ils pensaient éternel. C'était pour nous un partage des valeurs iconoclastes qui ont nourries notre vision du monde. Inspirés par les américains de Mad, et les Monthy Pythons, leurs enfants illégitimes furent les Nuls, Groland, Le Service Après Vente d'Omar et Fred.. Cette marche m'a remis en mémoire tout cela, et m'a rappelé que cette liberté n'est pas acquise. Elle a été gagnée par des types qui se sont battus pour elle. Les caricaturistes ont participé à cette lutte. Et cette liberté peut être remise en question à tout moment, et se déliter dans l'obscurantisme et les fanatismes en quelques heures, si les forces du mal veulent s'en donner la peine.
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